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MaXoE Festival 2025 : Sélection Musique



Et voici notre Dossier Musique pour le MaXoE Festival 2025.

Toutes les chroniques ci-dessous sont tirées de notre rendez-vous hebdomadaire La Playlist de MaXoE que nous vous proposons chaque mardi et dans laquelle nous sélectionnons les artistes qui ont attiré notre attention.

Les artistes sélectionnés seront soumis aux votes du Grand Prix des Lecteurs du MaXoE Festival 2025 !

Rock / Blues Rock

 

Forever – Bon Jovi

Oui oui je sais, on a plutôt tendance à promouvoir la musique indé sur MaXoE mais on aime aussi prêter l’oreille à des groupes plus ‘main stream’ comme on dit. Aujourd’hui on célèbre le retour de Bon Jovi avec un 16ème album tout de même ! Album qui fête les 40 ans de leur carrière. Suis-je objectif sur ce choix, pas sûr tellement le groupe a bercé mes années d’ado avec son hard FM, il n’en reste pas moins que j’ai pris énormément de plaisir à écouter cette nouvelle galette comme au bon vieux temps. Certes, ce n’est plus le hard FM que l’on a connu, il y a beaucoup moins de démonstration, on est plutôt sur un blues rock (et pop aussi) assumé, porté par la maturité des membres du groupe. Ce rock porte aussi une forme de joie communicative, il est plus emporté, plus gai que le précédent opus et j’aime plutôt ça. La voix de Jon n’est plus ce qu’elle était, il a du subir une opération des cordes vocales suite à un problème d’atrophie, de ce fait la voix du maître n’est plus la même. Elle est plus posée, plus délicate et un peu plus aiguë. Alors est-ce le résultat de l’opération et de la rééducation qui a suivi ou simplement un choix artistique, je ne saurais dire mais le boss assure toujours quand il s’agit de susciter des émotions. Dans le registre de la joie communicative, il y a Walls Of Jericho. Le refrain, porté par de multiples voix, est dans le plus pur style du groupe. Dans le même style, il y a aussi Legendary, nul doute que son énergie va le propulser sur les ondes ! Et puis il y a des choses plus folk comme Hollow Man. Une belle ballade pour terminer cette galette de la manière la plus élégante qui soit. Un album sans prise de tête, juste de belles choses bien faites.

 

Rock – Island Records – juin 2024 – site officiel

 

=1 – Deep Purple

Les voilà de retour. Leur dernier album studio, Turning To Crime était sorti en 2021. Il était composé uniquement de covers, ce qui n’est pas le cas de la galette qui nous intéresse ici, voici du nouveau contenu de la part de Deep Purple. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j’ai été enchanté. J’ai beaucoup aimé Whoosh! mais je ne sais pas pourquoi, il y a quelque chose de rafraîchissant dans cette nouvelle production. Est-ce lié à la présence de Simon McBride pour qui il s’agit du premier album avec le groupe de légende ? Il succède au mythique Steve Morse qui a du quitter le groupe pour des raisons personnelles. Même si on retrouve le son Deep Purple, Simon McBride apporte une forme de changement, c’est difficile à quantifier ou à exprimer, cela se ressent. Ses inspirations blues-rock y sont sûrement pour quelque chose. J’ai trouvé que les morceaux étaient un peu plus joyeux, un peu moins noirs, est-ce grâce à lui ? Peut-être. En tout cas, j’adore son style et sa technique. Il y a un petit côté bestial dans ses solos, notamment sur I’m Saying Nothin’. 

Mais revenons au groupe. Les compositions sont toujours aussi enthousiasmantes avec des envolées lyriques incroyables qui flirtent avec le classique mais aussi des phases plus jazz dans la recherche d’accords, et puis toujours cette énergie incroyable malgré les années. Le groove est, comme d’habitude, stupéfiant, porté par les indéboulonnables Roger Glover et Ian Paice. C’est particulièrement sensible sur Lazy Sod. Les compositions, comme je le disais plus haut, arrivent encore à nous surprendre, c’est bien du Deep Purple mais il y a aussi un petit quelque chose de différent dans les compositions, ce petit quelque chose qui me fait aimer cet album plus que le précédent.

N’oublions pas Ian Gillan qui est toujours en très grande forme et qui nous scotche avec certaines envolées ni Don Airey qui est toujours aussi virtuose. Allez, je m’arrête là, jetez juste une oreille sur Now You’re Talkin’. Morceau incroyable qui témoigne bien de la qualité de cet album. Le hard-rock n’est pas mort, merci Deep Purple. 

 

Rock, hard-rock – earMUSIC – juillet 2024 – site officiel

 

Vérandas – Jeanphilip

Voilà un album qui m’a bien plu. L’artiste nous livre ici des pistes entre rock et électro. C’est très rafraîchissant, chaque titre nous réserve des surprises mélodiques. On change de style à l’envi et on alterne entre la douceur et la hargne. Mais surtout les textes sont habiles et la construction des morceaux sort de l’ordinaire je trouve. On rencontre plein de genres dans cet album, on a l’impression justement que Jeanphilip ne voulait se cantonner à une seule case. Il y arrive très bien. J’ai ainsi adoré ce petit tour du côté du blues avec Les Amants. Le morceau est magnifique et la guitare fait une incursion plus que remarquée. Plus énervé, il y a Dans Nos Vérandas. C’est parfaitement rock avec une rythmique épileptique, des textes saignants, une mélodie accrocheuse et des sonorités qui flirtent avec les années 80. Et puis j’ai tout simplement eu un coup de coeur pour En Stéréo. Je ne sais pas pourquoi, sûrement du à cette rythmique simple et à cette voix grave qui peut nous faire penser à Etienne Daho. Et puis il y a ce refrain entrainant, parfait en tous points. Bref, une jolie découverte pour moi, parfaite pour sortir de sa zone de confort. 

