Onze jours après le lancement de la 77e édition du Festival de Cannes, le verdict du Jury présidé par la réalisatrice américaine Greta Gerwig est tombé, annonçant la nouvelle Palme d’Or qui succède à Anatomie d’une chute de Justine Triet.

C’est le réalisateur américain Sean Baker qui remporte cette année la Palme d’Or avec Anora, film mettant en scène une jeune prostituée de Brooklyn – portée par Mikey Madison – et dont le fils d’un oligarque russe tombe amoureux, l’épouse… avant que la famille ne débarque de Russie pour s’en mêler. Pour mémoire, cela faisait treize ans qu’un américain n’avait pas remporté la Palme d’Or, le dernier étant Terrence Malick pour The tree of life.

Le Grand Prix est quant à lui revenu à la réalisatrice indienne Payal Kapadia pour All we imagine as light, une chronique centrée sur les travailleurs nocturnes de la mégalopole de Mumbai et s’attardant plus particulièrement sur trois femmes : deux infirmières de nuit et une cuisinière travaillant dans le même hôpital.

Le Prix du Jury est attribué au cinéaste français Jacques Audiard déjà multi-récompensé à Cannes (Une Palme, un Grand Prix, un Prix du scénario) pour sa comédie musicale dramatique Emilia Perez. Centrée sur les questions de genres, cette comédie musicale met en scène une avocate chargée d’aider un chef de cartel mexicain en fuite à subir une chirurgie de réattribution sexuelle.

C’est le réalisateur portugais Miguel Gomes qui obtient le Prix de la Mise en Scène pour Grand Tour. Un film sur un fonctionnaire de l’Empire britannique qui s’enfuit le jour de son mariage et que sa fiancée va poursuivre à travers l’Asie pour le retrouver.

Le Prix du Scénario est attribué à la réalisatrice française Coralie Fargeat pour The Substance, oeuvre horrifique au propos féministe et qui réunit à l’écran Demi Moore, Margaret Qualley et Dennis Quaid.

Le Prix d’Interprétation Masculine est remis cette année à l’acteur américain Jesse Plemons qui portait le film du cinéaste grec Yórgos Lánthimos : Kinds of Kindness. Un film construit autour de trois histoires différentes et où chacun des acteurs est amené à interpréter plusieurs personnages.

Quant au Prix d’Interprétation Féminine, il couronne l’ensemble de la distribution féminine de la comédie musicale dramatique Emilia Perez de Jacques Audiard : Zoe Saldaña, Selena Gomez, Karla Sofía Gascón et Adriana Paz.

Cette année, le Jury du 77e Festival de Cannes a par ailleurs décidé de décerner un Prix spécial du Jury au réalisateur iranien Mohammad Rasoulof contraint de fuir son pays car poursuivi par le régime en place. The seed of the sacred fig (ou Les graines du figuier sauvage, en français dans le texte) met en scène un juge d’instruction dont l’arme disparait, au moment où d’immenses manifestations éclatent à Téhéran.

Pour clore ce palmarès, la Caméra d’Or – dont le jury était co-présidé par l’actrice française Emmanuelle Béart et le réalisateur et auteur-compositeur Baloji et qui récompense les premières réalisations toutes sélections confondues – a été remportée par le norvégien Halfdan Ullmann Tøndel pour Armand, issu de la sélection « Un Certain Regard ». Le film porte sur un incident éclatant entre deux élèves au sein d’une école et sa tentative de résolution par la direction de l’établissement.

Enfin, Francis Ford Coppola est venu remettre une Palme d’Or d’honneur à son acolyte de toujours, le visionnaire George Lucas. En plus de célébrer la carrière du réalisateur, il s’agissait d’un beau cadeau d’anniversaire puisque La Guerre des Etoiles est sortie au Etats-Unis un 25 mai.

En attendant de pouvoir découvrir la nouvelle Palme d’Or sur nos écrans noirs, rien ne vous empêche de prolonger quelques instants encore cette dizaine de jours sur la Croisette, puisque certains des films présentés ont déjà rejoint nos salles obscures. Alors rendez-vous au cinéma histoire de patienter jusqu’à l’année prochaine !