Nous vous en avions parlé lors de nos précédents rendez-vous Lundi Mangas, la série Bleach parue entre 2001 à 2016 sous format manga (prépublié dans le magazine Weekly Shônen Jump et édité en France par Glénat) nous vient du mangaka Tite Kubo. On compte 74 tomes mais aussi une adaptation en anime dès 2004 par le studio Pierrot, et ce jusqu’en 2012 avant l’adaptation de l’arc final nommé Bleach Thousand-Year Blood War (La Guerre sanglante de mille ans) il y trois ans, soit en 2022.
Si les aventures d’Ichigo Kurosaki ont donc été retracées sur papier et en animation, la saga largement cross média a aussi eu le droit à son lot de produits dérivés / goodies avec des figurines, artbook, comics, une série dérivée, un film en live action, des films d’animation, une comédie musicale et bien évidemment de jeux vidéo. Sans citer tous ces derniers, puisque la plupart d’entre eux n’ont jamais quitté le sol nippon, nous pouvons évoquer Bleach – The Blade of Fate (jeu de baston 2D – 2008), Bleach – Dark Souls (jeu de baston 2D – 2009), Bleach – The 3rd Phantom (Tactical-RPG – 2010) et Bleach – Immortal Soul (RPG de cartes mobile, Action – 2020).
Double dose d’histoire !
Intéressons-nous maintenant au titre de Tamsoft Corporation et commençons par les modes de jeu disponibles dans ce Bleach – Rebirth of Souls. En premier nous avons donc l’histoire principale retraçant l’arc Soul Society jusqu’à la bataille décisive de l’arc Karakura avec évidemment Ichigo au centre des attentions, ce qui fait déjà une bonne partie d’adaptation. Pour rappel, l’adolescent de 15 ans Ichigo Kurosaki est lycéen et possède une certaine particularité : voir les esprits. Un beau jour, il rencontre Rukia Kuchiki, une Shinigami (ou Soul Reaper), c’est-à-dire un être spirituel étant descendu sur Terre pour une mission : traquer une âme corrompue. Au fil de certaines circonstances, et alors que Rukia est en mauvaise posture, afin de sauver ses proches Ichigo absorbe le pouvoir de cette dernière et devient à son tour un Shinigami…
Évidemment nous n’en dirons pas plus, ce paragraphe étant là pour recentrer le contexte de départ de la saga Bleach. Pour cette adaptation vidéoludique, nous faisons face à une mise en scène (en 3D) globalement soignée, des doublages au top, que ce soit en anglais et même en japonais (d’ailleurs le casting original est présent dans les deux cas). Néanmoins on trouve l’ensemble forcément en deçà de l’anime et du manga, plus rythmés et dynamiques notamment à cause de certaines animations, ou encore une vivacité moindre dans la présentation, certains événements clés étant juste « effleurés », quand d’autres portions sont plus longuement animées. C’est dommage parce qu’à côté de cela, la présentation générale des menus et des cinématiques en combat (on en reparlera plus bas) est nettement plus pêchue, flamboyante et attractive. On enchaîne donc les événements visuels et les affrontements, et certain(e)s regretteront peut-être quelque peu de ne pas se mouvoir davantage dans leurs lieux préférés.
Ce mode histoire principale s’accompagne d’une partie « Histoire Secrète » se débloquant après avoir terminé l’axe principal. Cette fois, on peut suivre les événements selon différents points de vue entre les trois mondes. Nous n’en dirons pas davantage pour ne pas spoiler, à l’exception du fait que les récits sont passionnants avec un certain fan-service, et que l’ensemble ravira forcément les fans. On vous laisse aussi quelques petites surprises à découvrir.

Les modes…
Outre cette section axée sur la partie narrative de l’œuvre de Tite Kubo, nous avons accès à un mode Hors Ligne regroupant les classiques Entraînement pour s’essayer à chaque personnage, le Versus ou Missions consistant à éliminer un certain nombre d’adversaires en un temps limité façon Survie. Il y a également le mode Didacticiel pour réapprendre les fonctionnalités de base, et évidemment les mouvements plus avancés (via Défis) servant à affiner sa stratégie.
Enfin, que serait un jeu de baston sans des affrontements en ligne ? Bleach – Rebirth of Souls ne déroge pas à la règle en nous permettant d’affronter les joueur(euse)s du monde entier au travers des Matchs Libres et Matchs Personnalisés. Pas de matchs classés à l’horizon ni de cross-play, ce qui manque grandement à l’expérience. Précisons que lors de la préparation de notre critique, la recherche de joueur(euse)s n’aboutissait pas, comme si elle subissait un bug ; depuis on a réussi à faire quelques matchs sans subir trop de désagréments hormis certains lags selon l’affrontement.
...Et les annexes
En dehors de ces modes jouables, nous avons aussi plusieurs « Annexes » (ou menu de jeu), le premier faisant office de carte de joueur(euse) avec les informations classiques et complétions de l’aventure, tandis que la partie équipement et amélioration consiste à augmenter la puissance et équiper des cristaux en fonction des points obtenus en mode Missions et durant le mode histoire. Ces cristaux à équiper permettant ensuite d’augmenter les attributs de nos personnages à l’instar de la défense et bien évidemment des offensives sur les différents types de frappes (classiques, spirituel,…). Enfin, n’oublions pas les « dérivés » avec la boutique permettant d’acheter des objets (avec de la monnaie in-game) ou encore un Glossaire/Lexique dans le section bonus. Ce dernier servant quant à lui à consulter une partie des termes de l’univers Bleach et de son Roster pour que les novices puissent en apprendre davantage, et les vétérans pouvant se faire un rappel si nécessaire.