 

Rock – Bunker D’Auteuil inc. – septembre 2024 – site officiel

 

Little Bit Of Soul – Little Odetta

Et voici le deuxième album du groupe. Rappelez-vous, je vous avais parlé du premier opus ici. On retrouve les mêmes qualités que celles que j’avais appréciées à l’époque : une énergie incroyable et de tous les instants, des mélodies élaborées et des instruments parfaitement en place. Ah oui, j’oubliais un détail : la voix de la chanteuse qui donne une teinte toute particulière à l’ensemble. Et ce que l’on ressent à chaque piste, c’est le plaisir que rencontrent les musiciens, c’est palpable. Prenons Little Bit Of Soul. Pfiouuu mais quel morceau ! La basse va à 100 à l’heure sur les couplets et le refrain arrive avec des syncopes excellentes ponctuées par des voix scandées parfaitement en place. Et puis ça se finit sur une sorte de sprint où chaque instrument s’en donne à coeur joie. Il y a Struck aussi qui nous livre un riff ravageur qui reste en tête un bon moment. La construction du morceau force le respect, les différents passages renouvellent le plaisir à chaque fois. Et puis il y a ces solos qui viennent s’inviter à la danse, j’adore. Ce rock puise dans les origines du genre mais aussi dans le blues, la soul et le rythm’n blues. Il y a donc ce petit côté oldie qui surnage au milieu d’une véritable modernité. Merci beaucoup pour ce pur moment de plaisir, merci à tous ces musiciens qui mêlent virtuosité et énergie ! 

 

Rock – Kids On Fire – septembre 2024 – site officiel

 

Songs Of A Lost World – The Cure

Toujours et encore le rock. Le groupe a, par le passé, navigué un peu entre les eaux, proposant ici du post-punk, là de la pop ou de la New Wave mais cela se faisait toujours autour de l’ADN Rock. Leurs guitares saturées, leurs engagements dans les paroles, la voix dominante et ces rythmes obsédants, tout cela fait le rock. Ils ne vont pas me faire mentir avec cette nouvelle galette car on y retrouve ces ingrédients sur chaque piste. On y goûte un rythme globalement un peu lent, plutôt introspectif, mais qui ne tombe jamais dans le mou. Non car il est appuyé par des mélodies incroyablement ciselées, juchées sur des instruments saignants. Les guitares s’en donnent à coeur joie pour nous trouver des sons originaux, pour nous montrer qu’elles savent sortir de leur zone de confort. Et puis il y a la voix de Robert, intacte, toujours aussi capable de porter l’émotion, la rage, l’espoir, tout sentiment véhiculé par ces musiques. Je ne vais pas vous égrener l’ensemble des qualités de chaque piste mais laissez-moi vous parler de I Can Never Say Goodbye. L’intro est simple, les guitares arrivent gentiment, la voix débarque et là vous vivez un moment magique d’un rock inspiré, celui-là même qui peut prendre aux tripes. All I Ever Am nous propose un tempo plus appuyé, plus pop, et la magie opère encore. C’est bien foutu, un point c’est tout. Bon, j’arrête là, j’ai juste adoré alors même que l’album est très sombre, ce qui n’est pas forcément ma tasse de thé habituellement. Oui mais je ne sais pas pourquoi, la galette sort des sentiers battus, quand elle fait dans le sombre, cela n’y paraît pas, quand elle est lente, elle ne l’est pas tant que ça. Dites, Robert Smith, c’est quoi votre recette ? Ci-dessous, un live qui s’est déroulé le 1er novembre à Londres, c’est cadeau !

 

Rock – Lost Music Limited – novembre 2024 – site officiel

 

Serenades & Damnation – Dead Chic

Rappelez-vous nous vous avions parlé de leur premier EP ici. On retrouve la patte du groupe, à n’en pas douter. L’énergie, d’abord, est toujours aussi présente. Et puis il y a cette voix rocailleuse qui porte un peu de la noirceur du groupe. Et puis il y a ces arrangements, ces mélodies, ces instruments qui nous racontent une histoire, une histoire sous le signe du rock, évidemment. Paris est un très bon exemple de ce que propose le groupe. Original, envolé, surprenant, voilà la marque de fabrique du groupe. Jetez-vous aussi sur Pain Love Joy. C’est une pépite incroyable, j’ai adoré la mélodie, j’ai adoré ce riff de gratt, j’ai tout aimé ! Que dire de Mirage, ce morceau est délicieux de bout en bout. Il joue l’apaisement avec un tempo en sourdine mais la puissance est toujours là, d’une manière ou d’une autre. On ne va pas vous faire toute la liste, sachez simplement que chaque piste a sa propre personnalité et pourtant l’ensemble est cohérent, sous la même bannière, celle d’un rock inspiré et sortant des sentiers battus ! 

 

Rock – Upton Park – novembre 2024 – site officiel

 

Je dis Love – Pascal Rod

e n’est pas la première fois que je vous parle de Pascal Rod, que cela soit pour son album paru en 2023 ou pour les multiples singles (un tous les mois et demi) qu’il a sortis en 2024 et qui sont extraits de l’album que j’ai entre les paluches. La formule : c’est du rock à la sauce frenchy, une musique qui ne se prend pas la tête, qui ne renie pas ses influences pop et qui nous livre des textes très bien foutus. On commence avec Au Petit Jour. J’adore ce riff efficace, cette rythmique dansante et cette mélodie diablement efficace. Ca donne la pêche ! Passons au deuxième titre : Les Châteaux de Sable. Encore un riff ravageur ! Le refrain est accrocheur et j’adore les textes. L’artiste a tout fait tout seul, les compositions, l’écriture, les arrangements, … Et justement, j’ai beaucoup aimé la réalisation, notamment sur Pour Un Même Temps, il y a quelques parti pris assumés comme une basse très en avant et c’est vraiment bien ! Bon je ne vais pas tout vous citer, il faut juste retenir que c’est une véritable réussite, un moment de musique française comme je l’aime. Merci !  Allez je vous livre deux vidéos avec, notamment, Comme Dans Le Fruit Le Ver, un de mes coups de coeur. 

