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BD en Vrac : Fairy Quest T1, deux avis sinon rien

Dans le cadre de notre rubrique BD en vrac, aujourd’hui nous vous proposons une histoire qui vous plonge dans le monde de Grimm. Cette semaine, nous avons joué le jeu du double avis. Seb et Tof ont donc scruté, analysé, disséqué cet ouvrage pour vous en donner un aperçu critique. Ils semblerait que ce Fairy Quest fasse l’unanimité. 

 

Fairy Quest T1, Les Hors La Loi

Scénario : Paul Jenkins

Dessin : Humberto Ramos, Leonardo Olea

Collection : Grafica

Format : 226 x 320 mm, 56 pages, couleur

Editeur : Glénat

ISBN : 9782723489621

Web : http://www.glenatbd.com

L’avis de Tof : tout commence plutôt classiquement : le petit chaperon rouge se balade gentiment dans les bois et boum, le méchant loup se met à le courser sauvagement. Il finit par l’attraper et là, et là … Ils éclatent de rire et se font un gros câlin. Scandaleux n’est-ce pas ? Si les contes ne suivent plus le script prévu à l’avance, où va le monde ? C’est aussi ce que pense M. Grimm qui veille, d’en haut, sur le bon déroulement de ses contes et il est sacrément maniaque le bougre. Seul problème, notre chaperon et notre loup aiment bien sortir de la ligne, il faut dire que rejouer la même histoire tous les jours, ça donne furieusement envie de se changer les idées, non ?

Et s’il y avait que nos deux compères … L’épidémie couve, les personnages se réunissent en cachette afin de préparer leur libération. La seule chose qui les empêche de vraiment s’émanciper, c’est le vide-tête de Grimm : une machine horrible capable de vider le cerveau ! La suite se décline en une fuite éperdue, sous forme de road-movie, faite de rencontres magiques au gré des différents contes du maître.

Quelle belle idée que voilà ! Sous le couvert des contes, l’album aborde des thèmes aussi simples que la tolérance, la liberté individuelle et l’état policier. C’est traité avec légèreté et on aime ça. En tout cas, cette entrée en matière est goûteuse même si on en attend encore plus du tome 2. Du côté des dessins c’est fin et un rien caricatural. On apprécie aussi le travail à l’aquarelle sur les décors. Bref, à découvrir !

 

 

L’avis de Seb : il est des histoires qui se répètent sans cesse de génération en génération au point de les bercer de la même insouciance. Mais qu’adviendrait-il si la trame de l’action venait à changer subitement ? Serions-nous définitivement coupés de nos repères structurants et ô combien rassurants ? Pourrions-nous plonger dans des abysses de doutes et de peurs engendrés par une relecture déviante de ces contes enfantins à ne plus mettre en toutes les mains ? En définitive cela revient à soulever la question suprême : Les personnages des contes de notre enfance doivent-il rester enfermés dans les lignes écrites par leur auteur des centaines d’années auparavant ? Pour Paul Jenkins et Humberto Ramos la réponse à cette dernière interrogation est clairement non. Pour preuve la première salve de ce Fairy Quest détonnant construit autour d’une relecture très libre du Petit Chaperon rouge.

L’humour omniprésent supporte le propos des auteurs. Le rythme insufflé de case en case donne suffisamment de distanciation pour nous permettre de construire notre propre imaginaire à partir du délire des auteurs de cet album. Il est question de rapport à la vie, à la liberté d’agir ou de réagir face aux évidences, et de cette possibilité si rassurante de dire non, d’affirmer haut et fort que tout n’est pas joué d’avance. Alors pour le coup Grimm (Monsieur Grimm incarnant Jacob et Wilhelmen) en prend pour son grade, sous les traits d’un tortionnaire pris à son propre jeu et qui ne peut que subir les caprices des personnages à qui il a donné vie. Un récit supporté par un dessin qui se veut parfois volontairement chargé et où la flamboyance des couleurs laisse nos pupilles s’égarer dans des méandres incertains. Les tomes suivants – la saga se décline en quatre volumes – arriveront-t-ils à nous surprendre maintenant estompé l’effet de surprise ? Nous ne pouvons que le souhaiter !

  

Appréciation : 4


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