Parlant de Roster justement, le casting de personnages de Rebirth of Souls comporte plus d’une trentaine de personnages, allant évidemment d’Ichigo à Rukia en passant par Byakuya, Rangiku, Sosuke, sans oublier Grimmjow, Toshiro ou encore Kenpachi pour ne pas tous les citer. Pour rappel, il y avait la bagatelle de plus de quarante-quatre combattant(e)s au sein de Bleach – Dark Souls (jeu de baston 2D). Si le roster est donc moindre dans Rebirth of Souls, chaque personnage se distingue de ses pairs par un style de combat propre, ses pouvoirs spécifiques -incluant l’Éveil…-, ainsi que le système de gameplay à la façon triangle des armes de certains TRPGs ou Pierre/Feuille/Ciseaux : attaques supérieures aux brise-garde, la brise-garde contourne la garde, et cette dernière arrête les attaques.
Des combats stratégiques, dynamiques et fidèles
Des spécificités que l’on met évidemment à contribution lors de joutes dans environ une trentaine d’arènes en 3D avec des lieux appréciés par les fans. Par rapport aux jeux de baston traditionnels, les règles pour remporter une partie sont légèrement différentes. Effectivement, la jauge de vie classique est ici remplacée par un certain nombre d’âmes (ou Konpaku), l’équivalent d’âme à pourfendre en abaissant le Fils d’énergie spirituelle (ou Reishi) puis en réalisant des Kikon (technique spéciale puissante) détruisant les âmes adverses, ainsi dès que les âmes (ou Konpaku) atteignent zéro, le combat est terminé.
Pour chaque personnage, nous avons évidemment une panoplie similaire et des variétés propres à leur style de jeu (en cohérence avec l’anime/manga). On peut ainsi se servir de frappes rapides à combiner pour réaliser des combos, des attaques plus puissantes, une garde et d’autres mouvements à l’instar d’une brise garde, d’un rush, les frappes spéciales uniques à chaque personnage ou encore du Hohô servant notamment à se téléporter instantanément dans le dos de l’adversaire afin de lui asséner des coups, très utile en tant qu’esquive et bien plus encore. Mais ce n’est pas tout, car il faut aussi compter sur les Kikon (techniques spéciales), les frappes spirituelles puisant dans une jauge dédiée dont l’utilisation du Hohô cité précédemment, ou encore l’« éveil » servant à renforcer les compétences, la puissance des Kikon et l’accès à la « sublimation » (état de canalisation du Kikon).
Et autant être clair, toutes ces facultés sont fidèle à l’œuvre d’origine tout en étant hyper flatteur pour la rétine entre les animations et effets visuels, l’ensemble étant combiné à une superbe bande-son qui se modifient selon les actions, un régal ! Avec cette base de combat, et les mouvements avancés, nous avons donc à la fois une certaine accessibilité permettant un axe « défouloir » selon l’« ennemi » en face de nous, mais surtout bien plus réfléchi; la maîtrise de chaque personnage demandant un certain temps d’adaptation. Et ce en sachant que certains combattant(e)s sont plus adeptes du corps-à-corps et d’autres plus à distance selon la portée de leurs attaques et les attaques uniques. Et encore, nous ne vous avons pas parlé des Bankai, Shinkai,…, ni des personnages scindés entre ceux de types vitesse ou puissance. Néanmoins, à l’heure actuelle, il y a quelques désagréments d’équilibrage sur les personnages, entre certains Kikon qui ne se déclenchent pas, ou des combattant(e)s façon « surpuissants ».
Super belle ambiance !
Continuons cette critique par l’habituel rendu graphique et technique du soft. Pointons directement du doigt les soucis rencontrés en sachant que les développeurs prennent en compte les remontées de la communauté et travaillent sur des patchs dont l’un a été déployé sur PC depuis peu. On trouve dommage que la résolution graphique sur PS5 soit un peu trop basse avec occasionnant un certain effet de flou gênant, on peut néanmoins y remédier en partie en désactivant le flou cinétique dans les options dédiées, et quelques ralentissements.
Parlant d’options, sachez que lorsque l’on se trouve dans certains menus, en particulier la partie des modes « annexes » (ou Menu de jeu), on fait face à un freeze/lag de dix à quinze secondes une fois que l’on sort de ces menus, et ce sans pouvoir ne rien faire d’autre que d’attendre… On évoquera aussi certains désagréments avec des loops ou boucles infinies de frappes et des Kikon (frappes spéciales, pour rappel) qui ne se déclenchent pas. On attend, pour se répéter, un patch correctif dédié sur consoles.
Pour sa partie visuelle pure, nous le disions déjà dans une autre section, les développeurs ont soigné l’apparence des menus, assez stylée, rappelant au passage ce que l’on pouvait voir dans les JRPGs Persona par exemple, et nous ne tarissons pas d’éloges non plus sur les séquences en anime durant les frappes spéciales, différentes pour chaque personnage du roster. C’est classe et bien en cohérence avec l’anime/manga, les personnages étant plutôt bien animés et dynamiques lors des joutes, misant sur une belle intensité. Le seul bémol restant finalement quelques animations durant les séquences de présentation du mode histoire qui contraste avec l’esthétique classe susmentionnée.
Terminons par l’axe sonore qui est tout simplement excellent ! Sans en citer tout le bien que l’on en pense, on dénombre 112 thèmes issus du compositeur Takeharu Ishimoto, déjà à l’œuvre sur TWEWY, Neo TWEWY, Crisis Core -Final Fantasy VII- Reunion ou encore KH BBS. Enfin, sachez une nouvelle fois que les doublages sont accessibles en anglais et en japonais avec le casting officiel dans les deux cas, et des sous-titres en français.
Testé sur PS5 avec un code fourni par l’éditeur