 

Rock, chanson – La Derdédère – décembre 2024 – site officiel

 

Origins – Léo Benmass

Du rock teinté de blues comme je l’aime. Léo Benmass est un amoureux du style, ça se sent sur chaque piste. Guitariste de son état, il nous livre ici ce qu’il faut de riffs acérés. Il se présente dans la formation de base du rock : une basse, une batterie et une guitare. A l’heure de la musique sur-arrangée, cela pourrait paraître dépassé mais cet album est bien la preuve que ce qui compte c’est le talent et l’énergie. Car oui ce trio remplit l’espace comme personne, certes la guitare est très présente mais la section rythmique est assez bluffante aussi. Ils font une reprise de Voodoo Child et c’est juste magique, cela sur plus de 13 minutes ! On peut mesurer le talent de chacun et je peux vous dire que Léo Benmass est très impressionnant. Au-delà de la technique, il a une manière de bousculer son instrument, d’aller lui tirer les notes des tripes, c’est juste parfait. Il y a aussi une reprise très bien foutue de Riders On The Storm. Pour le reste ce sont des compositions. J’ai beaucoup aimé See My Troubles par son riff très groovy et son expression musicale. Et puis je dois avouer que j’apprécie énormément les solos proposés par l’artiste ! Bref, à écouter !

 

Rock, blues – Rock’n’hall – janvier 2025 – site officiel

 

Fireworks – No Money Kids

Ce n’est pas la première fois que je vous parle de No Money Kids, comme vous pouvez le voir ici ou . J’ai toujours aimé leur énergie et l’originalité de leur rock qui se plaît parfois à mélanger les genres. Il sont toujours prêts à user de toutes les influences pour enrichir leurs partitions. Prenez, par exemple, Old City Blues, parfaitement classique dans son intro, sur la base d’un bon vieux blues et puis voilà que l’énergie débarque comme une vague rock non maîtrisable. Pffiouuuu la claque. Passons à Velvet Moon, on retrouve la patte du groupe, c’est puissant, c’est diablement bien foutu au niveau de la mélodie, ça donne envie de danser et, surtout, c’est carrément fouillé ! On ressort lessivé de cette écoute, c’est comme un sprint sur 12 pistes … Les arrangements jouent une forme de saturation, les aiguilles sont un peu dans le rouge, cela donne une identité sonore tout à fait notable. Le rock de The Money Kids est tout simplement époustouflant, surprenant, addictif !! 

Rock – LQCG / Roy Music – janvier 2025 – site officiel

 

Des fantômes et des anges – Voltair

Les mots. Les phrases. Voilà ce qui m’a d’abord marqué dans la production du groupe Voltair qui vient de sortir son second EP. Il y a ce qu’il faut de poésie, ce qu’il faut de rimes habiles et puis ce qu’il faut de messages qui ont du fond. Et pourtant ils ne se prennent pas au sérieux, non ils partagent juste leurs pensées et leurs convictions. Mais je n’ai pas fait les présentations, ils sont trois, dans une configuration de power trio : batterie, basse et guitare. Et je peux vous le dire, c’est bien assez. Leur rock alterne entre séquences mesurées, à la manière d’une pop ciselée mais pas commerciale pour un sou, et des envolées rock bien senties. Le résultat ? On est capté par le sens des paroles, on est happé par les compositions bien foutues et on a surtout envie de se défouler en dansant sur ces rythmes contagieux ! J’ai beaucoup aimé Les Jours Plus Vieux. Le couplet nous laisse savourer chaque syllabe et le refrain nous met un coup de poing dans le bide par sa puissance orchestrale. En bref, c’est vachement bien ! 

 

Rock, chanson – Eizer Records – mars 2025 – site officiel

 

Chanson / Folk

 

On Est Plein – Léman

J’ai failli passer à côté de cet artiste. Pourquoi ? Déjà, sur MaXoE, on se concentre, la plupart du temps, sur des labels indépendants, histoire de leur donner un peu de visibilité, modestement. Et puis, je me suis méfié de la campagne de promotion qui entourait l’artiste avec notamment cette accroche : « Le Phénomène pop français ». Mais rien ne m’arrête, je me suis penché sur l’EP qui vient de sortir et j’ai bien fait. Alors oui on peut dire pop, c’est entrainant, c’est dansant. Mais c’est aussi et surtout de la variété française dans ce qu’elle a de plus noble : des mélodies bien foutues et des textes parfaitement maîtrisés et bourrés de sens. On Attend est un parfait témoin de la volonté de l’artiste de nous raconter des histoires. C’est l’histoire d’un papa, son papa, alcoolique. C’est l’histoire d’un enfant qui doit, du coup, devenir un adulte bien trop tôt mais qui n’a qu’une envie, c’est que son papa remplisse juste un peu son rôle ! Il y a aussi Les Plus Bornés qui assène son discours avec une détermination troublante. L’accompagnement est puissant, histoire de mieux accompagner les mots. C’est vraiment une très belle surprise. Ajoutez à cela le fait que l’artiste a une voix charmeuse et puissante, capable autant d’une forme de délicatesse que de hargne. Bref, écoutez !

