Le Seigneur des Anneaux – la trilogie littéraire de J. R. R. Tolkien – est une grande épopée. Adapter cela au cinéma relève donc du défi, défi dans lequel s’est lancé le réalisateur Peter Jackson à la fin des années 1990. Au cinéma, c’est entre 2001 et 2003 que les trois volets ont finalement vu le jour. Il semblait incontournable de revenir dessus dans le cadre de ce Focus tant ces films ont rencontré le succès. Et pour la peine, MaXoE vous offre deux avis !
La Communauté de l’Anneau
Casting : Elijah Wood, Sean Astin, Ian McKellen, Viggo Mortensen, Christopher Lee, Liv Tyler, Hugo Weaving, Cate Blanchett, Orlando Bloom, John Rhys-Davies, Sean Bean, …
Scénario : Peter Jackson, Fran Walsh et Philippa Boyens, d’après le roman éponyme de J. R. R. Tolkien
Genre : Heroic Fantasy
Durée : 2h 58min (version courte) – 3h 39min (version longue)
Production : Peter Jackson, Barrie M. Osborne, Tim Sanders, Fran Walsh et New Line Cinema
Distribution : New Line Cinema
Sortie aux USA : 19 décembre 2001
Sortie en France : 19 décembre 2001
En des temps reculés, sur une terre peuplée par d’innombrables créatures fantastiques vivant aux côtés des Hommes – telles des Mages, des Nains, des Elfes, ou encore des Hobbits – sévit un terrible et mystérieux personnage, un Seigneur des Ténèbres connu sous le nom de Sauron. Afin d’asseoir sa domination sur toutes les régions de la Terre du Milieu, Sauron a forgé des anneaux qu’il a remis à de grands seigneurs. Mais il a également forgé un autre anneau, l’Anneau Unique, dont le pouvoir lui assure un contrôle absolu sur tous les autres. Toutefois, grâce à une alliance des différents peuples formant la Terre du Milieu, Sauron en vient à perdre son hégémonie. L’Anneau Unique disparaît.
La Comté est l’une des régions appartenant à la Terre du Milieu. Une région peuplée de Hobbits. A Cul-de-Sac vit Bilbon Sacquet, célèbre pour ses grandes aventures épiques. Il s’apprête à fêter ses 111 ans entouré de ses amis et parents plus ou moins proches, ainsi que de son neveu, Frodon, qu’il a élevé. Le soir de la fête, Bilbon s’évapore. Frodon découvre alors que son oncle – qui a décidé de finir sa vie chez les Elfes – lui a légué la totalité de ses biens, dont un étrange anneau en or. Après quelques investigations, Gandalf Le Gris, un Mage et ami de longue date de Bilbon, découvre qu’il s’agit de l’Anneau Unique et que Sauron est à sa recherche. Il ne reste qu’une solution : le détruire. Pour cela, il faut se rendre en Mordor, un territoire bien loin de la Comté paisible des Hobbits. Et le voyage s’avère périlleux…
L’avis de Julie
Ce que l’on peut reconnaître au premier volet de cette trilogie du Seigneur des Anneaux est qu’il plante intelligemment le décor, notamment pour ceux qui ne sont pas familiers de l’univers de J. R. R. Tolkien. Sur ce point, Peter Jackson a fait un bon travail, sans que cela ne soit trop long et donc ne perde le spectateur dès le début, tant l’univers du Seigneur des Anneaux est dense.
Pour le reste, il s’agit d’une jolie fresque avec un énorme travail sur les décors, la photographie, les effets spéciaux. Oui, La Communauté de l’Anneau est une belle claque visuelle que l’on regarde avec plaisir. Et qui est servie par une jolie distribution dans l’ensemble. Les deux duos de Hobbits (difficile ici de parler de quatuor) fonctionnent plutôt bien. On sent l’amitié qui se crée peu à peu entre Frodon et son compagnon d’infortune. Quant à Merry et Pippin, il apporte une petite dose de burlesque assez agréable. Cette dose, on la retrouve également chez le personnage du Nain Gimli, lui aussi excellent. Par contre, à chaque fois que Legolas tente de faire de l’humour avec lui, cela retombe comme un soufflé. De tous, il s’agit du personnage que j’apprécie le moins. Il est campé par un Orlando Bloom fade. On n’arrive ni à le prendre au sérieux, ni à en rire. Il s’efface totalement derrière Ian McKellen, mais aussi et surtout Viggo Mortensen à qui le rôle d’Aragorn sied parfaitement.
