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MaXoE Festival 2024 : Sélection Livres / Romans

Dernière Sélection Livres du MaXoE Festival 2024 avec des ouvrages qui vous feront découvrir des univers tous très différents, empreint de fantastique et d’ailleurs… A découvrir en détail dans ce Dossier !

Sur MaXoE nous aimons beaucoup de choses dont les bons romans. Pour cette nouvelle édition du festival, notre choix s’est porté vers des fictions inscrites dans les littératures de l’imaginaire, avec quelques textes qui nous offrent une vision possible sur l’avenir qui nous attend. En forme de réaction, pour prendre conscience de la nécessité d’inverser certaines courbes du pire…

 

Dans une Inde sous perfuseur, frappée de plein fouet par des vagues de chaleurs insoutenables tente de survivre une population, trop nombreuse, trop pauvre et trop impréparée à ce genre de cataclysmes climatiques. Frank May vit depuis quelque temps dans une ville de l’Uttar Pradesh, dans le nord du pays, où il travaille pour une ONG. Depuis la fenêtre de son appartement, il observe le soleil envahir l’espace « avec l’éclat d’une bombe atomique ». Ce nouveau jour qui se lève ne sera pas comme un autre. Très tôt une coupure électrique éteint tous les appareils, y compris les ventilateurs qui permettent de brasser l’air. Panique générale dans les rues, des pleurs, des cris se font entendre, suivis de ceux des ambulances qui serpentent la ville de long en large. Frank se décide alors à sortir au dehors pour tenter d’aider les gens. Une idée lui traverse l’esprit, inviter chacun à se rendre au lac pour s’immerger et ainsi tenter de refroidir la température des corps. Au petit matin, avec les premières lueurs du jour, en regardant autour de lui, Frank découvre qu’il est le seul rescapé…
Après, entre autre, Venise engloutie (1981), S.O.S. Antarctica (1997), Les Quarante signes de la pluie (2004), 50° au-dessous de zéro (2005), 60 jours et après (2007)… Kim Stanley Robinson développe son intérêt pour les fictions climatiques. Le romancier a par ailleurs co-dirigé en 2014 avec l’universitaire Gerry Canavan un ouvrage de réflexion sur les liens entre écologie et science-fiction : Green Planets (Wesleyan University Press). Sur le fond, donc, voir son auteur sortir Le Ministère du futur, un gros pavé de près de 550 pages, n’est en rien une surprise, le roman reste dans la droite ligne de ses intérêts et de ses préoccupations du moment. Ce qui pourrait en revanche le plus surprendre réside dans la forme de l’ouvrage qui pourrait dérouter certains. En effet, en dehors des deux arcs narratifs qui se construisent autour de Frank et de Mary, la femme qui dirige le Ministère du futur, Kim Stanley Robinson intercale des chapitres qui parlent d’économie, ou se développent en forme de devinettes sur un mot ou un concept, ou se font plus techniques ou plus théoriques. En d’autres mots l’auteur des Chroniques des années noires mêle dans Le Ministère du futur tout à la fois un roman classique avec toute sa dramaturgie et son suspense et des chapitres entiers plus conceptuels, sous forme d’essais ou de brefs articles. On retrouve ici son intérêt pour la technique et cette croyance, qui ne fait pas l’unanimité chez les chercheurs, que la technologie et en particulier la géo-ingénierie, serait une des solutions à explorer pour sauver notre planète du réchauffement climatique qui pourrait s’avérer létal à moyen terme sur certaines parties du globe, entraînant ses corollaires, notamment les migrations forcées de populations entières.
Un roman passionné, déroutant, qu’il faut lire et partager.
Kim Stanley Robinson – Le Ministère du futur – Bragelonne

 