 

Pop, chanson – Warner – juin 2024 – site officiel

 

Unnamed Road – Louis Durdek

Un peu de douceur, ça vous dit ? Je vous parle ici de la folk ciselée que nous sert Louis Durdek sur cet album de 8 titres. C’est de la folk mais c’est teinté de pop, délicate certes mais de la pop quand même. Ces 8 pistes sont très réussies, l’artiste arrive à s’ancrer dans une forme de tradition tout en proposant des variations bienvenues. En tout cas, si vous aimez les choses apaisées, vous serez comblés. La voix fait tout pour que l’on se sente chez soi sur cette galette, les mélodies jouent évidemment sur les sentiments, pour notre plus grand plaisir. In My Heart Grows A Tree est un petit bijou. Une espèce d’ovni de douceur qui ne peut laisser personne indifférent. C’est aérien, fouillé, déstabilisant. J’aime beaucoup aussi Unnamed  Road. Cela reste dans la subtilité mais le rythme, la voix, tout ce qui tourne autour de ce morceau donne envie de voir les choses de manière positive ! C’est aussi le cas de Road Of Sorrow qui nous livre une guitare acoustique des plus habiles. En bref, un nouveau must-have dans le domaine de la folk. 

 

Folk – L.A Folk Station – juin 2024 – site officiel

 

Endless Rain – One True Pairing

Ce n’est pas la première fois que je vous parle de One True Pairing. Regardez un peu par . La galette que j’ai entre les pognes est encore une réussite absolue. Il est un peu moins rock, moins punchy que le premier album de l’artiste. Ici on lorgne un peu plus du côté de l’introspection, de la contemplation sur fond de guitare folk. Il n’y a pas à dire, Tom Fleming, le vrai nom de notre bonhomme, sait composer, sait éveiller nos sentiments. Ainsi, il y a toujours cette émotion incroyable dans la voix. Qu’est-ce que j’ai aimé Prince Of Darkness. Le morceau monte gentiment en puissance et, concernant cette voix, on peut en entendre la moindre nuance, la moindre respiration. Le vibrato, très léger, s’invite aussi à la danse. Merveilleux. Alors même si le côté folk prédomine, il y a quelques moments qui se rapprochent de la pop et du rock, comme Mid-Life Crisis. J’aime beaucoup aussi quand les choses s’énervent un peu pour nous offrir une belle énergie. La patte de One True Pairing est bien intacte, il nous livre ici des pistes très élaborées et profondes. Encore une totale réussite !

 

Folk, pop, rock – Domino Records – 25 octobre 2024 – site officiel

 

L’archipel des séquelles – Pascal Obispo

Pascal Obispo est de retour pour un nouvel album. Loin des lieux communs, il a décidé de produire des pistes plus intimistes, plus feutrées. L’ambiance est jazzy avec ces cuivres soyeux, cette batterie qui se concentre sur les balais, ces voix qui sont murmurées, posées et jamais hurlées. Et, paradoxalement, alors que l’album respire l’envie d’intimité, l’artiste y invite nombre d’artistes féminines pour l’épauler dans des duos délicats. Ainsi, il y a, sans être exhaustif : Elodie Frégé, Zaza, Carla Bruni, Isabelle Boulay, Nolwenn Leroy, … Toutes ces voix se mêlent hamonieusement dans un consensus de douceur. Ecoutez Son Âme d’Enfant. Les voix sont parfaitement en place, la basse domine pour un tapis de douceur propice à l’expression du picking des guitares. Tout l’album est ainsi, charmeur, délicat, idéal pour des soirées au chaud, sous un plaid ! 

Chanson – Atletico Records – novembre 2024 – site officiel

 

Arracher les fleurs – BEBLY

Ce n’est pas la première fois qu’on vous parle de Bebly comme vous pouvez le voir ici et . On retrouve avec plaisir la délicatesse de l’artiste. Son écriture et ses compositions nous effleurent pour mieux nous emporter. Il arrive à produire une folk qui se teinte de pop sans jamais verser dans le convenu. J’ai ainsi beaucoup aimé Quelques Frasques. Une guitare sobre, une voix inspirée, des claviers aériens et une mélodie charmeuse. Parlons aussi un peu de Le Soleil à Portée. J’ai beaucoup aimé cette montée en puissance qui nous est servie ici, c’est tout le talent de Bebly, cette manière de nous proposer des choses surprenantes, de ne pas rester sur une folk apaisée mais plutôt de la marier à des rythmes plus fous, à des sonorités surprenantes. Il est passé maître dans l’art de nous perdre dans des méandres mélodiques délicieuses. Evidemment tout cela est magnifié par les textes qui sont toujours aussi ciselés, toujours aussi poétiques. Voilà ce que nous propose ce nouvel EP de Bebly qui touche, encore une fois, droit au coeur. 

 

Folk, pop – Bebly Records – 24 janvier 2024 – site officiel

 

Jean-Michel – Tom Poisson

Cet album est déjà sorti en janvier 2024 mais il est revenu en Edition De Luxe en début d’année. Et c’est tant mieux car j’adore. Je suis passé à côté de l’artiste et pourtant il fait de la musique depuis fort longtemps. Il est donc temps de se rattraper, il est temps de goûter à la finesse des paroles du bonhomme et à la tendresse qu’il met derrière les mots. Ecoutez Elisabeth Martin, juste pour voir. C’est un voyage en enfance qu’il nous propose avec tout ce qu’il faut de nostalgie mais sans mièvrerie. Et puis les compositions sont tellement habiles. Les instruments sont posés, respectueux les uns des autres, autant acoustiques qu’électroniques. Passons à Tanguer. J’ai aimé le côté doux mélangé à ces nappes de synthés, à ces notes qui montent en puissance tout doucement dans le morceau. Ce titre donne une pêche pas possible. On peut citer aussi Y A Du Bruit. Tellement inspiré. Voilà j’ai totalement adhéré à cet album, l’artiste fait de la chanson qui inspire, qui interroge et qui fait plaisir ! 

