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Nightwish à Bercy, un concert explosif !

NOTE DE MaXoE
5 / 5Sélection Best Of MaXoE
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5
Çà n'est pas souvent que les français ont la possibilité d'assister à un concert du groupe de métal symphonique Nightwish. La dernière fois que les finlandais se sont appropriés Paris, c'était au Zénith en 2009 pour la dernière étape de leur tournée de promotion de l'album Dark Passion Play. Pour le 2nd album qu'ils présentent aux côtés d'Anette Olzon, celle qui remplace la diva Tarja depuis 2007, Nightwish a foulé de nouveau la scène française du Palais Omnisports de Bercy à l'occasion de la sortie de Imaginaerum.

Près de 15 000 personnes se pressent dans la vaste salle du Palais Omnisports de Bercy en ce mardi 17 avril 2012.
15 000 moins quelques centaines qui n’arriveront que de brèves minutes avant l’entrée en scène des artistes et qui délaisseront sans amertume les 2 premières parties. Premières parties loin d’être inintéressantes.

 

Le groupe Eclipse, composé de 4 jeunes femmes au talent indéniable, est le 1er à se présenter. Il est peut être un peu étrange de voir ces 4 nanas rentrer en scène avec des instruments à cordes classiques. Ce n’est ni plus ni moins qu’une formation de quatuor qu’elles nous proposent de découvrir. Mais un quatuor un peu particulier, souvenez-vous, nous sommes au concert d’un groupe de métal symphonique.
Pendant une demie heure elles nous offrent de belles mélodies, originales ou compositions revisitées, plongeant la salle dans un état sage et contemplatif. Elles maitrisent parfaitement leurs instruments et ont une certaine prestance sur scène entre leur look décalé et les violons, alto et violoncelle qu’elles manient avec justesse. Elles nous rappellent pourquoi nous sommes là. Le live il n’y a que cela de vrai, rien ne remplacera le jeu d’un musicien, la voix d’un ou d’une chanteur/se en direct. Et ce live elles l’ont maitrisé de bout en bout.

 

La seconde partie était la plus attendue des fans de métal agglutinés dans la fosse, et qui a d’ailleurs donné de joyeuses parties de pogo… Pour les non initiés, sachez que le pogo se veut un style de danse (si si…) qui consiste à se bousculer plus ou moins violemment… Concept que j’apprécie peu personnellement mais qui semble transporter d’autres. Les goûts et les couleurs comme l’on dit…
C’est donc au tour du groupe Battle Beasts de prendre possession de la salle. Le nom est assez évocateur du type de musique de ce groupe composé d’une chanteuse et de 5 gaillards tout ce qu’il y a de plus remuants (de la nuque principalement, n’oublions pas que le métaleu de base agite violemment son crâne d’avant en arrière, mais toujours en cadence s’il vous plaît). Nous passons du métal symphonique doux et à la fois sombre, à du pur Heavy Metal. Pour reprendre les mots d’un ami « cette nana s’est faite greffer des c******* ». Et c’est un peu ça…
Voix caverneuse, presque gutturale par moments, la chanteuse est loin de la voix limpide d’Anette que nous entendrons un peu plus tard. Les fans du genre ont sans doute passé un bon moment, mais pour ma part je n’ai pas été touchée par ce groupe, finlandais à l’égal de Nightwish. Certains riff de guitare étaient loin d’être inintéressants, mais ce métal là ne sort guère de l’ordinaire.

 