Ce premier volet se laisse regarder donc. Avec quelques défauts tout de même, notamment du côté des longueurs. Déjà, le film en lui-même est long. Mais à partir du moment où il y a du rythme, cela ne devrait pas poser de soucis. Or, La Communauté de l’Anneau connaît quelques pertes de vitesse. Certaines scènes sont étendues à outrance, et parfois l’ennui pointe le bout de son nez. Évitez donc de le regarder trop souvent sous peine de passer des scènes en vitesse accélérée !
La note de Julie : 6/10
L’avis de Tof
Quel joie pour le fan que je suis le jour où j’ai découvert cette version filmée. Bien que la première partie du film soit un peu longuette, les choses s’emballent dès que la communauté est constituée. On sent, à l’intérieur de celle-ci, toutes les sensibilités de la terre du milieu.
Et puis comment ne pas saluer la passion de Peter Jackson pour l’oeuvre. L’univers est retranscrit à merveille avec un bestiaire fantastique. On apprécie beaucoup les Uruk-Hai d’ailleurs. Les nombreux plan aériens vont vous flatter la rétine, les paysages sont absolument magnifiques. Et puis, les moments de bravoure sont nombreux, on pense notamment à ce passage éprouvant dans les mines de la Moria.
Du côté des acteurs, je m’arrêterai particulièrement sur la prestation de Sean Bean. Il est parfait dans son rôle, il nous présente un personnage des plus humains, peut-être le plus de tous. Les scènes finales autour de Boromir ne sauraient vous laisser indifférent.
Concernant certaines longueurs, je ne saurais que trop vous conseiller la version longue du film. Oui, celle-ci soigne mieux les enchaînements, évite les raccourcis scénaristiques, rendant finalement le récit plus fluide. Non je ne suis pas fou, préférez cette version allongée pour éviter la sensation de longueur ! Enfin, c’est ce que j’ai ressenti.
Une entrée en matière des plus goûteuses, l’univers est planté et on adore ça !
La note de Tof : 7/10
Casting : Elijah Wood, Sean Astin, Ian McKellen, Viggo Mortensen, Christopher Lee, Liv Tyler, Hugo Weaving, Cate Blanchett, Orlando Bloom, John Rhys-Davies, Andy Serkis, …
Scénario : Peter Jackson, Fran Walsh et Philippa Boyens, d’après le roman éponyme de J. R. R. Tolkien
Genre : Heroic Fantasy
Durée : 2h 59min (version courte) – 3h 45min (version longue)
Production : Peter Jackson, Barrie M. Osborne, Fran Walsh et New Line Cinema
Distribution : New Line Cinema
Sortie aux USA : 18 décembre 2002
Sortie en France : 18 décembre 2002
« Fuyez, pauvres fous. » Dans les Mines de la Moria, Gandalf disparaît, emporté par le Balrog.
Frodon se réveille en sursaut. Il est seul avec Sam. Peu après cet événement des Mines, la Communauté de l’Anneau a été contrainte à se séparer. Tandis que Merry et Pippin se sont faits enlever par des Orcs – avec Aragorn, Legolas et Gimli à leur poursuite pour les libérer – Frodon et Sam poursuivent leur périple en direction du Mordor afin de détruire l’Anneau de Pouvoir dans la Montagne du Destin. Mais une ombre semble les suivre. Une ombre attirée par l’Anneau. Et pour cause, il lui est plus que familier.
L’avis de Julie
Des trois films, voici le volet qui m’a le plus plu, et de loin. Visuellement déjà, Les Deux Tours est un cran au dessus de La Communauté de l’Anneau. La bataille du Gouffre de Helm – bien qu’un peu longue, mais il semblerait que ça soit le dada de Peter Jackson – en met plein la vue. Et à l’instar du livre, ce deuxième film est vraiment charnière pour ce qui est de l’histoire. Bien lancée, elle prend du rythme et la mise en scène alterne intelligemment entre les différents personnages, puisque ceux-ci se trouvent séparés. On passe des uns aux autres de manière fluide, et souvent au bon moment.
Bon, comme pour le premier film, Les Deux Tours est sujet aux longueurs, mais cela n’a rien à voir avec La Communauté. Ce qui est bien également ici est le fait que les personnages s’affirment de plus en plus, dessinant chacun le rôle qu’ils vont être amenés à jouer dans ce périple. On assiste avec beaucoup de plaisir à l’arrivée du personnage de Gollum – central dans ce second volet – et Christopher Lee en Saroumane livre une belle performance. De même, les passages un rien oniriques entre Arwen et Aragorn sont de jolies respirations dans le film.