Chanson – Super-Chahut – janvier 2025 – site officiel

 

Save My Soul – Jeff Mailfert

Et voilà un album folk qui fait très plaisir. C’est le premier album de Jeff Mailfert, artiste français que je découvre. Et quelle découverte. Il nous propose donc de la folk mais aussi de la soul et le tout est saupoudré d’un rien de pop. Sa voix, très particulière, ne va pas vous laisser indifférents. Elle sait partir dans les aigus mais aussi nous proposer des choses plus profondes comme sur Broken Trust. Cet espèce de Blues accueille un invité en la personne de Matt Hood. Magnifique morceau, vraiment. Passons à Ocean Breeze qui est un modèle de finesse musicale. Incroyable comme ce titre donne la pêche, file le sourire, nous pousse à danser. Et si vous jetez une oreille à la version live que je vous propose ci-dessous, vous ne pourrez qu’être époustouflés par la maîtrise vocale de l’artiste. Cet album est une vraie pépite, il regorge d’inspirations mélodiques et de finesse vocale. La diversité est de mise et surtout il se dégage comme une forme de poésie, quelque chose qui donne envie de laisser le temps passer, tout doucement, en écoutant ces notes. Je voudrais finir avec Green Oaks et ses magnifiques cordes. Laissez-vous emporter.  

 

Folk, soul – Folk_and_Friends‬ – avril 2025 – site officiel

 

Jazz / World / Soul / Classique

 

Le rêve de Maya – Ziv concerto – Samuel Strouk

Cela fait longtemps que je ne vous avais pas proposé de classique dans la playlist. Et bien, aujourd’hui, je vous livre un nouveau coup de coeur. Ce double concerto est une pure merveille. Il nous raconte le récit intérieur de Maya, cela nous est livré sous la forme d’un voyage aux tonalités plurielles. L’Orchestre National de Bretagne est son instrument sur cet album. Le résultat est totalement bluffant. L’artiste arrive à nous proposer une histoire palpitante et ceci uniquement basée sur les sensations sonores. Les morceaux s’enchaînent avec une belle variété, fermez les yeux et vous allez imaginer une histoire, c’est cela qui est magique ! Je ne vous parle pas de la virtuosité des musiciens, ce serait enfoncer une porte ouverte. Mais au-delà de cette prouesse, cet album éveille l’émotion, nous fait rêver, nous fait imaginer. Eteignez les lumières, fermez la porte et écoutez !

Classique – Well Done Simone! Records – novembre 2024 – site officiel

 

Emocionalmente – Teófilo Chantre

Oui c’est du soleil que nous propose Teófilo Chantre. L’artiste n’avait pas sorti d’album solo depuis 2011, se consacrant, ces dernières années, à des projets plus collectifs comme celui du quatuor Todo Mundo. Son style ? C’est de la morna, musique originaire du Cap-Vert, genre d’ailleurs inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. D’inspiration portugaise, cette musique sent bon les îles (et pour cause) et possèdent de nombreux points communs avec le jazz, par sa délicatesse et la richesse de ses harmonies. On y retrouve aussi la chaleur de la musique cubaine je trouve, avec ces guitares acoustiques affutées, ces percussions discrètes et ce groove incroyable. En bref, c’est une galette pleine de richesses variées, teintée de multiples influences, inspirée de bout en bout. J’ai adoré Nada Tudo, sa rythmique invite à la danse et son piano laisse une empreinte jazz des plus délicieuses. Ecoutez aussi Adê Mucim pour sa très grande douceur et pour ses cordes majestueuses. 

Jazz,  bossa, morna – Lusafrica – novembre 2024 – site officiel

 

Valse en U – Espace Impair

Espace Impair, c’est un trio violoncelle, flûte et piano. Ils le disent eux-mêmes, ils s’inscrivent dans le courant Third Stream. En substance, c’est un mouvement né de la fusion du jazz et du classique, entre écriture et improvisation. Mais il n’y a pas que cela, ils s’inspirent aussi librement de la pop ou des musiques traditionnelles. Mais parlons maintenant de l’album que j’ai entre les mains. Il en ressort une expérience que je trouve narrative. Je m’explique : l’élaboration habile des morceaux, entre classique et jazz, favorise la construction d’une histoire. Cela fait partie de ces écoutes qu’il faut faire les yeux fermés pour mieux s’imaginer un scénario que l’on calque sur toutes ces notes. Et puis quelles harmonies ! Ecoutez Toundra pour vous en rendre compte. Le piano livre des notes jazz pendant que la flûte propose une mélodie redoutable. J’ai beaucoup aimé aussi Uzivaj. Il y a une ferveur dans ce morceau qui emporte tout sur son passage ! Voilà donc un album jazz teinté de classique et d’autres influences d’ailleurs pour tous les fans qui aiment marcher en dehors des sentiers battus. 

