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Nouvelle Séance : In the cut, de Jane Campion
"Je veux faire avec toi ce que le printemps fait aux cerisiers"

En 1993, Jane Campion décroche la Palme d’or au Festival de Cannes pour sa Leçon de Piano avec Harvey Keitel et Holly Hunter. Grâce à son magnifique film, elle devient la première femme (et la seule encore à ce jour !) à remporter cette distinction. Après de longues hésitations, car nombreux de ses films auraient pu être présentés dans cette chronique, mon choix s’est finalement tourné vers In the Cutadapté du roman éponyme de Susanna Moore.

Frannie, professeure de lettres à New-York, est témoin d’une scène intime entre un homme et une femme dans un bar de la ville. Fascinée par l’intensité de leur passion, elle n’a que le temps de remarquer le tatouage de l’homme. Elle apprend le lendemain qu’un meurtre a été commis. Malloy, un policier enquêtant sur le meurtre, est persuadé qu’elle sait quelque chose. Frannie se sent attirée par l’enquêteur, mais son attitude l’effraie alors qu’elle remarque chez lui un tatouage inquiétant. De plus en plus impliquée dans l’enquête et dans une liaison sulfureuse avec Malloy, Frannie ne sait plus sur qui compter…

Dès les premières scènes d’In the cut, l’idée d’une nouvelle comédie romantique à l’eau de rose semble prendre le dessus sur tout autre genre de films. Le soleil illumine les jardins fleuris de la ville où des pétales tombent du ciel, la caméra propose des vues de New-York sous un ciel ensoleillé… Et puis, il y a Meg Ryan ! Et pourtant, quelque chose ne va pas. À commencer par le générique du début et la mélodie de Que Sera, chanson interprétée par Doris Day dans L’homme qui en savait trop d’Alfred Hitchcock (sorti dans nos salles en 1956). Ce clin d’œil au maître du suspense n’est pas là par hasard et viendra semer le doute en nous en remettant en cause notre première intuition.

En effet, Jane Campion installe rapidement un climat plus étouffant, en naviguant entre passion et suspense, nous plongeant rapidement dans le récit. D’abord avec la technique et l’utilisation quasiment en permanence d’une caméra mobile, l’alternance entre une image floue et nette ou le choix d’une teinte presque jaunâtre des plans, faisant naître un sentiment pesant. Ensuite par le talent de Mark Ruffalo et Meg Ryan, qui interprètent les deux personnages principaux. Mark Ruffalo est excellent dans son rôle de policier énigmatique, jonglant entre brutalité et romantisme. Quant à Meg Ryan, habituée aux comédies romantiques américaines des années 90, elle nous surprend dans ce rôle de professeure égarée.

L’intrigue policière se mêle aux liaisons dangereuses entre Malloy et Frannie. L’érotisme de leur rencontre laissera peu à peu la place au suspense de l’enquête, jusqu’à frôler l’horrifique. Les rues de New-York seront de moins en moins ensoleillées et deviendront obscures et glauques. Le doute s’installe alors et nous envahira jusqu’au dénouement final dans les dernières minutes du film.

Intense, sensuel et violent, In the Cut permet à Jane Campion d’explorer le désir féminin tout en s’essayant avec réussite au thriller !

Pour terminer, voici une petite mélodie qui, j’en suis sûr, vous restera en tête !

In the cutréalisé par Jane Campion. Avec Meg Ryan, Mark Ruffalo, Jennifer Jason Leigh, Kevin Bacon, Nick Damici, … Sorti sur nos écrans le 17 décembre 2003


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