Oui je sais, vous allez me dire que j’insiste avec Lovecraft et que ce petit billet présente encore un titre inscrit dans son univers. Je l’assume parfaitement. Parce que bon, c’est Druillet aux manettes de ce projet. Pas de nouveaux dessins ici, juste – si je puis me permettre – un regroupement de l’ensemble des travaux du dessinateur de Lone Sloane dans l’univers du maître de Providence. Et c’est déjà énorme !
Pourquoi énorme me direz-vous ? La réponse pourrait intéresser quelques personnes parmi vous… Car nous sommes bel et bien dans la dernière ligne droite, celle qui doit nous mener aux derniers achats de cadeaux avant Noël. Alors voilà, c’est assez simple. D’abord parce que le présent livre est massif, autrement dit, il tient bien en main avec son (presque) kilo et demi, et qu’il est agréable à feuilleter. Mais pas que et c’est là tout le sel de cet opus. Car le présent livre se compose de quatre parties qui feront le plaisir des lecteurs, qu’ils aiment ou pas le fantastique, dont la première et la plus épaisse, est la reproduction intégrale du Démons et Merveilles d’Opta de 1976. Pour ceux qui ne sont pas spécialistes, Opta a fait découvrir dans des éditions sublimes, limitées et numérotées, accompagnées d’un coffret ou d’un rhodoïd, quelques-unes des œuvres majeures de la SF, Asimov, Jack Vance, Robert Heinlein, Ursula K. Le Guin, John Brunner, Michael Moorcock… Autant dire toute la fine fleur de l’âge d’or de la SF et de la New wave. Mais certaines œuvres sont aujourd’hui hors de prix, notamment le Démons et Merveilles de 1976 illustré par Druillet dont les exemplaires bien conservés se vendent aujourd’hui à plus de 750 euros… L’édition que nous avons entre les mains, due à la galerie Barbier, vient donc combler un vide éditorial. Mais elle ne contient pas uniquement, nous l’avons dit, la seule reproduction de l’intégralité de Démons et Merveilles, elle ajoute trois autres parties dignes d’intérêt. La première est la reproduction du court texte « Histoire du Nécronomicon », dont Druillet s’est inspiré pour donner sa version graphique. Le Nécronomicon, pour les non-initiés est un livre maudit et fictif écrit par Abdul al-Hazred qui revient de façon récurrente dans l’œuvre de Lovecraft. Le second bonus de cette édition est la reproduction des illustrations de Druillet inspirées de l’univers de Lovecraft. Des ébauches, dessins en noir et blanc ou en couleurs, illustrations de couvertures, peintures… De quoi s’en mettre plein les mirettes ! Enfin dernière étape du voyage, la reproduction de La cité sans nom, une courte nouvelle inspirée de l’œuvre éponyme de Lovecraft publiée à l’origine dans les Cahier de l’Herne en 1969 et reprise chez Glénat dans plusieurs éditions.
Au final, si ce recueil n’a rien de novateur, pas de dessins ou de textes inconnus, il a le mérite de regrouper en un seul épais volume tous les travaux de Druillet sur Lovecraft. C’est en cela que le travail éditorial est énorme, et que cet opus mérite sa place dans toute bibliothèque qui se respecte (vous me direz que vu les nombreux conseils que je donne ici ou là, il faut qu’en même avoir un peu de place… mais gardez-en une pour ce titre !)
Druillet – Lovecraft – Editions Barbier