 

Jazz, classique – Espace Impair – novembre 2024 – site officiel

 

Río Abajo – Rebecca Roger Cruz

Difficile de mettre cet album dans une case. Rebecca, née à Caracas, nous propose un joyeux mélange, une sorte de melting pot savant qui allie traditions et modernité, world music et jazz. Oui je sais, ce genre de phrase est facile et finalement ne veut pas dire grand-chose mais rassurez-vous ce n’est vraiment pas une simple figure de style pour agrémenter une chronique musicale. Non, écoutez cet album si vous l’osez et vous serez scotchés. Je l’ai été, j’ai été bluffé, j’ai été séduit, j’ai été bousculé. Et pourtant, je n’y croyais pas vraiment, je suis plus versé dans le rock et le blues que dans la world music aux intonations sud-américaines. Mais là, l’artiste arrive à proposer quelque chose de terriblement moderne, les instruments classiques ou traditionnels viennent habiller la magnifique voix de Rebecca dans des structures et des mélodies plus que surprenantes. Et puis c’est tellement puissant, au sens premier du terme. Les compositions aiment partir tout doucement pour finir en apothéose sonore. Ainsi les voix se mêlent aux instruments pour produire des choses magistrales et majestueuses. Rio Abajo en est le meilleur exemple. Installez vous dans le noir et écoutez, c’est un voyage magnifique. 

Jazz, World Music – Airfono Publishing – mars 2024 – site officiel

 

Ca Fait Plaisir – Deluxe

Et voilà le 7ème album de la formation, l’aventure a commencé il y a plus de 13 ans pour eux. Et vous savez quoi ? Je vous en ai déjà parlé ici. Si l’on doit jouer au jeu du genre, on est quand même bien embêtés. Entre classique, jazz, variété ou pop, il est difficile de se faire une idée mais je trouve tout de même que tout cela sent bon la soul, que cela soit dans la voix chantée, parfaite en tous points ou dans ces orchestrations élaborées. Le fil conducteur de l’album est celui d’une véritable inspiration musicale, celle qui raconte des histoires, en toute simplicité. En musique, ce qui compte c’est le plaisir de l’écoute et il est bel et bien présent et ceci d’autant plus qu’on ne s’ennuie jamais sur ces pistes improbables. Car le groupe nous livre des morceaux qui sortent de la norme, des mesures qui nous surprennent, des gimmicks qui nous envoûtent. Ainsi Oléga oscille entre mélancolie et joie communicative. Il y a un petit côté années folles dans ces notes je trouve ! Ecoutez aussi Fugue pour Saxophone en Do Mineur. Du classique, rien que ça et ça s’insère tellement bien dans l’ensemble. J’ai aussi beaucoup aimé le groupe de Till I Do. Là on retrouve bien l’esprit Soul ! Bon ben voilà je vous ai tout dit, à vous d’écouter maintenant ! 

 

Rock, chanson – NANANA PRODUCTION – avril 2024 – site officiel

 

DNVR – DNVR

Déjà pour commencer, sachez que le nom du groupe se dit Denver. C’est plus simple à prononcer ! C’est leur premier album et leur créneau, c’est la soul comme je l’aime. Aux manettes vous avez, excusez du peu, Arnaud Fradin (leader de Malted Milk) pour le mix et Gerard Albo (Amy Winehouse) pour le mastering. La réalisation est, du coup, sans faille aucune. Cette soul mélange l’approche classique du genre avec le modernisme de la musique actuelle. On a sept membres : basse, guitare, clavier, batterie, chant, saxo et trombone. Dès les premières notes je suis tombé sous le charme. Je peux vous dire que ça groove et que c’est parfaitement en place. J’adore quand c’est comme cela. Ainsi Hope or Illusion met brillamment en avant la voix de la chanteuse. Cela commence tout doux et petit à petit les instruments entrent en jeu toujours dans le respect de cette magnifique voix. Cette montée est très enthousiasmante comme l’est le solo de guitare d’ailleurs. Fireworks m’a laissé sur le carreau. Vous ne pourrez pas l’écouter sans battre le rythme d’une manière ou d’une autre et puis les harmonies sont parfaites, juchées sur une mélodie diablement efficace. Et puis ce clavier, écoutez un peu ! Bref, encore un coup de coeur pour moi ! 

 

Soul – Dino Prod – 23 mai 2025 – site officiel

 

Urban Myths – Marc Crofts Klezmer Ensemble

Marc Crofts a des origines plurielles, entre une mère Ashkenaze et un père Anglais. Il s’est ainsi forgé son propre profil en explorant la musique à sa manière, entre modernité des arrangements, liberté du jazz et repère du folklore. Et c’est le Klezmer qu’il explore ici, se rapprochant ainsi de sa maman. On retrouve ainsi un violon qui virevolte et qui nous livre sa dose de notes, ça c’est assez connu. Oui mais l’album, le premier de cet ensemble, que j’ai entre les pognes, vient apporter son lot de créativité et j’adore ça. Il mixe ainsi les sons, les instruments pour mieux servir le Klezmer lui ouvrant ainsi une porte vers la modernité. J’ai été épaté par les sentiments qui sont suscités par cette musique, on ressent parfois une forme de nostalgie, parfois de la joie, parfois de la tristesse. Et c’est bien ce que l’on peut rechercher dans la musique non ? J’ai beaucoup aimé The Poet’s Nigun, pour l’histoire que cela raconte, inconsciemment. Il y a aussi Perelman’s Tish-Nign qui m’a charmé par sa douceur et sa délicatesse. Laissez-vous tenter. 

Classique, traditionnel, jazz – Frémeaux & Associés – mai 2025 – site officiel

 

Pop / Electro / Funk / Hip Hop

 

What Love Is – Zimmer90

Et voici une pop que je qualifierais d’aérienne, estivale, rafraîchissante. C’est un duo allemand composé de Finn et Joscha qui nous propose un EP de 6 pistes toutes plus réussies les unes que les autres. Cette galette donne envie de partir en décapotable sur les grandes routes américaines en ne pensant à rien, en prenant le plaisir présent. Allez un petit tour du côté des titres. For You m’a enthousiasmé, une balade incroyable juchée sur une ligne de basse disco parfaitement en place. Drowning est aussi une petite perle. La voix est disco, la rythmique est un peu funk, bref, c’est vraiment très bien. Cet EP est bien une totale réussite, à écouter sans modération ! Allez je vous laisse, je dois encore écouter What Love Is, qui me met de bonne humeur et ça, ça n’a pas de prix. 

