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MaXoE Festival 2019 : La Sélection Séries TV
Ce que produit le petit écran est aussi bon que ce que fait le grand

Qui dit nouvelle édition du MaXoE Festival dit nouvelle sélection pour les séries TV, qui reviennent pour une quatrième année consécutive. Comme de coutume, l’ensemble de la rédaction s’y est collée afin de proposer une sélection de séries ayant fait parler d’elles en 2018-2019. Une fois encore, les séries américaines nous envahissent (ainsi que Netflix !), même si les françaises se défendent plutôt bien cette année. Mais rassurez-vous, quoiqu’il arrive ce sont vos votes qui auront le dernier mot !

Engrenages (2005 à aujourd’hui, Canal +)

Pour les adeptes de polars très noirs, difficile de passer à côté de cette excellente série française qu’est Engrenages. Production Canal +Engrenages est une série policière ultra réaliste, faisant se croiser sur différentes enquêtes policiers, procureurs, juges et avocats. Une série à l’ambiance sombre et pesante, qui prend aux tripes et avec pour chaque saison un fil rouge toujours plus violent. Revenue début 2019 pour une septième saison, la série confronte ses protagonistes à la mort de l’un des leurs.

Toujours aussi passionnante de saison en saison, la série française créée en 2005 est encore une fois extrêmement documentée, surfant sur l’actualité d’affaires sulfureuses. Ici, la criminalité en col blanc entre dans la danse, accompagnée de toutes ses opérations financières occultes. Pour autant, les scénaristes ont su développer cette question avec une grande clarté. À nouveau, c’est une réussite ! Et les américains n’ont qu’à bien se tenir !

Engrenages, créée par Alexandra Clert, Guy-Patrick Sainderichin et Marine Francou. Avec Caroline Proust, Philippe Duclos, Thierry Godard, Fred Bianconi, Audrey Fleurot, Bruno Debrandt, Valentin Merlet, Louis-Do de Lencquesaing, … (Sept saisons actuellement, une huitième est en préparation).

 

Game of Thrones (2011 à 2019, HBO)

Le Mur est tombé. Plus rien ne sépare le royaume des Hommes du danger représenté par l’armée des Morts. Elle marche à présent sur Westeros tandis que son impitoyable dirigeant, le Roi de la Nuit, vole à dos de dragon. A King’s Landing, la nouvelle réjouit la Reine Cersei Lannister qui voit en cet événement l’anéantissement prochain de ses ennemis sans qu’elle n’ait à fomenter quoi que ce soit. Toutefois, elle assure sa position en accueillant la Compagnie Dorée (une compagnie de mercenaires venus d’Essos) et en renforçant ses liens avec Euron Greyjoy dont l’immense flotte est mise à sa disposition. Afin de protéger le Nord – et par extension les Sept Couronnes – de la menace ayant franchi le Mur, Jon Snow a décidé de renoncer à sa couronne de Roi du Nord et a prêté allégeance à la Reine Daenerys Targaryen. Par cette décision, il assure ainsi une solide alliance constituée d’une puissante armée et de deux redoutables dragons. Dorénavant unis (dans tous les sens du terme), le Gouverneur du Nord et la Reine des dragons arrivent ensemble à Winterfell.

Le 19 mai 2019 a mis un point final aux soixante-treize épisodes constituant la série Game of Thrones. Et dire que sa huitième et ultime saison a fait couler beaucoup d’encre (et continue encore à le faire) est un euphémisme. La série entière est aujourd’hui achevée et son ultime saison provoque toujours le débat. Oui, celle-ci n’est pas sans défauts, illustrés par la présence de certaines facilités scénaristiques (ellipses, temporalité, incohérences au niveau de la stratégie militaire) et la rapidité avec laquelle certains éléments sont traités (ce qui, par ailleurs, avait déjà été reproché à la saison précédente). Sans les occulter, ces écueils sont pourtant à relativiser. S’ils sont aussi visibles, n’est-ce pas à cause de la comparaison entretenue entre les différentes saisons ? Ou de l’attente qu’elles suscitent chaque année ? Malgré ces quelques réserves, il ne faut pas oublier que la dernière saison de Game of Thrones achève en beauté un travail méritant tous les superlatifs. Evidemment, on aurait souhaité quelques heures supplémentaires afin que la conclusion des différents arcs narratifs soit mieux traitée. Mais cette conclusion n’est pas pour autant une trahison. Il suffit de voir l’évolution de chacun des personnages, de s’attarder sur la beauté visuelle des six derniers épisodes, de se pencher sur son propos (le pouvoir est un devoir avant d’être un privilège) ou de se laisser transporter par sa magnifique BO pour être convaincu d’une chose : le fait que cette série marque la fin d’une époque en même temps qu’un immense tournant dans l’univers télévisuel.

