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Carte Blanche à CAB : Floodcast ‘Sardou, le sperme et les copains’

Comme vous le savez, le Maxôme d’Honneur du MaXoE Festival 2025 est l’auteur de manga CAB (lire notre news d’annonce).

Aujourd’hui, il nous présente dans le cadre de la Carte Blanche que nous lui avons confiée, un premier article sur le Podcast Floodcast qui l’a profondément marqué. Un texte très personnel dans lequel CAB se livre sans détour !

Bonjour, bonsoir, et bienvenue dans ce nouveau numéro (le quatorzième je crois) que je titrerais sans hésiter : “Sardou, le sperme et les copains” ou “L’importance de la routine du rire”.

J’ai souvent eu ce qu’on pourrait appeler des capsules dépressives (direct dans l’ambiance). Ce sont ces moments où l’on a l’impression que la maison brûle, que la fumée remplit la pièce, vous occis la gorge, vous broie les poumons… Mais où, malgré tout, on reste immobile, les yeux clos faisant fit du vacarme, dans un lit qu’on s’efforce de vouloir douillet.

Dans ces moments-là, la solitude devient un cri qui se meurt sans le moindre écho, un silence qui ne finit pas. Et même si rester seul est souvent une mauvaise idée, il arrive que la seule compagnie que l’on supporte, peu importe nos raisons, ne soit autre qu’une voix dans un casque.

C’est là que le Floodcast est entré en scène.

En 2017 je retrouve donc Florent Bernard et Adrien Ménielle, deux auteurs que je connaissais déjà, deux visages familiers du web, de Golden Moustache, assis autour d’une table avec des copains. Je me souvenais d’eux à travers des vidéos que j’aimais profondément : « Le bureau des rêves », « Le mec qu’on écoute jamais dans les films » des bangers comme on dirait dans le jargon, je crois…

Et puis j’ai plongé. Le podcast existait depuis 2015, donc j’avais du retard. Beaucoup. Tant mieux. J’ai enchaîné les épisodes comme on remonte un fil de vie, avec ce plaisir rare de découvrir les débuts d’une amitié en direct, entre balbutiements et blagues absurdes, jusqu’à sentir naître une vraie formule. Progressivement, les compères trouvent un équilibre : un jeu d’actus comme les « Grosses Têtes » mais de gauche, version podcast, des recommandations diverses et variées (genre la terre de sommière, je peux plus m’en passer perso…) et surtout des discussions où l’on passe de vannes au vitriole à potache (c’est pour pas dire beauf) à l’observation intime sur la vie, le tout sans jamais se prendre au sérieux, ou jamais trop. C’est cette alchimie, ce savant mélange de légèreté et d’intimité, qui a fait naître cette fameuse « formule » allant de soi, et qui m’a fait attendre chaque nouvel épisode avec impatience. Et justement, sans m’en rendre compte, c’est devenu un rendez-vous. Que ce soit Sardou, Black-Mirror, le chien d’Adrien, les jeux de Florent, c’était un bon moment, non, c’était mieux qu’un bon moment…

Ça peut paraitre étrange pour certains, mais les lundis sont devenus une promesse de chaleur de celle qui vient du coeur. Une routine qui me faisait du bien, comme une respiration dans mes tumultes quelque chose d’on ne peut plus précieux : une certitude de rire. Parce que oui, le rire sauve, moi en tout cas, il m’a sauvé.

Quand on va mal, le rire ne guérit peut-être pas, mais il rend le poids sur nos épaules moins lourd que facile à porter. Il permet de respirer même, un peu, dans l’épaisse fumée noire, d’amoindrir le feu à défaut de pouvoir l’éteindre et de rendre, finalement, ce lit vraiment agréable. Alors bien sûr le rire, ce qu’il engendre n’annule pas la douleur, mais il cohabite avec, la rend supportable, peut nous permettre de la comprendre, non plus comme une ennemie, mais comme quelque chose de plus momentané qu’éternel. Là où les cris mourraient sans échos, les fou-rire résonnent, ce sont eux qui m’ont fait me lever.

Je le dis sans détour : le Floodcast m’a été d’une aide plus que précieuse. Il m’a accompagné dans des moments où je ne pouvais parler à personne, mais où j’avais pourtant besoin de monde. Il a été le phare de mes débuts de semaine chagrins, un bruit joyeux dans les couloirs de ma tête bien occupée. Et huit ans plus tard, j’ai continué de sourire à chaque nouvelle intro, chaque vanne, chaque bide ponctué d’un seul applaudissement. C’est une poignée de main invisible et silencieuse, entre deux gars dans un apart et moi dans mon quotidien un peu cabossé.

Toute les bonnes choses ont une fin, mais je crois que rien de ce qui nous a procuré du bonheur ne meurt jamais vraiment.

C’était le Floodcast. Merci.


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