 

Pop – Zimmer90 – juin 2024 – site officiel

 

BIAS – Lydsten

Voilà l’électro comme je l’aime. Ici, il ne s’agit pas de cette musique facile qui consiste à répéter des gimmicks aux allures bien trop commerciales. Non, Lydsten est un artisan, il façonne des mélodies inspirées, il fabrique des sons comme je les aime, empreints de modernité mais aussi d’un rien de vintage. C’est orchestral, c’est grandiose, c’est enthousiasmant. Ainsi What You See propose une mélodie obsédante qui monte petit à petit en puissance, j’ai adoré ça ! Il y a aussi You Won’t parfaitement aérien et rythmé à la fois. Les quelques notes qui servent de fil rouge vous hypnotisent et vous allez vous laisser faire. Je finirai sur Loving avec son clavier parfaitement réussi, les sons trouvés ici sont magnifiques et la construction du morceau semble nous raconter une histoire. Allez hop, vous devez écouter ça ! 

 

Electro – Reliefs Records – mai 2024 – site officiel

 

ritual – Jon Hopkins

Jon Hopkins est un spécialiste de ce qu’on appelle l’électronica. Ce sous-genre de l’électro propose des compositions plutôt mélodiques qui ne sont pas forcément destinées à faire danser. Le projet est né lorsque Jon a été sollicité pour composer pour la Dreamachine à Londres, une expérience immersive créée par Collective Act. Et on comprend mieux l’essence de cet album. C’est un voyage aérien que l’on nous propose ici, les nappes, les rythmes, tout est propice à une forme d’introspection, de méditation. Palace en est un parfait exemple, les claviers sont délicats et les basses, qui résonnent en arrière-plan posent comme une sorte de pression, une forme d’urgence lente. Et je vous invite à déguster le clip qui est associé, le travail visuel est extraordinaire et colle parfaitement au morceau. Il y a aussi Evocation qui assène ses sons avec une forme de violence sourde. Tout cela est absolument délicieux, chaque piste suscite des émotions, diverses, réelles. A écouter dans le noir, tranquillement. 

 

Electro –  Domino Recording – août 2024 – site officiel

 

Maelström Metronomy – Franck Marchal

Encore un EP électro. Oui j’ai ma période j’ai l’impression. Cette semaine je vous parle de Franck Marchal qui nous propose six titres absolument délicieux. C’est un membre du groupe Batz, dont je vous ai déjà parlé, et on retrouve sa patte énergique, cette espèce de puissance qui se dégage derrière ces morceaux. C’est particulièrement le cas sur Ink. Ici on est emportés par l’énergie de chaque mesure, le gimmick est obsédant et les sons qui garnissent cette partition ne manquent pas d’originalité. Amniotic Ecstasy n’est pas en reste. La mélodie est accrocheuse et le morceau semble nous raconter une histoire avec ses variations de thème et de rythme. Quand on parle d’histoire, on ne peut pas s’empêcher d’avoir Bot Sadness en tête. Ce morceau est touchant, magnifique en tous points. Pour tout vous dire, je les aime tous, différents dans leur construction et semblables par l’inspiration qui les a créés !   

 

Electro – SuperCali – juin 2024 – site officiel

 

EXISTER – Axel Zimmerman

Voici du pop à la française comme je l’adore ! Attention, il ne s’agit pas de pop insipide comme on peut en entendre parfois sur les ondes. Non ici, nous parlons d’une musique ciselée, travaillée à fond, privilégiant le groove porté par une basse habile. Summer Santana a le goût des tubes estivaux mais c’est bien mieux construit que ce que l’on a l’habitude d’entendre dans le genre. Justine est dans la même vibe et il m’a fait penser à Sinclair, plutôt agréable du coup. Et puis il y a ce petit côté rock (le passé d’Axel Zimmerman est plutôt rock avec le groupe BlackRain) que l’on sent bien sur Buy N’Obey. Le riff est particulièrement bien senti et le refrain de cette piste est tout simplement dévastateur, un tube à n’en pas douter. Et l’artiste sait varier les plaisirs, comme avec La Reine Du Queen. Ici il se révèle être un observateur amusé et un peu caustique de son époque, le texte est amusant et la mélodie est plus légère. D’autres moments sont axés sur les textes, mis en avant par des instruments qui savent s’effacer. Une jolie balade, éclectique et goûteuse.

 

Pop – Underhouse Records – mai 2023 – site officiel

 

Limoncello – Vinscat

Je suis pas toujours un grand fan de la pop mais là j’ai été charmé. Je dois bien le dire. Cela commence fort avec Suffocate Me. C’est très bien foutu, léger et entrainant, percutant et aérien. Ce qui m’a plu en premier lieu c’est la voix de la belle, à la fois douce mais aussi saignante dans sa façon de rythmer chaque phrase. Quand elle répète Suffocate Me à l’envi, elle flirte avec une forme de rock. Cette voix a quelque chose de spécial, dans son phrasé, dans sa prononciation, il y a une empreinte charmeuse indéniable. Cet EP de 5 titres souffle un vent de fraîcheur sur nos esgourdes. L’artiste chante dans la langue de Skakespeare sauf pour Jirejuskobou. Ce titre est un petit bijou avec ses nappes électroniques bien profondes, bien rugueuses comme je les aime. J’ai aussi beaucoup aimé Already Gone pour son côté plus enjoué et sa mélodie redoutable. Une véritable découverte pour moi, en espérant qu’elle le soit pour vous. 

