Dans le cadre de notre semaine spéciale Explorateurs, nous vous proposons une exposition par jour consacrée à ce thème. Durant près de 10 jours nous balayons ainsi plusieurs villes de France afin de vous présenter des expositions qui ont attiré notre attention et que nous vous recommandons de ne pas rater. Exploration historique, culturelle, photographique… il y en aura pour tous les goûts.
L’exposition que je vous propose aujourd’hui est un joli coup de cœur. D’abord par ce que c’est une belle exposition, mais surtout parce que, si elle s’adresse à tous les publics, elle a été réalisée et pensée pour les aveugles et déficients visuels. Je compte sur chacun d’entre vous pour faire suivre cette information à vos proches ou connaissances concernés.
Le symbole est fort, l’initiative à saluer. Notre époque oeuvre de plus en plus pour permettre à ceux qui n’ont pas les mêmes possibilités physiques que la moyenne populaire d’assister à des expositions et de d’ouvrir leur esprit à l’art, même s’il reste encore bien du chemin à parcourir… Cette exposition est une belle preuve de cette ouverture.
Le Musée du Cinquantenaire de Bruxelles s’emploie à proposer des expositions qui ont spécialement été conçues pour les personnes aveugles ou ayant de lourds problèmes de vue. C’est sa vocation, sa raison d’être. Depuis le 18 mars 2011, le musée propose de se pencher sur la symbolique et la richesse des parures corporelles des peuples du monde.
L’exposition « Quand le corps se fait parure » est une immersion dans la culture qu’est le langage du corps à travers les parures qu’il peut revêtir. Bijoux, tatouages, scarifications, peintures, sont autant de symboles qui ont été et restent encore une marque d’appartenance à une communauté, un signe de pouvoir et de richesse, une position dans la société. Des tribus reculées des anciens âges jusqu’aux mouvements actuels, la parure corporelle a toujours été importante dans la vie de l’être humain.
La commissaire de cette exposition, Nathalie Halgand, a soigneusement sélectionné une cinquantaine d’oeuvres pour leur qualité esthétique et leur intérêt ethnographique. Ces objets proviennent en majeure partie des collections du musée du Cinquantenaire et balayent une vaste étendue de territoires : l’Amérique, l’Océanie, le Japon, la Chine, la Corée, l’Inde, le Sud-Est asiatique ainsi que du monde islamique. Un collectionneur privé a également prêté quelques pièces, dont une d’Afrique subsaharienne.
Divisée en 4 chapitres, « Quand le corps se fait parure » aborde plusieurs aspects de la parure corporelle tel le maquillage du corps par la peinture, le tatouage ou la scarification ; le corps sculpté, modelé ; le bijoux et la parure ; le parfum et les odeurs.
Comme je vous l’explique en début d’article, cette exposition est ouverte à tous les publics mais a été minutieusement améliorée en direction des handicapés visuels. Ainsi de nombreux cartels ont été rédigés en brailles, des documents ont été imprimés en relief et le catalogue de l’exposition existe même en version audio. Les personnes ayant des soucis de vue pourront toucher les objets exposés, privilège qui n’est accordé qu’à eux seuls, le public lambda n’y ayant pas droit. Ceci n’est évidemment pas un « favoritisme » dont l’idée pourrait être assez mal placée ici. Cette exposition a été créée pour les déficients visuels, le musée a donc tout mis en oeuvre pour leur offrir une exposition complète. Néanmoins, les oeuvres sont à toucher le moins possibles, car pour certaines très anciennes, et dans un souci évident de conservation…
5 bonnes raisons d’y aller
– L’exposition a été pensée pour les handicapés visuels mais chacun peut s’enfoncer au coeur de cette exploration communautaire et artistique que sont ces parures corporelles.
– Vous allez découvrir un grand nombre d’oeuvres toutes plus belles les unes que les autres, qui couvrent les 4 continents (l’Europe est la grande absente volontairement).
– C’est une belle occasion de faire une sortie culturelle avec les proches qui ont des problèmes de vues. Vous pourrez commenter, échanger, vous aurez « vu » la même chose !
– Le prix de l’exposition est plus qu’abordable -voir ci-dessous-.
– Pour les français en touristes ou les frontaliers, c’est un bon prétexte de pousser la porte de nos amis belges.
Jusqu’au 28 octobre 2012
Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 17h / fermé le lundi, et les 1/05, 01/11, 11/11 et 25/12
Prix d’entrée : 5€, 4€ ou 1,50€
Visites guidées pour personnes visuellement handicapées
La visite est toujours encadrée par un guide du Service éducatif et culturel. Réservation obligatoire 1 mois à l’avance. Durée : 2 h.- maximum 3 groupes en même temps, 1 guide par groupe de 4 personnes (+ accompagnants)
Tarifs :
– 1 personne en déficience visuelle : 10 €
– 2 personnes en déficience visuelle : 18 €
– 3 personnes en déficience visuelle : 28 €
– À partir de 4 personnes : 35 €
Informations et réservation : (+32 depuis la France) 02 741 72 15 – sec[arrobase]mrah.be