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MaXoE Festival 2021 : La Sélection Séries TV – Catégorie Fantastique/S-F



Deuxième catégorie de notre Sélection Séries TV qui en compte trois, la catégorie Fantastique/S-F, qui est celle comprenant le plus de séries. Si les collants bleus et autres sabres laser sont peu présents dans la Sélection Cinéma de cette année, on les retrouve avec grand plaisir ici, côtoyant monstres, magie et autres mutants. Alors bonne découverte !

Les Nouvelles Aventures de Sabrina (2018 à 2020 – Netflix)

Les Nouvelles Aventures de Sabrina faisait déjà partie de la Sélection Séries TV du MaXoE Festival. La 4e et dernière saison de cette série n’est pas la meilleure. Mais elle aurait pu l’être.

La saison 3 nous laissait en présence de deux Sabrina : Morningstar, qui choisit d’être la reine des Enfers ; et Spellman, qui continue sa vie à Greendale. Mais forcément Faustus Blackwood n’en n’a pas fini avec elle ! Il envoie donc les Terreurs d’Eldritch dans la petite ville.

Cette dernière saison est franchement bien, mais elle aurait pu être meilleure. Finie la crise d’adolescence de Sabrina, fini la guerre des sexes entre sorciers et sorcières. On passe dans la bataille finale du bien contre le mal.  Mais du coup, une saison pour ça, c’est un peu cours. Les Terreurs d’Eldritch sont un peu survolées alors qu’elles apportaient une véritable facette étrange et horrible à la série. Et c’est le problème de cette saison. Certains choses vont trop vite. Comme le revirement de la relation de Nick et Sabrina. Un jour ils ne s’entendent pas et pan ! D’un coup, Nick change d’avis et ils se remettent ensemble. Même si ça adoucit un peu la fin, je qualifierai ça de rattrapage pour plaire aux fans. L’épisode le plus intense est sans doute celui ou Sabrina Morningstar (la reine des Enfers donc) va dans une autre dimension et retrouve le chat et les actrices qui ont joué Zelda et Hilda dans la série télévisée originale. Cet épisode est le plus étrange des huit. Un peu dérangeant, c’est le seul qui sort vraiment du lot. Si les créateurs avaient maintenu cette atmosphère bizarre pour les autres épisodes, cette saison serait vraiment sortie du lot. Malheureusement cela n’a pas été le cas. Malgré tout, j’ai adoré cette saison et j’ai été très déçue que ce soit la dernière.

La fin m’a laissée dubitative. Surprenante, inventive, bien, mais forcément un peu gâchée. *ATTENTION SPOILER* Je ne m’attendais pas à ce qu’ils tuent les deux Sabrina. Et la mort de la première est un peu trop rapide et m’a laissé sans émotion particulière. La deuxième mort est plus intense et plus développée du coup. Mais voilà, on en ressort avec une fin classique, même si l’héroïne est morte. La série aurait été plus marquante avec une fin moins conventionnelle. Là, même si c’est triste, une fois qu’on arrive au générique, je n’étais plus triste parce que plein d’éléments ont été ajoutés pour changer l’atmosphère : Nick qui rejoint Sabrina, Zelda qui retrouve son chien, Hilda et son mari… Je trouve qu’en adoucissant cette tristesse, les créateurs ont un peu gâché la fin. Les deux Sabrina se sont sacrifiées quand même. Cela aurait dû être plus amer.

Bon, il va tout de même falloir que je dise au revoir à mes deux personnages préférés : Prudence et Ambrose. Prudence, qui a subi une sacré évolution tout au long de la série ; et Ambrose sans qui la série n’avait pas lieu d’être parce que c’est lui qui (pratiquement) trouvait les solutions à tous les problèmes. Et ça, c’est vachement triste (pour moi).

Les Nouvelles Aventures de Sabrina, créée par Roberto Aguirre-Sacasa. Avec Kiernan Shipka, Miranda Otto, Ross Lynch, Lucy Davis, Chance Perdomo, Michelle Gomez, … Quatre saisons, la dernière ayant été mise en ligne sur Netflix le 31 décembre 2020.

 

The Mandalorian (2019 à aujourd’hui – Disney+)

Pour cette deuxième saison, on retrouve notre duo improbable formé en saison 1 (déjà sélectionnée l’année dernière) : le Mandalorien et l’Enfant. Notre héros veut rendre l’Enfant à son peuple. Pour cela, il a besoin de s’appuyer sur d’autres mandaloriens. On lui indique la piste d’un mandalorien sur Tatooine (comme par hasard). Sur place, il constate que le guerrier en question possède l’armure mandalorienne la plus connue de l’univers Star Wars : celle d’un certain Bobba Fett. C’est le marshall du coin qui a hérité de la précieuse armure. Il est prêt à la céder à notre héros en échange d’un sacré service : éliminer un dragon Krayt, rien que ça ! Ceci n’est que la première aventure de notre mignon duo. La quête continue de plus belle, d’abord pour trouver des mandaloriens et ensuite pour partir à la recherche de Jedi.

