Cette semaine, deux comics. Le premier est un ouvrage à part, bourré de poésie. Le deuxième est plus léger, il nous plonge dans la Fantasy. 

Je N’ai Rien Oublié

Dans cet ouvrage, Ryan Andrews nous propose quatre histoires courtes, quatre histoires en noir et blanc (ou quasi), quatre récits bourrés de mélancolie. La première histoire nous raconte un événement peu banal, celui de la chute de plusieurs oies sur le toit d’une famille banale. Les trois fils supplient leur père d’enterrer les oies mais celui refuse catégoriquement préférant les destiner à la décharge. Les trois garçons échafaudent alors un plan pour organiser des funérailles aux oies. Ce toit va alors prendre une place centrale dans leur vie. 

Le deuxième récit nous propose une vision attendrie d’une maison habitée par une mère, récemment veuve, et son fils. L’enfant part à l’aventure et tombe sur une grotte bien inquiétante, habitée par des yeux lumineux, dans l’ombre. Une histoire sans bulle, sans texte, juste le trait et pourtant, quelle expressivité. Il y a encore deux autres histoires qu’on ne vous dévoile pas. 

Un ton si particulier, une approche si fine. Pas de grand scénario non, juste des histoires simples qui  éveillent en nous des sentiments doux amers. On y sent beaucoup de nostalgie envers la jeunesse, envers les mondes que l’on se construit à l’aube de notre vie. Le deuxième récit présente le deuil d’une manière très fine, délicate, originale. Au travers des yeux de cet enfant on peut ressentir cette douleur et ce besoin d’acceptation teinté de refus d’oublier. La dernière histoire est magnifique aussi. Une ode à la naissance, à la transmission, au désir de procréer. 

Les dessins de Ryan Andrews ont un style bien particulier. A la fois épurés et profonds, ils fournissent le support idéal à l’ensemble. Des images sensibles pour un propos tout en douceur. Merci pour ce moment délicat. 

Scénario : Ryan Andrews – Dessins : Ryan Andrews – Je N’ai Rien Oublié – Delcourt – Outsider – 128 pages – mars 2015 – prix 16,95 €

Pathfinder T1, La Montée des Eaux Troubles

L’histoire d’une compagnie comme on les connaît dans le monde de la Fantasy. On y trouve un guerrier un peu rugueux, Valeros, mais aussi Seani l’ensorceleuse, Merisiel la voleuse, Ezran le sage, Harsk le nain et Kyra la prêtresse. Les compagnons sont attaqués, en plein jour par des gobelins particulièrement pugnaces. Curieuse chose, ils n’aiment pas agir de jour habituellement. Sur les corps inanimés de leurs victimes, nos amis découvrent des marques étranges. Les créatures semblent être possédées, un sort leur a été jeté, leur donnant tout le courage nécessaire pour attaquer de jour. 

Pathfinder, pour ceux qui ne le sauraient pas, c’est aussi un jeu de rôle. L’ambiance est donc au rendez-vous pour tous les fans de Fantasy. Pour tout vous dire, ce premier tome ne nous réserve pas un scénario vraiment complexe mais nul doute que c’est la mise en place de l’histoire qui veut cela. Le tome 2 va nous révéler probablement des choses encore plus intéressantes, c’est la dernière page de l’album qui nous le promet. 

Mais ce qu’il faut saluer dans cet ouvrage, c’est la grande qualité des dessins. Les planches sont de grande dimension, berceau idéal pour le trait affuté d’Andrew Huerta. Les personnages sont magnifiques en tous points, l’action est très bien rendue, bref du plaisir pour les yeux. Les habitués de ce genre de monde ne pourront pas me contredire. 

La fin de l’ouvrage est intéressante pour tous les rôlistes. On nous propose quelques pages de description du monde de Pathfinder et même des pistes d’histoires possibles pour vos jeux. Enfin, deux pages à la fin de l’album nous offrent carrément un contexte de jeu de rôle avec quelques règles du jeu.

Scénario : Jim Zub – Dessins : Andrew  Huerta – Pathfinder T1, La Montée des Eaux Troubles – Glénat – Grafica – 64 pages – juin 2015 – prix 14,95 €