Sur tous les plans, ce volet surpasse donc largement le premier. Même Orlando Bloom me direz-vous ? Et bien oui ! Car grâce aux Deux Tours, il est gratifié – bien malgré lui toutefois – de quelques répliques on ne peut plus comiques telles que (ma préférée !) « Ils courent comme si les fouets de leur maître étaient à leurs trousses. » Magique !
La note de Julie : 7/10
L’avis de Tof
Je rejoins Julie sur le fait qu’il s’agit, à mon goût, du meilleur opus. La recette Jackson fonctionne toujours aussi bien mais on nous livre surtout des nouvelles contrées et des nouveaux personnages hauts en couleurs. Je pense par exemple au Rohan et à son roi, magnifiquement interprété. Ces nobles cavaliers sont comme une bulle d’oxygène dans le film. L’épopée des Hobbits à l’approche du Mordor ne manque pas de saveur non plus. Golum apparaît enfin, il est central dans cet épisode. Mais la vraie magie du film réside dans le retour de Gandalf et sa transformation.
Tous les ingrédients sont donc réunis pour un excellent moment, habilement équilibré entre action et contemplation.
La note de Tof : 8/10
Casting : Elijah Wood, Sean Astin, Ian McKellen, Viggo Mortensen, Liv Tyler, Hugo Weaving, Cate Blanchett, Orlando Bloom, John Rhys-Davies, Andy Serkis, …
Scénario : Peter Jackson, Fran Walsh et Philippa Boyens, d’après le roman éponyme de J. R. R. Tolkien
Genre : Heroic Fantasy
Durée : 3h 21min (version courte) – 4h 11min (version longue)
Production : Peter Jackson, Barrie M. Osborne, Fran Walsh et New Line Cinema
Distribution : New Line Cinema
Sortie aux USA : 17 décembre 2003
Sortie en France : 17 décembre 2003
A l’exception de Frodon et Sam qui continuent leur périple vers le Mordor – guidés par Gollum – le reste des membres de la Communauté est à nouveau réunis suite à la bataille du Gouffre de Helm. En Isengard, Saroumane est vaincu. Mais une nouvelle menace survient, pressentie par Gandalf. Elle concerne Minas Tirith, la Cité Blanche du Gondor. La Cité des Rois.
Une fois encore, la Communauté est de nouveau séparée, les armées de Sauron attaquant de toutes parts. Quant à Frodon et Sam, la confiance somme toute relative qu’ils avaient accordé à Gollum les mène tout droit dans un piège.
Le Mordor semble bien loin, et bien trop puissant.
L’avis de Julie
Onze Oscars… Oui, pour ceux qui ne le savent pas ou qui l’aurait oublié entre temps (comme moi, ce qui fait que j’ai eu la même réaction de consternation la seconde fois que la première), Le Retour du Roi a bien récolté onze Oscars lors de la 76e cérémonie, en 2004. Il rejoint ainsi Ben-Hur et Titanic, devenant à leurs côtés le troisième film le plus primé de l’histoire du cinéma.
Bon, le film n’est pas mauvais. Mais de là à dire qu’il méritait tout ceci… Parce que s’il vient achever joliment cette trilogie, qu’il est visuellement toujours aussi magnifique (sans dépasser pour autant Les Deux Tours), Le Retour du Roi est long. Très long. Trop long. Si La Communauté reprenait du rythme juste à temps et évitait ainsi de trop tourner en rond, Le Retour du Roi, à l’inverse, crée l’ennui sur bien des passages. Les grandes scènes d’affrontement entre les armées, bien qu’esthétiquement réussies, sont interminables. Tout comme la fin du film. Il y a facilement trois bons quart d’heure à retirer ici (du moins dans la version longue). Alors oui, l’histoire s’achève bien. Mais de manière plutôt laborieuse.
Dans l’ensemble cette trilogie reste une belle épopée, qui aurait toutefois gagné en qualité avec plus de rythme.
La note de Julie : 5/10
L’avis de Tof
Une fin de toute beauté bien qu’un cran en dessous des deux tours à mon goût. Les batailles s’enchaînent à l’envie et quelques moments sont véritablement des joyaux. Je pense notamment à la quête d’Aragorn concernant l’armée des morts. Je pense aussi au roi fou du Gondor, truculent, fabuleux.
Et puis cette bataille finale. Oui on pourrait la trouver longue mais elle est magnifiquement réalisée, la violence, la rage peuvent se sentir à chaque instant.
Mais ce qui prime dans cet opus, c’est la nostalgie, tout à la fin. La nostalgie liée à ce monde qui disparaît et à ces amis qui partent.
Merci M. Jackson pour ces 3 films …
La note de Tof : 7/10