Célébrer le cinéma à Cannes, dans la ville qui en est l’un des symboles, célébrer le dynamisme international de sa création dans cette période si difficile pour son industrie, vivre un événement culturel à l’heure où il faut plus que jamais en redire l’importance, c’est ce qu’a souhaité faire le Festival de Cannes en collaboration avec la Maire de Cannes en organisant sur la Croisette les trois jours de projections d’un « Spécial Cannes 2020 » à destination du grand public cannois auquel le Festival souhaitait envoyer un signe d’amitié.
L’événement s’est clôturé mercredi soir sur la scène du Grand Théâtre Lumière avec la remise de la Palme d’or du Court Métrage. Suite à l’attentat de la basilique Notre-Dame à Nice, un tapis noir avait remplacé le tapis rouge et une minute de silence a été observée au début de la Cérémonie en hommage aux victimes et en signe de protestation contre les attaques terroristes.
Puis le Jury des courts métrages, composé de Damien Bonnard, Rachid Bouchareb, Claire Burger, Charles Gillibert, Dea Kulumbegashvili et Céline Sallette, est monté sur scène, entouré de l’ensemble des jeunes cinéastes composant la compétition. Ils ont alors décerné leur Palme d’or, «à l’unanimité» au film I am afraid to forget your face réalisé par Sameh Alaa.
C’est la première fois qu’un film égyptien remporte la Palme d’or du court métrage au Festival de Cannes, après que ces dernières années, de nombreux jeunes cinéastes aient figuré en Sélection officielle, signe de la vitalité de la nouvelle génération venue d’Egypte. Rappelons que SOUAD de la réalisatrice Ayten Amin a été retenu dans la Sélection officielle de Cannes 2020.
La remise de la Palme d’or a été suivie de la projection de la comédie de Bruno Podalydès Les Deux Alfred, avec Sandrine Kiberlain et Denis Podalydès, en présence de l’équipe du film. Dans un Palais des festivals rempli au maximum de sa jauge, le film a remporté un magnifique succès, comme ce fut le cas des trois autres longs métrages présentés : Un Triomphe d’Emmanuel Courcol, True Mothers de Naomi Kawase et Beginning de Dea Kulumbegashvili.
Le Festival de Cannes fut au printemps dernier le premier festival de cinéma à être impacté par l’épidémie. L’événement «Spécial Cannes 2020» destiné au public cannois a pu se dérouler en s’achevant quelques heures avant l’application du confinement général décrété par le gouvernement français.