Jeudi 12 Mai à Cannes, une fourmilière de journalistes du monde entier court dans tous les sens dans le Palais du Festival. Certains se précipitent vers les différentes salles obscures pour jauger les premiers films des compétitions officielles, tandis que d’autres, en sueur, sont en train de rédiger leurs sarticles en direct live.

Dans la salle de presse, la scène est drôle : de grosses caméras tout droit sorties des années 90, des gobelets de café vides, des microphones, des Macbook branchés aux multi-prises, des carnets de notes en lambeaux, et des personnes qui crient sur d’autres personnes : « Mais p*tain, salle de conférences 3 étage 2, je t’attends il y a George Clooney, Jodie Foster et Julia Roberts qui sortent de la conférence de presse, viens tout de suite !! »

Pour ma part, je sors tel un zombie attardé d’une séance « Cannes Classics – Jean-Luc Godard« . Le film, Masculin Féminin, était vraiment appréciable même s’il est tentant de se faire la réflexion suivante : « Un Godard vieux de 50 ans c’est vraiment super bien, mais au bout de 2 heures, c’est fatiguant quand même.. »

En sortant de la projection, je me faufile doucement entre les nombreux journalistes qui attendent visiblement un évènement de taille.

La salle de presse pendant la conférence du film Money Monster

Tout d’un coup, le tumulte, le chaos, tout le monde se met à hurler « Joddiiieeee, Juliiaaaaa, Geoorrrggeesss !!! » Zut, je suis soudainement bousculé et je lâche mon café pour attraper mon téléphone. Jodie Foster et Julia Roberts se tiennent devant moi. Je suppose que je suis censé les photographier comme je peux. Après tout, que faire d’autre ?

Quelques minutes plus tard, tout le monde est retourné s’attacher à une prise pour charger son Mac et envoyer son article à l’autre bout du monde.

Une photo un peu floue de Julia Roberts à cause de la bousculade !

Sortir d’une projection d’un vieux film culte de la nouvelle vague et se retrouver nez à nez avec une icône du cinéma hollywoodien sans vraiment le vouloir, c’est peut-être cette ambiance aussi surréaliste que désuète, qui contribue au mythe du Festival de Cannes…