Deux comics de chez Glénat. Il s’agit de deux ladies. L’une cherche des informations sur son passé et l’autre est une tueuse professionnelle. Choisissez votre camp.
Lady Mechanika T1, Le Mystère du Corps Mécanique
Avant même de commencer le récit, nous sommes happés par les magnifiques illustrations d’introduction. Le trait est fin, très fin et notre héroïne, qui s’appelle donc Lady Mechanika, est magnifique. L’ambiance est steampunk, définitivement et l’habillement de la belle tape sans vergogne dans le courant victorien. On ne sait rien d’elle au début. Simplement on devine qu’elle part chasser, comme elle le fait souvent pour protéger la population. Sa cible est une sorte de créature aux allures de gargouille mais le détail qui compte, ce sont les membres mécaniques qui sont greffés directement sur son corps. Rapidement, elle se rend compte que la créature n’est pas dangereuse, il s’agit plutôt d’une victime d’un plan d’expérimentations assez douteuses. Et il se trouve que la Lady est elle-même améliorée, elle porte plusieurs prothèses de métal, la rendant d’ailleurs particulièrement dangereuse. Mais au moment où la belle pense pouvoir obtenir des informations qui pourraient l’aider aussi à comprendre ses origines (oui, elle ne sait pas qui l’a transformée ainsi …), la gargouille est abattue, d’une balle dans la tête. Derrière ce carnage, il y a Blackpool, un ignoble personnage qui gagne sa vie dans la construction d’objets mécaniques innovants. Et là, il veut exploiter notre Lady Mechanika mais la belle ne se laisse pas faire.
Voilà un récit qui nous emmène sur un thème connu. Celui de la recherche de ses origines. La lady cherche ainsi à savoir qui l’a construite, qui a brisé une vie normale. L’histoire prend rapidement de la consistance, grâce entre autres à l’arrivée d’une autre jeune fille qui a subi, peu ou prou, les même sévices que notre héroïne. L’ambiance est terrible. Si vous aimez le Steampunk, vous serez aux anges. On y mélange ainsi allègrement le mystère, une forme de mysticisme, de la technologie et un rien de thriller. Ce plat est plein de saveurs. On apprécie aussi tous ces personnages, Lewis, le coéquipier alcoolique, Blackpool le fou, Katherine la tigresse …
Le tout est servi par du grand dessin. C’est non seulement précis mais c’est encré avec un talent manifeste pour les ombres, pour la noirceur. Voilà donc un premier tome prometteur. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire, c’est de ne pas être allé cherche un peu plus loin dans l’âme des personnages, dans leurs doutes et pourtant il y avait de quoi faire.
Scénario : Joe Benitez – Dessins : Joe Benitez, Peter Steigerwald – Lady Mechanika T1, Le Mystère du Corps Mécanique – Glénat – Glénat Comics – 112 pages – juin 2016 – prix 12,99 €
Lady Killer T1, A Couteaux Tirés
Cela commence plutôt classiquement. Une sonnette. Une dame en bigoudis, plutôt négligée qui ouvre la porte et découvre, face à elle, une jolie jeune femme qui veut lui vendre du maquillage. Naïvement elle lui ouvre grand sa maison. Tout se passe bien, enfin jusqu’à ce que notre invitée sorte un couteau pour assassiner sauvagement son hôte. Pas le temps de respirer en ce début de récit. C’est sauvage vraiment. Le dessin nous fait penser aux séries Tales, avec un graphisme typique des années 60, 70. Cela donne une saveur toute particulière à l’ensemble d’ailleurs.
Mais continuons sur notre histoire. Notre héroïne, Josie, est en fait une mère de famille presque modèle. Deux filles toutes blondes, un mari aimant, elle essaie de donner le change pour continuer à pratiquer son métier. Il faut dire que son employeur la surveille sans arrêt, doutant de sa capacité à longtemps mener ces deux vies de front. Il est sûrement raison, car un beau jour, la lady renonce à assassiner sa cible, un enfant.
C’est probablement là l’intérêt principal de ce comics, c’est bien ce paradoxe représenté par Josie. Les auteurs ont voulu opposer violemment deux notions totalement, a priori, antagonistes. Peut-on être une mère et une tueuse. Cette personne ne va-t-elle pas, à un moment, basculer d’un côté ou de l’autre ? Nous avons un début de réponse dans ce tome, mais ce n’est pas vraiment tranché pour tout vous dire.
Un comics très sympathique qui nous plonge dans des histoires sanglantes mais pas dénuées d’humanité. On y retrouve un ton un peu oldie qui ne manque pas de goût.
Scénario : Joëlle Jone, Jamie S. Rich – Dessins : Joëlle Jones – Lady Killer T1, A Couteaux Tirés – Glénat – Glénat Comics – 144 pages – juin 2016 – prix 15,95 €