Mélanger fantastique, romantisme et quotidien d’une jeune ado, cela n’est pas foncièrement novateur. Pourtant, au travers de Pleine Lune, Nathalie Bauthian et Luca Saponti livrent un récit tout à la fois captivant, plein de fraicheur, soutenu par un dessin qui joue sur la suggestion, qui fait mouche !
Koline est une ado comme tant d’autres. Elle aime se balader avec ses amies, s’amuser, parler avec les garçons et essayer d’attirer leurs regards. Bref elle vit une adolescence classique avec des rapports parfois difficiles avec ses parents. Mais là n’est pas le sujet de Pleine Lune dont le titre laisse entrevoir des perspectives bien plus sombres.
L’ambiance se pose dès les premières planches : Après un match de volley, Juliette, une amie de Koline propose d’organiser une petite fête proche de la rivière dans une ambiance type bière/barbecue. Ce rassemblement d’amis du lycée, garçons et filles, doit être l’occasion pour Juliette de pratiquer un rite gitan hérité d’une branche lointaine de sa famille. Elle a préparé pour cela une potion puisée dans un vieux grimoire qu’elle conserve secrètement chez elle. Rien de violent a priori, juste une mixture de quelques plantes mais dont l’ingestion donnerait le pouvoir de transformer des hommes en bêtes… Bien sûr c’est sur le ton de l’humour que ce rite est pratiqué et personne n’y croit… Sauf que sur le chemin du retour Aurel, un des garçons présents à la soirée, se retrouve pris d’un malaise tout comme Esther qui est reconduite chez elle en voiture par Farid… Que leur arrive-t-il vraiment ? Le sortilège gitan aurait-il fonctionné ?
Récit plutôt bien rythmé, Pleine Lune est destiné principalement à un public ado. On y retrouve la plupart des préoccupations des jeunes filles aux premiers émois amoureux le tout tinté d’une ambiance fantastico-gothique particulièrement prenante. Koline observera de près ce qui se passe dans son environnement nous restituant ses peurs et ses émotions. Si elle a pleinement conscience des dangers qui vont se présenter à elle, la jeune fille va aussi gagner en maturité en affrontant des épreuves plutôt marquantes qu’elle consignera sur son journal intime. Elle prendra conscience progressivement des mouvances qui s’opèrent dans ses relations aux autres. Mais le plus grand enseignement qu’elle tirera de cette période charnière de sa vie sera de relativiser sur certaines choses ce qui lui permettra de tomber amoureuse selon le schéma de la Belle et la Bête… Un agréable moment à passer avec cet album certes sans prétention mais relativement frais !
Bauthian/Saponti – Pleine Lune T1 – Dargaud – 2012 – 9, 99 euros