 

Pop – Al Dente Sounds – septembre 2024 – site officiel

 

Triptyque : Balade astrale – MC Solaar

Et voici le troisième volet du triptyque de l’artiste. Oui pour son grand retour, il a décidé de nous proposer trois albums en cette année 2024 : Lueurs Célestes, Éclats Cosmiques et Balade Astrale, le dernier, que j’ai entre les pognes. Je suis désolé, je n’ai pas eu l’occasion ni d’écouter ni de vous proposer une chronique des deux premiers opus. Mais aujourd’hui j’essaie de me rattraper et je peux vous dire que j’ai un petit bijou à vous présenter. Sept titres seulement oui mais quelle qualité ! J’ai un peu honte mais j’avais oublié à quel point notre rappeur national avait du talent. Ne venez pas chercher un aficionados de la vitesse du phrasé, non MC Solaar c’est l’originalité des compositions et l’élégance des textes clamés calmement, sereinement. J’ai pris une claque tout simplement. Oui la plume n’est absolument pas émoussée, les mots percutent et les rimes virevoltent. On retrouve ce timbre de voix si caractéristique et cette manière de nous raconter des histoires. Et puis il y a les compositions, ces mélodies redoutables, ces arrangements de malade, cette recherche de son qui font que chaque morceau nous surprend et nous bouscule. C’est d’un modernisme incroyable ! L’album commence par une chanson, Maître de Cérémonie, qui flirte avec le patrimoine italien. Redoutable d’efficacité. J’ai aussi beaucoup aimé Bénédictions, les cordes qui accompagnent MC Solaar sont d’une finesse de feu. Et puis cette voix au fond, ce piano délicat, pfiouuu. Bref, écoutez ça et moi je m’en vais acheter les deux premiers opus de ce triptyque. 

 

Rap – Osmose Inverse – décembre 2024 – site officiel

 

Disco Symphony – Cerrone

Il est considéré comme le père du disco en France. Il a inondé les ondes de tubes destinés à faire danser. Il propose ici de reprendre plus de vingt de ses titres qui ont été réinterprétés et réarrangés. Pour cela, il s’est appuyé sur un orchestre symphonique, rien que ça ! Il a pu bénéficier de l’aide de Randy Kerber et le boulot est diablement bien fait. On garde la teinte du disco et on a toujours la touche électro qui est magnifiée par l’apport des instruments classiques. Les cordes et les cuivres viennent simplement poser leur petit grain de sel sur les compositions originales. Heureusement il n’est pas tombé dans le piège de certains albums dits ‘symphoniques’ qui du coup sont mous et perdent leur ADN de départ. J’ai adoré Rocket In The Pocket. C’est sûrement grâce à cette guitare qui vient tout chambouler en fin de morceau, sa façon de nous bousculer m’a séduit. Et puis on ne peut pas passer à côté de Supernature, qui avait d’ailleurs été joué dans cette configuration symphonique lors de la cérémonie d’ouverture des JO. Le côté symphonique apporte encore plus de majesté au morceau. Ca groove à mort, c’est bien foutu, j’aime beaucoup. Dans tous ces morceaux la guitare est funk, la basse est groovy, bref, ça envoie ! 

 

Electro, disco – Malligator Préférence – février 2025 – site officiel

 

Sur un fil – FRench 79

J’aime beaucoup ce que fait French 79. Je vous en avais déjà parlé ici. Cette fois il nous revient pour une bande-originale de de film, celle de Sur Un Fil. Je lance le son et la première piste me scotche. Cela s’appelle Between The Buttons et c’est juste exactement ce que j’aime dans l’électro. Le gimmick est entêtant, les mélodies nous accrochent et on a une furieuse envie de battre la mesure. On poursuit avec Discovering. On change un peu de ton mais c’est le même esprit. Les claviers, softs, ont des sonorités qui font penser aux années 80 mais, pour autant, ils sont terriblement modernes. La recherche sonore est de mise avec des espèces de percussions très réussies. Je pourrais faire tout l’album comme ça tellement il m’a plu. Je ne sais pas pourquoi mais je trouve que c’est une invitation au voyage : prenez votre voiture et parcourez des routes désertes, juste à écouter et à contempler les paysages. Je reviens là-dessus mais le travail sur le son est assez incroyable, l’artiste nous impressionne, comme d’habitude. 

 

Electro – Alter K – octobre 2024 – site officiel

 

Les Années – Loo & Monetti

Ils sont de retour. Je vous avais présenté leur deuxième album en 2019, ici. Voici le troisième opus du groupe et c’est toujours aussi bien. On retrouve l’ADN de la formation : des nappes et des sonorités électro, deux voix qui se mêlent avec brio et des compositions mélancoliques mais pas tristes … Je dis cela car je ne suis pas toujours fan des choses un peu planantes mais c’est bien là le tour de force du groupe. Ces musiques sont souvent lentes mais elles nous captent, nous emportent pour mieux nous séduire. Le parfait exemple pourrait être Yesteryear. Cela commence par des voix parfaitement en place et le morceau s’envole sur une fin instrumentale bourrée de détails incroyables. Je me trompe peut-être mais on a l’impression que chaque morceau leur a demandé un temps fou à gérer la moindre note, le moindre son. Vous ne pouvez pas rester indifférents si vous aimez la musique qui se pose des questions et si vous aimez l’orfèvrerie. 

Pop, électro – LOOPROD – octobre 2024 – site officiel