De Mademoiselle Fournier, pour sûr, parisienne de 26 ans d’âge. Zaza, ce peut-être aussi – du moins dans le cas de l’indisciplinée chanteuse et accordéoniste – le féminin de Zazou. Zaza Fournier possède un don aigu : celui de traduire l’immédiat, avec des mots directs : coucher, reins, chaise, lunettes, savon, genoux, frissons…, combinant à la fois distance critique et liberté. Elle assure à l’instinct, une qualité travaillée au long d’une tournée de deux-cents dates en dix-huit mois, dont « 170 seule en scène, avec un accordéon et un iPod », sans filet, dit-elle. « Je vivais le présent tel qu’il venait », écrivant sur le tas, sur la route – la chanson Regarde-moi a été composée pendant une balance de concert. C’est à la maison que Zaza Fournier avait été fabriqué.
Regarde-moi, que sa conceptrice traduira en scène de façon plus rock, avec un groupe et non plus en solitaire, indique que la jeune génération dont sont issus Zaza et ses musiciens a écouté et intégré presque inconsciemment toutes les révolutions rythmiques du siècle passé : le twist, le rockabilly et Adriano Celentano (Happy Birthday)… Des rythmes amoureux, qui emballent. Zaza est une néo-yéyé (Qu’est-ce que ça te fait ?, 15 ans), une rockeuse des origines (Johnny Chéri), une amoureuse dévergondée (Regarde-moi). Ses personnages se composent au fil des sensations.
Zaza Fournier se souvient de l’esthétique de Cry Baby, le teen movie de John Waters et s’en remet aux muses du rockabilly, « parce que c’était hyper sexy, drôle et que tous ces types qui se coiffaient en banane et s’habillaient en pantalon de cuir moulant savaient pratiquer le second degré. Elvis savait jouer avec son image, avec recul ». C’était une époque où « le bouchon a sauté ».
Son nouvel album ‘Regarde-moi sort le 30 mai 2011 chez Warner Music, et elle sera en concert à Paris le 15 octobre 2011 à l’Olympia.