Game of Thrones, créée par David Benioff et D. B. Wess. Avec Peter Dinklage, Kit Harrington, Emilia Clarke, Lena Headey, Nikolaj Coster-Waldau, Maisie Williams, Sophie Turner, Alfie Allen, Gwendoline Christie, Rory McCann, … (Huit saisons, et plusieurs spin-off sont prévus !).

 

Le Bureau des Légendes (2015 à aujourd’hui, Canal +)

Un bureau clandestin au sein de la DGSE. Avec des agents tout aussi clandestins à qui l’on fabrique de toutes pièces de fausses identités, ou « légendes ». Leur mission ? Se rendre dans des zones « sensibles » au quatre coins du monde, sous légende, afin de recueillir du renseignement.

Très loin des fantasmes à la James Bond ou à la Mission Impossible – qui s’attachent plutôt à en mettre plein la vue qu’à montrer la réalité des faits – Le Bureau des Légendes est une série fouillée et ultra-réaliste qui lève en partie le voile sur ce fantasme que sont les services secrets, le tout avec une grande fidélité. L’action est présente oui (il en faut bien un peu), mais l’intérêt de cette série vient surtout du quotidien qu’elle dépeint, celui de ces agents constamment en immersion et qui ne doivent jamais rien laisser au hasard. Car au delà des drones, opérations spectaculaires et autre Aston Martin bourrée de gadgets en tout genre, le renseignement est surtout une affaire qui relève de l’humain. Le Bureau des Légendes aborde cette question avec une grande intelligence au fil de ses différentes saisons, toujours en lien avec l’actualité. Ainsi, après avoir traité du Proche-Orient et du Moyen-Orient avec des problématiques liées à l’intégrisme et au terrorisme dans ses trois premières saisons, la saison 4 – si elle n’abandonne pas totalement ces questions – se tourne du côté de la Russie et de la cyberguerre, le tout sur fond de restructuration interne. Le reste est bien évidemment classé secret-défense, histoire de ne pas trop vous en révéler ! 

Le Bureau des Légendes, créée par Eric Rochant. Avec Mathieu Kassovitz, Sara Giraudeau, Jonathan Zaccaï, Matthieu Amalric, Florence Loiret-Caille, Artus, … (Quatre saisons, une cinquième est en préparation avec la participation du réalisateur Jacques Audiard).

 

Cobra Kai (2018 à aujourd’hui, Youtube Red puis YouTube Premium)

Avis aux nostalgiques, une web-série directement tirée de deux films cultes est arrivée en mai 2018 sur Youtube Red et vient d’entamer sa seconde saison sur YouTube Premium. Si vous ne l’avez pas encore regardée, c’est le moment de vous y mettre ! Le film culte c’est Karaté Kid (1984) et la série c’est Cobra Kai. Daniel LaRusso (vendeur de voitures qui a réussi) et Johnny Lawrence (un peu paumé…) sont de retour pour notre plus grande bonheur, et les quelques années (35 ans tout de même) qui séparent les films de la série ne gâchent presque rien au plaisir de retrouver les deux acteurs principaux, Ralph Macchio et William Zabka, qui s’ils ont pris quelques rides (et ils ne sont pas les seuls, n’est-ce pas ?), nous plongent directement dans l’ambiance qui nous a tant marquée à l’époque. Johnny Lawrence ouvre son Dojo, Cobra Kai, pendant que Daniel LaRusso ouvre Miyagi-Do en hommage à son Maître Miyagi (interprété dans le film par le regretté Pat Morita, décédé en 2005).

Histoires de famille, compétitions, jalousie, relations amoureuses, le tout avec de nouveaux (et jeunes) personnages ; tout y est pour proposer une série simple et sans prétention mais bien écrite et divertissante. D’autant que des images des films apparaissent parfois dans la série pour recontextualiser certains événements. Sans oublier les musiques venues tout droit des années 80… Bref, Cobra Kai comblera les fans de la première heure (mais pas que), même si l’aspect nostalgique peut parfois faire oublier quelques légèretés scénaristiques. Pas de VF mais des sous-titres qui aideront les non-anglophones. Maintenant c’est le moment de (re)mettre la cassette avec la chanson ‘Glory of Love’ de Peter Cetera dans votre walkman !

Cobra Kai, créée par Jon Hurwitz, Hayden Schlossberg et Josh Heald. Avec Ralph Macchio, William Zabka, Courtney Henggeler, Tanner Buchanan, … (Deux saisons, une troisième est en préparation).

 

Titans (2018 à aujourd’hui, DC Univers et Netflix)

Robin ne travaille plus pour Batman, il est dans la ville de Détroit et il fait le job de justicier, plutôt durement d’ailleurs, on sent sa colère dès les premières minutes. On ressent une blessure profonde liée à sa brouille avec l’homme chauve-souris. Sa route va lui permettre de rencontrer d’autres oiseaux blessés : Starfire et Beast Boy entre autres.

Cette série est une sorte de road trip qui va se conclure par la création d’une bande de super-héros : les Titans. Titans se démarque des séries habituelles de DC qui se destinent à un public familial et qui sont en effet bien moins sombres que leurs homologues de chez Marvel. Regardez un épisode de Flash et vous comprendrez. On est alors très agréablement surpris par cette série car elle nous offre une vision très dark de Robin, elle nous jette le désespoir en pleine figure : elle fait du comics pour adultes en quelque sorte. Ainsi on se rapproche des séries Marvel dans le genre. La photographie est magnifique, le ton est grave mais pas dénué de messages d’espoir. Et puis cela fait tellement longtemps que l’on attendait une vision digne de ce nom de Robin.

Titanscréée par Akiva Goldsman, Greg Berlanti, Geoff Johns et Sarah Schechter. Avec Brenton Thwaites, Anna Diop, Teagan Croft, Ryan Potter, … (Une saison, la seconde est prévue pour fin 2019).

 

Les nouvelles aventures de Sabrina (2018 à aujourd’hui, Netflix)

Les nouvelles aventures de Sabrina est censée être un remake de Sabrina, l’apprentie sorcière. Mais dans les faits, les deux séries n’ont rien à voir si ce n’est Sabrina et quelques personnages. La nouvelle série est bien plus sombre et laisse une place beaucoup plus importante au monde des sorciers. Sabrina est née d’un père sorcier et d’une mère humaine. Elle est élevée par ses deux tantes sorcières dans la charmante petite ville de Greendale.

Dans la première saison, son 16e anniversaire approche et elle doit prendre une décision qui va changer sa vie : signer le livre de Satan et intégrer l’église de la nuit ou refuser et devenir mortelle. Le choix sera d’autant plus compliqué que des personnages œuvrent dans l’ombre pour la pousser à signer le livre. Mais cette première saison, bien qu’intéressante et très loin de l’univers enfantin qu’on a connu avec la série de notre adolescence, ne fait que poser les bases de la deuxième saison. Une deuxième saison grâce à laquelle nous entrons de plein pied au sein de l’Eglise de la nuit, de ses guerres de pouvoirs et de genre. La série a ainsi un côté féministe très prononcé. Et ça, on adore ! Un seul regret tout de même, le chat Salem n’a que peu d’importance.

Les nouvelles aventures de Sabrina, créée par Roberto Aguirre-Sacasa. Avec Kiernan Shipka, Miranda Otto, Ross Lynch, Lucy Davis, Chance Perdomo, Michelle Gomez, … (Une saison, la seconde est déjà annoncée pour fin 2019).

 

Ad Vitam (2018, Arte)

La mort n’est plus qu’un lointain souvenir. Les avancées scientifiques – qui cherchent de plus en plus à repousser les limites de la mortalité – sont finalement parvenues à trouver le moyen de régénérer totalement les cellules de l’être humain. La vie est à présent la valeur absolue des civilisations. Et le suicide est devenu illégal. Dans ce futur proche, la doyenne de l’humanité fête ses 169 ans et en paraît trente. Au lendemain de cette célébration mondiale, la mer rejette sur la plage d’une ville côtière les corps de sept adolescents, tous ayant un trou béant au niveau de la tempe. Ce tableau rappelle une vague de suicides collectifs qualifiés « d’attentats » et organisés par une association sectaire une dizaine d’années plus tôt. Une enquête est ouverte.