 
Une berceuse qui déclenche la tempête
 

Un léger voile composé de plusieurs lambeaux de tissus blancs tombe lourdement devant la scène, occultant tout ce qu’il pourra s’y passer d’ici la fin d’un entracte interminable de 30 minutes. Et enfin la mélodie de Taikatalvi se met doucement à résonner dans la salle, provoquant hurlements hystériques et cris délirant dans le public. La voix mélodieuse et sombre de Marco (guitare basse & chant) s’élève à travers le rideau déchiqueté qui est resté en place. La silhouette d’un vieillard sur son siège à bascule illustre, dans un jeu d’ombre et de lumière, la balade en finlandais qu’il fredonne et ramène à l’histoire contée dans Imaginaerum.
Puis survient l’explosion ! Les premières notes survoltées de Storytime, également issue du dernier album Imaginaerum, s’envole à travers le tissu. Lumières fortes arrosant toute la salle, fumée, éclair, le cocktail est détonnant jusqu’à ce que le rideau chute d’un coup, révélant les artistes et les cris du public en guise de bienvenue. Si vous ne connaissez pas cette chanson, lancez notre ami Youtube, Deezer ou tout autre du même acabit musical et cherchez cette chanson. Vous comprendrez alors que le choix de débuter le concert par celle-ci est plus que judicieux et que l’on ne peut faire autrement que de s’enflammer en même temps que les puissants rayons lumineux qui irradient de la scène.
Marco, Anette, Tuomas derrière ses claviers, Emppuu à la guitare, le groupe est réuni pour notre plus grand plaisir.

 
Anette, tu assures ma fille !
 

Rappelons qu’il n’a pas été, et reste d’ailleurs encore difficile pour Anette de se faire une place dans le coeur des fans. Ceux qui suivent Nightwish depuis leurs débuts, ou au moins avant 2007, ont tout d’abord connu la chanteuse d’origine : Tarja Turunen. Les deux voix n’ont strictement rien à voir. Car si le timbre d’Anette est agréable, qu’elle a clairement une voix magnifique, elle ne possède pas le lyrisme propre à Tarja. La diva, elle l’aura faite jusqu’au bout, allant jusqu’à exaspérer les membres du groupe qui, lassent de ses caprices, ont décidé d’un commun accord qu’il était temps pour elle de quitter leur formation. Égocentrisme, égoïsme, caractère de diva, les qualificatifs autant sur le web que dans la presse en générale et même sur certains sites de fans, vont bon train. Mais il reste encore des fans de la première heure qui ont beaucoup de mal à se faire à la venue plus si nouvelle que ça (2007 pour mémoire) de Anette. Les personnalités sont différentes, les voix ne le sont pas moins. Et si on se rapproche désormais plus d’un Lacuna Coil ou d’un Evanescence (j’entends les anti commerciaux grincer des dents jusqu’ici), Anette a malgré l’adversité réussi à se faire sa place au sein du groupe.

 

Allant jusqu’à être huée en plein concert, la pauvre Anette n’a pas vécu que des heures faciles au sein de Nightwish, en cela peut être mérite-t-elle encore plus de respect. C’est d’ailleurs ce qu’elle a presque clairement sous entendu, lorsqu’elle nous remercie, public, de « believe in me » (croire en moi). Alors elle a un style décalé qui ne correspond pas forcément de l’idée que l’on pourrait se faire d’une chanteuse de métal. Moi la première, ai un sourcil qui se soulève lorsque je constate qu’elle se dresse sur ses talons aiguilles, en robe moulante noire arrivant au-dessus du genou comme si elle s’apprêtait à passer un entretien d’embauche.
Mais qu’importe. Elle a réellement assurée durant tout le concert, et ça ne devait pas être facile car ils ont « osé », diront certainement quelques fans puristes, des chansons telle I wish I had an angel, l’un des titres phare du groupe de temps de Tarja. Alors bien sûr la voix et la chanson sont sensiblement différentes. Anette n’est pas Tarja. Et pourtant elle s’en est plutôt bien sortie.

 
Pyrotechnie quand tu nous tiens
 

Le moins que l’on puisse dire est que le groupe a envoyé la sauce niveau flammes ! Sur une bonne moitié, voire les deux tiers du concert, des spots installés un peu partout sur la scène, devant, derrière, autour des claviers de Tuomas, crachent des flammes allant de l’orangé à un rouge pétard.
C’est peut être ce qui m’a le plus gênée dans ce concert. Les flammes à ne plus savoir qu’en faire, qui corroborent l’idée de « base » que l’on peut se faire d’un concert de métal, et en même temps la volée de cotillons régulières qui nous ramènent plus à une fiesta de Patrick Sébastien…
L’écran géant qui diffusait des images en fond n’est pas non plus une réussite. Pour la plupart images de synthèses représentant ici des chevaux de bois d’un manège, ramenant au concept de l’album Imaginaerum, là des visages distordus ou encore un paysage relativement… moche, disons le…
C’est dommage, les images auraient mérité un soin plus attentif. Certaines sont plutôt bien fichues, mais la plupart sans réel intérêt et ne contribuent en rien au succès scénographique du concert.