Quelque part dans un vingt-et-unième siècle souffreteux et à la dérive. Les nations n’ont plus de grand que leur lointain passé, à une époque où elles constatent, amères, l’échec de leurs visions et de leur capacité à anticiper le pire. Depuis quelques années, à la faveur d’une accumulation de pandémies dévastatrices, l’humanité dévisse, s’enlise, lentement, irrémédiablement, sans pouvoir entrevoir des lendemains plus doux, ou plus porteurs d’espoirs. Depuis leur terrasse Rebecca, son compagnon et leur petite Alice, qui vient de naître, observent la ville, ses lumières et ses agitations, avant que, soudainement elle ne s’éteigne. Pour ne plus jamais revenir à la lumière. Léo, Clara, Nour et Marceau, deux générations plus tard, sont réduits à survivre dans ce qui reste du monde devenu. Un monde rendu à la violence d’où n’émergent que de rares survivants qui s’entretuent, se violentent et se violent, dans un chaos qui ressemble étrangement à une fin possible. Entre les deux, des personnages passent, se croisent, tentent de construire ou de retarder l’inévitable. Pour combien de temps ?
Dans un roman ténébreux, sombre et sans espoirs (ou presque) Hervé Le Corre, plus connu pour ses polars, met en scène le monde d’aujourd’hui sur lequel il pousse les curseurs un peu plus loin, pour voir ce qui pourrait s’y passer. Entre pandémies qui brassent les morts, dérèglements climatiques et disparition progressive de la biodiversité, le monde en devenir, passé dans les mains de l’auteur de Traverser la nuit, n’a plus rien de savoureux. L’espoir, le bonheur s’y font rares et cachés aux yeux de nos héros qui l’apercevront et le toucheront parfois du bout des doigts. Une écriture d’une fluidité et d’une poésie qui happent – à la manière d’un Cormac McCarthy dont il ne renie pas l’influence -, des vers répandus comme des uppercuts, non pas pour tenter d’inverser des courbes ou culpabiliser les aveugles mais bien plus pour crier haut un témoignage de ce qui pourrait être, un monde pas encore totalement désillusionné où les femmes porteraient l’humanité vers un renouveau possible…
Hervé Le Corre – Qui après nous vivrez – Rivages noir

 

Un soir dans le bayou, une barque dérive. A son bord un homme, une jeune fille et une sorcière. Un chiffon imbibé de sang, les lumières d’une vieille lampe. Dix ans après, Miranda conserve des images très nettes de cette soirée au cours de laquelle son père ne reviendra pas et sera remplacé par un bébé aux mains palmées. Aujourd’hui elle partage son quotidien avec cet enfant, sous le regard bienveillant d’Iskra la sorcière. Pour survivre elle s’est résignée à transporter de la drogue pour des trafiquants en remontant et descendant la rivière à bord d’une barque à la nuit tombée. Un jour pourtant, la routine de ce travail facile va se voir perturbée par l’arrivée de nouveaux commissionnaires. La violence jusqu’alors contenue va alors exploser… Il faudra dès lors à Miranda mettre de côté son passé pour préserver son présent et l’avenir de ceux qui l’entourent.
Après un premier roman remarqué, Dans la vallée du soleil, paru en 2020 chez Gallmeister, Andy Davidson nous revient avec un récit qui hume toute la moiteur des bayous, dans un lieu oublié de tous, où le temps semble s’être évanoui. Un lieu où les hommes et les femmes qui y errent, jusque tard le soir, paraissent en perpétuel décalage avec le réel. Dans des maisons aux bois vermoulus, que l’on ne prend plus le temps de rafistoler ou de rafraîchir, vit une galerie de personnages hétéroclites et étranges : sorcière, nain, enfant aux mains palmées, prêtre démoniaque et autres voyous. On y découvre parfois des têtes déposées dans des glacières et les nuits, nimbées de cauchemars, n’offrent pas forcément d’alternatives satisfaisantes au fardeau des journées toujours plus étouffantes. L’écriture de Davidson que certains ont comparé à Neil Gaiman, sent la terre et les herbes coupées, elle bruisse et siffle comme ces feuilles perchées haut dans des arbres aux larges troncs qui tapissent le paysage. Le poids des lieux, et de cette rivière autour de laquelle tout s’organise, la vie et la mort des gens, se font prégnants au fil des pages, comme ce passé chargé qui envahit chaque instant du présent et se mêle à lui. Dans un style empreint de poésie Davidson habite en chacun de ses personnages, leur donne corps, vit et souffre avec eux, s’attache à tout un tas de détails qui paraissent insignifiants sans jamais alourdir son récit. Entre horreur et beauté, violence et apaisement, rancœur et résilience, La fille du batelier reste longtemps en tête après sa lecture. Rare et précieux.
Andy Davidson – La fille du batelier – Gallmeister

 