Ce qui est encore plus touchant dans cette saison, c’est bien le lien sans faille de l’Enfant et du Mandalorien. Ce dernier est prêt à tout, de manière totalement désintéressée, pour le bien-être de l’Enfant. Leur périple les amène à côtoyer bien des espèces, bien des factions. Et c’est bien là le plaisir de cette série : on voyage, on découvre, on s’émerveille. Les fans seront aux anges car les références sont nombreuses. Il y a aussi les vestiges de l’Empire qui annoncent le futur Premier Ordre. On voit cet Empire au travers des yeux de ses anciens soldats et cela nous fait comprendre beaucoup de choses. Je ne vais pas tout dévoiler mais les personnages connus se succèdent dans cette saison qui nous éclaire encore un peu plus sur cette période de la Nouvelle République. Vivement la saison 3 !

The Mandalorian, créée par Jon Favreau. Avec Pedro Pascal, Gina Carano, Carl Weathers, Ming-Na, Rosario Dawson, … Deux saisons, la dernière ayant été diffusée entre le 30 octobre et le 18 décembre 2020 sur Disney+. La troisième saison est annoncée pour Noël 2021.

 

Ghost In The Shell : SAC_2045 (2020 à aujourd’hui – Netflix)

Nous sommes en 2045 et une catastrophe économique mondiale a éclaté un an plus tôt. Les monnaies ne fonctionnent plus, les marchés se sont effondrés. En gros, c’est un bazar sans nom. La section 9 n’existe plus vraiment même si nos héros agissent encore ensemble mais comme des mercenaires, il faut bien survivre après tout ! Car oui dans cet univers, des guerres sont entretenues au travers du monde pour continuer à faire fonctionner une forme d’économie, celle des riches bien sûr : on appelle ça la guerre viable.

Evacuons tout de suite le gros problème de la série : les dessins. Ils ont fait le choix de la 3D CGI, pourquoi pas mais là c’est juste moche. Les décors sont vides, les personnages sont sans vie, on se croirait sur une film d’animation d’il y a 15 ans. Ils ont fait le choix d’une sorte de Cel-Shading mais cela ne fonctionne pas. Heureusement le scénario nous permet d’oublier tout cela. Encore une fois, la section 9 nous offre des aventures palpitantes au sein d’une société malade de ses complots et de ses luttes d’influence. Oui nos amis vont se poser beaucoup de questions sur la motivation des uns et des autres. Les rebondissements sont nombreux et les réalisateurs jouent avec nos nerfs en multipliant les fausses routes nous empêchant de deviner la fin. Les douze épisodes se dévorent littéralement nous faisant attendre impatiemment la saison 2 avec, on l’espère, une autre direction graphique. En attendant celle-ci, vous pouvez retrouver notre chronique complète, dans le cadre de notre tour d’horizon du cyberpunk.

Ghost in the Shell : Sac_2045, créée par Kenji Kamiyama et Shinji Aramaki. Avec les voix (version originale) de Atsuko Tanaka, Osamu Saka, Akio Otsuka, … La première saison a été mise en ligne sur Netflix le 23 avril 2020. Une deuxième saison est annoncée.

 

Lovecraft Country (2020 – HBO, puis OCS)

Dans l’Amérique raciste des années 1950, Atticus Black, un jeune homme de 25 ans, embarque avec son amie Letitia et son oncle George dans un road trip à la recherche de son père disparu. Sur la route, ils rencontrent des monstres fantastiques, ainsi que des monstres bien réels…

La série américaine de HBO, diffusée en août 2020 sur la chaîne et également sur OCS, a un univers bien particulier : celui créé par Matt Ruff, dont la série est adaptée du roman homonyme sorti en 2016. On retrouve à la production J. J. Abrams et Jordan Peele, et une réalisation particulièrement réussie qui nous plonge dans l’Amérique ségrégationniste où les racistes ne sont qu’une partie des monstres que les protagonistes vont devoir affronter. Étonnant et surprenant, chaque épisode (passé le côté très pulp du premier) nous emmène dans une histoire souvent inattendue, où se mélangent science-fiction et faits historiques, de la guerre de Corée au massacre de Tulsa en 1921, en passant par des non-dits et beaucoup de magie.

Le roman est clairement inspiré de l’oeuvre d’H.P. Lovecraft mais la scénariste Misha Green, créatrice d’Underground, a permis aux personnages du roman de prendre encore plus d’épaisseur leur offrant des personnalités plus complexes et loin des clichés. Et le casting est lui aussi particulièrement réussi, avec notamment Jurnee Smollett-Bell (Letitia « Leti » Lewis), Jonathan Majors (Atticus « Tic » Freeman), Aunjanue Ellis (Hippolyta Freeman), ou encore Wunmi Mosaku (Ruby Baptiste).

