Dernier jour de compétition sur la Croisette après l’ouverture de cette 76e édition du Festival il y a maintenant dix jours. Comme toujours, on ne voit pas le temps passer.

Avant de mettre à l’honneur les deux derniers films de la Sélection Officielle en lice pour la Palme d’Or – qui sera remise demain lors de la cérémonie de clôture – petit détour par le hors-compétition où les festivaliers ont eu l’honneur de rencontrer Jane Fonda lors d’un rendez-vous cinéma dont seul Cannes a le secret.

Une autre mise à l’honneur, hors-compétition toujours, celle de l’Abbé Pierre avec la présentation du biopic réalisé par Frédéric Tellier L’Abbé Pierre – Une vie de combats. