Inconnus sur la carte du rock, les Français de Cannibale doivent leur nom au fait qu’ils pratiquent « une sorte de garage réunionnais » où la moiteur tropicale du groove bouffe lentement toutes les idées reçues sur ce que devrait être une sortie Born Bad.
Si cannibalisme il y a sur « No Mercy for Love », c’est donc plus en référence aux rythmes caribéens qu’on entend parfois, ainsi qu’à ce psyché de cambrousse, qui font de ce premier album une sorte d’anomalie au pays des 35 heures.
On peut aujourd’hui entendre sur « No Mercy for Love » un étonnant mélange entre cumbia, rythmes africains et rock garage ; dit autrement, une sorte de chainon manquant entre Fela Kuti, les Doors et The Seeds. Pour se hisser sur le podium de la gloire, Cannibale a finalement la bonne idée de sortir un tabouret du placard puis de contacter JB de Born Bad.
Après les récents « The Quirky Lost Tapes » d’El Blaszcyk et du « Rhapsode » de Forever Pavot – à qui Cannibale fait parfois penser – cet album est une nouvelle preuve de l’ouverture d’esprit du label qui confirme aussi la passion du patron pour les destins tordus.