 
Mêler l’ancien au nouveau, on aime !
 

Là les avis, entre puristes et les autres, risquent d’être partagés. Néanmoins j’ai réellement apprécié le mélange des genres. Ainsi sont abordés différents albums couvrant presque toute la carrière du groupe, pendant et après Tarja. Car si une majorité de chansons sortent tout droit d’Imaginaerum, nous avons la joie d’entendre certains succès tirés des vieux albums tel Once, Century child, Over the Hills and Far Away et Dark Passion Play pour le plus récent.
Un défi pour Anette de s’attaquer aux mythes entonnés par Tarja, mais elle a plutôt bien tiré son épingle du jeu.

 
Public… es-tu là ???
 

Ce qui m’a le plus interloquée, voire presque choquée, durant ce concert, c’est bien la mollesse du public…!
Les personnes qui ont choisi de s’immerger dans la fosse sont plus remuantes, agitant avec force bras, têtes et jambes. Battant le rythme de leur bras et poing levés, ils sont vraiment le coeur palpitant de cet événement. Et on les en remercie, car dans les gradins l’ambiance était loin d’être survoltée ! C’est à peine si quelques groupuscules de 3 ou 4 personnes se levaient de temps à autres, presque timidement, comme s’ils avaient peur de réveiller l’ogre qui dort. Et pourtant le concert dans sa majeure partie permet vraiment au public de s’éclater, de se lever, de s’agiter dans tous les sens jusqu’à se choper un torticolis.
Bien sûr, dans chaque concert quelque soit le style, on rencontre toujours des personnes plus contemplatives que d’autres, qui aiment à écouter paisiblement la musique sans s’agiter outre mesure. Mais là est concernée la quasi totalité des gradins… étonnant.

 
Set List
 

1 – Taikatalvi
2 – Storytime
3 – I wish I had an angel
4 – Amaranth
5 – Scaretale
6 – The Siren
7 – Slow, love, slow
8 – I want my tears back
9 – The crow, the owl and the dove
10 – The islander
11 – Nemo
12 – Last of the Wilds
13 – Planet hell
14 – Ghost river
15 – Dead to the world
16 – Over the hills and far away
17 – Song of myself
18 – Last ride of the day

 

 

Tous nos remerciements à la photographe Sabrina Moguez (www.hellbereth.book.fr) pour nous avoir permis d’utiliser ses clichés, ainsi qu’à Nightwish France (www.nightwish.fr) pour nous avoir mis en relation avec elle.

NOTE MaXoE
5 / 5Sélection Best Of MaXoE
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5

Nightwish se produit en France uniquement à la sortie d'un album. Le groupe ne les enchaînant pas à outrance, vous aurez la possibilité de les voir en live peut être une fois tous les 3 ou 4 ans. C'est une occasion qu'il ne faut pas manquer. Ils sont scéniquement bons, au contact avec leur public, lui prodiguant quelques mots régulièrement, échangeant avec lui. L'évolution du groupe, principalement du à l'arrivée d'Anette, ouvre plus larges les portes de leur style musical, susceptible de toucher un peu plus de monde. Alors si vous êtes fan de métal, foncez tête baissée. Si ce style musical n'est pas forcément dans vos habitudes, laissez-vous tout de même tenter par l'écoute de quelques morceaux. Ils font indéniablement partie de ces groupes qui ont un plus sur scène. Alors vous savez ce qu'il vous reste à faire, au prochain concert prenez vos places !
ON A AIMÉ !
- Son impeccable
- Jeux de lumières immersifs
- Des artistes qui ont une réelle prestance scénique
- Un échange régulier par de petits mots adressés au public
ON A MOINS AIMÉ...
- Les images de synthèse diffusées sur l'écran géant n'apportent pas grand chose
- Les cotillons à foison, on est dans un concert de métal vraiment ?
Concert de Nightwish / 17 avril 2012 au Palais Omnisports de Paris Bercy
Support(s) : Musique

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