À la fois fresque sociale et oeuvre de la pop culture américaine, la série peut parfois partir dans tous les sens pour mieux nous éveiller et nous proposer un véritable objet télévisuel au final très réussi et qui aura su prendre le meilleur de Lovecraft en remplaçant le moins bon par une création originale, revendicatrice et divertissante !

Lovecraft Country, créée par Misha Green et Jordan Peele. Avec Jurnee Smollett-Bell, Jonathan Majors, Aunjanue Ellis, … La première saison a été diffusée à partir du 16 août 2020 sur HBO et OCS.

 

WandaVision (2021 – Disney+)

Dès les premières annonces autour de cette série, le public habituel du monde Marvel s’est posé beaucoup de questions. On peut même dire que les craintes se faisaient sentir. Et pour cause, le premier trailer nous livrait une version en noir et blanc de Wanda et de Vision dans une ambiance fifties. On est très loin du style Marvel habituel. Mais parlons du premier épisode. Wanda et Vision viennent de se marier et ils emménagent dans une jolie maison dans un quartier sans histoires. Le tout dans cette fameuse ambiance en noir et blanc qui sent bon la série Ma sorcière bien-aimée. Ce premier épisode mise sur l’humour de l’époque et forcément on se pose une question : est-ce que les patrons de Marvel ont perdu la raison ? Je peux déjà vous dire non, bien au contraire. En effet, alors qu’on pense avoir affaire à une sitcom, ce premier épisode nous livre un instant bizarre, voire dérangeant, qui titille notre curiosité et nous pousse à continuer la série.

Le deuxième épisode continue sur cette lancée avec des micro-événements qui nous font sentir qu’il y a un truc qui ne tourne pas rond. L’épisode 3 ne va pas me démentir : en un rien de temps on repasse à la couleur et nous voilà projetés dans les années 60-70. Et vous ne serez pas au bout de vos surprises. Je peux le dire ici : cette série repose sur une idée géniale que je ne peux pas vous révéler, mais elle s’intègre terriblement bien dans l’univers du MCU. Le scénario est diablement bien ficelé et les acteurs sont convaincants, spécialement Elizabeth Olsen. Et puis il y a cet hommage à toutes les télévisions, à toutes les époques, à toutes les sitcoms. Tout cela se mélange à merveille avec des phases très sérieuses et dramatiques et d’autres beaucoup plus tournées vers l’humour.

Voilà donc une excellente série, bourrée de suspense et de rebondissements. Elle vous bousculera aussi par ses idées et sa construction. On en redemande !

WandaVision, créée par Jac Schaeffer. Avec Elizabeth Olsen, Paul Bettany, Teyonah Parris, Kat Dennings, … Mini-série diffusée à partir du 15 janvier 2021 sur Disney+.

 

The Nevers (2021 – HBO, puis OCS)

Tout commence lorsqu’un mystérieux bateau volant survole la Londres du XIXe siècle et éveille des pouvoirs chez certaines personnes, majoritairement des femmes. Comme il se doit, les « Touchées » se retrouve ostracisée, d’autant plus qu’une des Touchées, « joliment » nommée Maladie, se révèle être une meurtrière folle. Nous suivons donc Amalia et Penance, qui gèrent un foyer recueillant celles que la société a rejetées. L’une est une veuve. Elle maîtrise le combat et voit des bribes du futur. L’autre voit l’énergie et ses flux, et est une inventrice hors pair. Mais ce sont plus leurs personnalités que leurs pouvoirs qui les rendent attachantes. Amalia est plus froide et dure, tandis que Penance est encore innocente et enthousiaste. Ce refuge est chaperonné par Lady Lavinia.

Dans un premier temps, nous suivons nos deux héroïnes alors qu’elles font de leur mieux pour récupérer les Touchées ou combattre Maladie. Puis l’intrigue se complique. Maladie semble avoir un but, tout comme Lady Lavinia qui ne semble plus si altruiste que cela au fil des épisodes. Et c’est sans compter sur les autres personnages secondaires. Parce qu’il y en a plein ! Hugo Swan, le débauché qui fonde un sex club avec des Touchées, son ami (et frère de Lady Lavinia) qui se révèle être un Touché lui-aussi, certaines Touchées du refuge, le Roi des Mendiants… Ça fait beaucoup de monde ! Mais rassurez-vous, vous ne serez pas perdu. Tous ont leur importance à un moment de l’histoire. Tous sont liés à un fil qui les conduiront au même endroit. Et c’est le dernier épisode qui nous révèle tout. Mais qui ne met fin à rien, bien au contraire.

Je n’attends plus que la saison 2, en espérant qu’il y en ait une deuxième parce que j’aime beaucoup Amalia (et ses scènes de combat).

The Nevers, créée par Joss Whedon. Avec Laura Donnelly, Ann Skelly, Olivia Williams, James Norton, Tom Riley, … La première saison a été diffusée à partir du 11 avril 2021 sur HBO, puis le lendemain sur OCS.