Des êtres infinis dans un monde fini. C’est en partant de ce postulat que le cinéaste Thomas Cailley bascule vers le petit écran et s’essaie à la série de genre : le polar d’anticipation. Ici, le polar n’est qu’un prétexte. Un prétexte à la réflexion sur ce monde dont nous prenons potentiellement le chemin. La quête d’éternité – qui est une obsession pour nos sociétés, peu importe l’époque – n’est pas sans conséquences. Des conséquences que l’on oublie un peu vite dans cette recherche d’immortalité. Dans Ad Vitam, les êtres ne savent plus profiter simplement de la vie. Ils la consomment jusqu’à satiété, sans se préoccuper des répercutions : amenuisement des ressources, surpopulation, urbanisation à l’extrême (à l’image de la ville espagnole de Benidorm, choisie comme décor principal), … Le tout conduit à une politique de contrôle des naissances, et surtout au malaise d’une jeunesse sans avenir qui ne trouve plus sa place dans un monde où ses aînés se refusent à vieillir. Grâce à une économie de moyens, l’univers futuriste dépeint se mêle subtilement à notre monde contemporain, à tel point que l’on se demande si cet avenir n’est pas celui qui nous attend. L’esthétique particulière – jouant sur les contrastes de lumière qui oscillent entre lieux clos et sombres, teintés de bleus et de rouges, et extérieurs baignés d’une lumière vive –  crée une atmosphère extrêmement sensorielle à laquelle s’ajoute une bande-son envoûtante, majoritairement électro. Enfin, Ad Vitam est aussi et surtout une rencontre. Celle de deux êtres confrontés à la mort chacun à leur manière et dont les points de vue sur le sujet, d’abord diamétralement opposés, finissent par trouver une convergence. A l’image de leurs personnages, Yvan Attal et Garance Marillier s’apprivoisent peu à peu et donnent corps à cette mini-série aussi passionnante dans sa mise en scène que dans son propos.

Ad Vitam, créée par Thomas Cailley et Sébastien Mounier. Avec Yvan Attal, Garance Marillier, Anne Azoulay, Niels Schneider, Rod Paradot, Ariane Labed, Hanna Schygulla, … (Mini-série).

 

La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert (2018, Epic et TF1)

Un célèbre écrivain – Harry Quebert, celui du titre – est accusé du meurtre de Nola Kellergan, une adolescente ayant disparu mystérieusement plus de trente ans auparavant. Convaincu de l’innocence de son mentor, Marcus Goldman – également écrivain de son état – décide de mener sa propre enquête.

Porter une oeuvre littéraire à l’écran (petit ou grand) n’est jamais aisé. Ici, le format choisi (dix épisodes) est plutôt judicieux au regard de la densité du roman, mais aussi de sa construction. Une construction sur trois époques différentes que la réalisation manie plutôt habilement à l’aide de flashbacks intervenant subtilement dans une narration qui restitue d’ailleurs assez fidèlement l’intrigue imaginée par Joël Dicker. Dans ce cas, où est donc l’intérêt de regarder cette série plutôt que de se (re)plonger dans le roman ? Sans doute pour Patrick Dempsey qui se révèle être un acteur plutôt solide une fois éloigné des blocs opératoires de Grey’s Anatomy. Mais aussi et surtout pour son esthétique aux couleurs vives qui rappelle les plus beaux tableaux d’Edward Hooper.

La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, créée par Joël Dicker et Jean-Jacques Annaud. Avec Patrick Dempsey, Ben Schnetzer, Poppy Corby, Kristine Froseth, Damon Wayans Jr., Virginia Madsen, … (Mini-série).

 

Umbrella Academy (2019, Netflix)

Voilà une série qui bouscule. Un jour dans le monde, au même moment, naissent quarante-trois bébés dotés de pouvoirs extraordinaires. Sir Reginald Hargreeves, un riche inventeur, en adopte sept dans le but avoué de créer son équipe de super-héros pour sauver le monde.

La série commence lorsqu’il décède, les enfants sont maintenant des adultes et ils se retrouvent alors qu’ils ont suivi des chemins bien différents. Chacun a forgé son caractère, chacun traîne des casseroles, chacun a ses secrets. C’est là tout l’art de cette série qui délie, au fil des épisodes, une intrigue savamment élaborée autour de la possibilité d’une fin du monde imminente. Les personnages sont attachants et les acteurs leur donnent vie avec talent, le tout dans une ambiance particulière. Une ambiance sombre et nous faisant naviguer de façon subtile entre déprime et espoir.

Umbrella Academy, créée par Steve Blackman. Avec Ellen Page, Robert Sheehan, Tom Hopper, David Castañeda, Emmy Raver-Lampman, … (Une saison, la seconde est annoncée pour 2020).


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