Connu en Australie comme critique littéraire dans les domaines de l’imaginaire, George Turner publie son premier roman de SF, Beloved Son, en 1978 alors qu’il a 62 ans. Il y aborde un thème plutôt à la mode à cette époque dans les fictions d’anticipation, à savoir celui de la génétique. Il le fait en plaçant son récit dans un monde qui, déjà, dévisse, surpeuplé, frappé d’une pollution qui va progressivement se perdre. L’été et la mer, écrit en 1987, aborde en partie ces thèmes, notamment celui de la pollution qui rend peu à peu invivables les villes, partagées par une ligne de front qui sépare les quartiers chics et encore agréables à vivre au regard du monde devenu et des sortes de bidonvilles tentaculaires, au sein desquelles des grandes tours surpeuplées s’effritent dans des secteurs gangrénés par la violence. Au cœur de ces dernières, pas totalement rendues à l’anarchisme, s’exerce la loi du plus fort en réponse à l’absence quasi-totale d’intervention des pouvoirs publics : Le déclin de la capacité de l’Etat à entretenir les tours correctement entraîna l’apparition des Caïd de tours. Il s’agissait au départ de purs et simples criminels, mais quelques hommes visionnaires prirent le dessus dans certaines tours et établirent le modèle de micro-Etats au sein de l’Etat. C’est dans cette société du futur, où la montée des eaux n’est contenue que par la présence de digues qui brisent toute perspective, que nous suivons la trajectoire d’une famille aisée, les Conway, qui va très vite découvrir l’autre face de la société. Tout débute par le suicide du père qui va pousser la mère et les deux fils sur les bordures, dans un quartier pas encore gagné à la mainmise des caïds mais pas non plus totalement sécurisé. Là, dans un autre rapport au monde, les fils vont tenter de tirer leur épingle du jeu, pour améliorer leur sort et s’offrir des perspectives meilleures. La mère quant à elle devra composer avec le contexte et finalement pourrait aussi ne pas sombrer, mais à quel prix…
Dans un roman qui se lit d’une traite, George Turner construit son récit au travers de ses personnages auxquels il offre des trajectoires en forme d’arcs, de la chute à la reconstruction. Avec cette idée de fragilité permanente de leur statut dans une société où la débrouillardise s’inscrit comme une nouvelle norme. Même s’ils portent cette histoire, les cadres s’avèrent essentiels pour dimensionner ce monde délétère, dans une Australie qui peine à (re)trouver un équilibre si tant est qu’elle le retrouve. Un roman essentiel, ancien prix Arthur C. Clarke, que l’on prend enfin plaisir à découvrir en français dans une traduction qui lui rend hommage due à Olivier Bérenval.
George Turner – L’été et la mer – Mnémos

 

Paris comme toutes les grandes villes est vouée à disparaître. Parce qu’elle symbolise tous les excès d’un monde qui a abandonné ses valeurs de partage et de vivre ensemble pour plonger dans un repli sur soi qui, de toxique, se fait peu à peu létal. Paris, à l’instar de ses consœurs grandes capitales du monde, s’est donc progressivement scindée en deux, séparant les nantis, préservés pour un temps des travers qui pourtant les menaces, du peuple qui, lui, a définitivement gagné la ville d’en-bas, celle, invisible et invisibilisée, dans laquelle la survie s’est imposée comme un nouveau mode de vie. Cette fracture sociale n’est qu’un aspect de ce monde en sursis, car la pollution, qui tue davantage tous les ans (plusieurs centaines de milliers de morts rien qu’en Europe tous les ans) et la chute de la biodiversité, (notamment), pour ne citer que deux items parmi d’autres, de cet effondrement systémique, participent grandement à déconstruire un présent déjà bien écorné.   
Dans Paris perdus, Fabrice Schurmans dresse un portrait saisissant de la capitale française au travers de six nouvelles indépendantes organisées autour du cadre de la ville et de sa lente agonie. Comme point de départ deux nouvelles La nuit des mots-vivants et Le revers du silence parues respectivement dans les anthologies Anthropocène mon amour et Nouvelles Ères. A partir de ces deux textes fondateurs, l’auteur a écrit quatre nouvelles qui complètent la trajectoire de Paris, qui, de ville au visage enchanteur, dans laquelle il est encore possible d’entendre le gazouillis des oiseaux, va être rattrapée par un lent mais irréductible effondrement. Chaque nouvelle développe ainsi un aspect de la ville ou de ses résidents, jusqu’à s’achever dans un « Paris perdus », post-apo, dans lequel la violence s’est imposée comme seul moyen de vivre. Jusqu’à quand ? Fabrice Schurmans le fait en réaction, avec cette idée de montrer une trajectoire possible, si ce n’est plausible, de ce qui nous attend. Reste à savoir comment réentendre le chant du rouge-gorge ou du rossignol.  
Fabrice Schurmans – Paris perdus – Flatland

 

