C’est l’histoire de la différence. Celle qui sépare les humains et qui crée les drames. La fondation Killian est spécialisée dans les enfants surdoués. Jimbo Farrar, surdoué lui aussi, est chargé par la firme de détecter de nouveaux génies en herbe. Il a mis au point des tests complexes à même de révéler chaque graine prometteuse dans les écoles du pays. 5 jeunes gens se dégagent du lot de manière très surprenante. Non seulement ils réussissent les tests mais ils arrivent à envoyer un message puzzle commun à Jimbo sans s’être concertés auparavant. Ni une, ni deux, ils sont intégrés à la fondation et participent à un jeu télévisé appelé American Genius.
Alors que les premières minutes sont un peu plan-plan, le film s’emballe tout d’un coup. Victimes d’une agression à Central Park, la bande des 5 bascule dans la haine. Le seul problème c’est que leur intelligence leur confère aussi un pouvoir de télékinésie dont ils vont se servir pour tuer. Là le massacre commence et tous ceux qui vont se placer sur leur route vont vite le regretter, y compris Jimbo. Bien entendu, nous n’allons pas aller plus loin dans l’histoire mais les rebondissements sont nombreux… On ne s’ennuie pas.
Côté rendu graphique, il est sûr que le parti pris par les concepteurs va créer des dissensions dans le public. Ainsi la 3D est un peu bizarre, à mi chemin entre cartoon et rendu réaliste. Parfois cela choque un peu sur les visages mais par contre le rendu des décors est magnifique avec des contrastes et des ombres de toute beauté. On apprécie aussi les jeux de caméra. Le survol de la ville est un plaisir renouvelé et mieux encore, on adore quand celle-ci décide de s’affoler pour mieux rendre la violence de certaines scènes. Oui certains d’entre nous pourraient râler après une réalisation parfois épileptique mais cela sert très efficacement la narration. D’ailleurs, le réalisateur Antoine Charreyron vient du monde du jeux-vidéo et cela se sent. Certaines scènes sont parfois un peu too-much mais si on aime l’esbrouffe graphique, on est servi.
Film Vs Livre
Cette semaine nous vous proposons ce test DVD et une critique du livre de Bernard Lenteric, nous pouvons donc nous livrer à un exercice de comparaison puisque le film revendique cette filiation avec le livre … Tout d’abord le réalisateur a su moderniser le propos et nous présenter des adolescents du vingt et unième siècle car oui les personnages du livre ont pris quelques rides. Et puis, art cinématographique oblige, l’action est plus condensée dans le temps alors que le livre nous propose de suivre les génies depuis leur plus jeune âge jusqu’à leur adolescence. Ainsi le film nous frustre un peu en allant directement à l’essentiel et en ne prenant pas assez le temps de creuser les personnalités. Mais la différence la plus manifeste que l’on peut citer, c’est surtout l’apparition des super-pouvoir des adolescents. Dans le livre, seul comptait leur intelligence, arme suffisante pour faire plier le monde. L’idée n’est pas mauvaise dans le film mais ceux qui ont apprécié le bouquin risquent de ressentir une légère forme d’amertume car dans celui-ci une partie du plaisir résidait dans la construction des plans machiavéliques des génies.
Les rêves de Jimbo
Les bonus
Les bonus sont classiques. Le making-of de 34 minutes présente les fondements du film. Une fois n’est pas coutume, c’est plutôt intéressant. Le commentaire audio du réalisateur se laisse aussi écouter et il met en avant l’absence de vrai budget conséquent. L’équipe a du travailler avec des moyens serrés.
Quoi qu’il en soit, ce film est plutôt agréable. N’allez pas y chercher une cogitation philosophique hors-norme mais plutôt un essai graphique s’appuyant sur une thématique grave mais pas assez creusée : celle de la différence.
Les 5