John Chapman est né en 1774 dans une Amérique en construction. Colon, écologiste il est connu pour avoir planté tout au long de sa vie des graines de pommiers, notamment en Ohio, héritant par là même du nom d’Appleseed. Dans le roman composé par Matt Bell, Chapman est un faune, un être étrange, champêtre, mi-homme, mi-bouc, connu depuis l’antiquité romaine. Avec son frère humain, Nathaniel, il part dans des virées lointaines à travers une nature préservée pour semer des graines de pommiers qui serviront à nourrir les colons tout en espérant, secrètement, que l’une d’elle portera sa « pomme », celle qui lui permettra de se rapprocher des hommes en abandonnant ses sabots et ses cornes.
L’Amérique, qui connaîtra une migration massive au début du dix-neuvième siècle, venue d’Irlande et d’Allemagne puis un développement économique sans commune mesure au vingtième siècle, avant que le capitalisme n’impose ses travers et ne redessine le visage du monde après la seconde guerre mondiale, va lentement, mais durablement, revêtir un nouveau visage. Avant de s’effriter, touchée, comme le monde, par le dérèglement climatique. Matt Bell met en scène cette Amérique « dégradée » pour ne pas dire « effondrée » dans la deuxième trame narrative de ce roman, qui, chronologiquement se développe dans notre futur, cinquante ans en avant. On y suit John, un homme, activiste écologique, qui erre dans une Amérique perdue pour rendre à la nature ce que l’homme lui a pris. Dans l’ouest du pays, sacrifié pour préserver l’est encore habité, il détruit toute trace de l’homme, barrages, routes, infrastructures, dans une mission « sans doute futile (…) convaincu que la nature peut reconquérir ce que les humains lui ont volé ». Dans un passé proche l’homme s’est associé à Eury, avec qui il a bâti un empire, Earthtrust, société de bio-ingénierie, au sein de laquelle, une fois les abeilles disparues à jamais il a créé des micro-robots pour les remplacer. Mais on ne remplace pas aussi facilement le vivant…  
Plus loin dans le futur, 1000 ans ont passé, et le monde se voit désormais recouvert d’un épais manteau blanc, le réchauffement climatique étant en effet suivi de près, par inversion du climat, par une nouvelle ère glaciaire. Sur des terres devenues hostiles, de petites créatures hybrides tentent d’extraire des traces/vestiges du passé.
Au travers de ces trois arcs narratifs, Matt Bell, avec beaucoup de poésie, lie trois époques sans jamais tomber dans l’élégie. Son message est avant tout de reconnecter les hommes à la Terre, de donner à voir une autre façon du vivre ensemble, de gommer, d’effacer certaines des erreurs du passé, du présent et, par extension, du futur. Car si les changements qui touchent notamment le climat et la nature sont perceptibles par tous, et même si les hommes d’aujourd’hui ne sont pas responsables des erreurs du passé, ne rien faire nous rendrait complices des grands dérèglements en cours. Un message inspirant face à la beauté d’un monde à préserver.
Matt Bell – Appleseed – L’Atalante

 

L’agent fédéral Ethan Burke échappe de peu à la mort dans un accident de voiture. Amnésique, il se souvient juste être venu à Wayward Pines, petite communauté rurale nichée au fin fond de l’Idaho, pour tenter de lever les mystères sur la disparition de deux de ses collègues. Une fois remis sur pied, l’homme va déambuler dans la ville et découvrir que de lourds secrets lui sont cachés et que, pour le moins, tout ne tourne pas très rond dans la bourgade. D’abord, c’est le shérif qui peine à lui rendre ses papiers. Il constate ensuite qu’il a du mal à joindre sa famille ou ses supérieurs par téléphone au point de se trouver a priori bloqué à Wayward Pines. Cela est d’autant plus vrai et troublant que les routes qui conduisent à la sortie de la ville ne font qu’y revenir… Et, enfin, lorsqu’il tente, dans un dernier effort, de gravir les montagnes qui pourraient le mener à la vallée voisine, il entre en contact avec des êtres étranges et hostiles qui en veulent à sa vie. Des questions naissent alors dans sa tête : Pourra-t-il revenir chez lui ? Pourquoi Waynard Pines semble isolée du monde ? Pourquoi la ville s’apparente à un décor de carte postale ou à un plateau de cinéma ? Pourquoi des gens qu’il ne connaît pas lui en veulent personnellement ? L’enquête qu’il mène cache-t-elle un terrible secret ? Qui sont ces êtres puissants et belliqueux qu’il a croisés au sortir de la ville ?
Parus entre 2015 et 2018 dans la collection semi-poche des éditions J’ai lu, les trois tomes qui composent la trilogie Wayward Pines étaient passés un peu sous les feux des radars. Leur réédition en poche chez Gallmeister cette année permet de réparer la chose. Son auteur Blake Crouch bénéficie d’une actualité chargée, puisque sont parus récemment Upgrade (2023) et une nouvelle édition de Dark Matter (2024) qui a donné la matière à une série qu’il a lui-même écrite, diffusée sur Apple TV. Pour Wayward Pines Crouch s’est inspiré très librement de Twin Peaks, il le revendique et l’assume totalement. Les comparaisons s’arrêtent pourtant là. Car l’histoire d’Ethan Burke lève très vite la plupart des mystères posés dans le premier des trois volets de la série, pour inscrire les tomes 2 et 3, dans une SF plus « classique » matinée d’horreur sous fond de post-apo sur une Terre qui a dévissée depuis longtemps. Une trilogie véritable page-turner qui prend le temps de s’attacher aux personnages tout en préservant ce qu’il faut de mystères pour en faire une série culte. Étourdissant !
Blake Crouch – Wayward Pines – Gallmeister


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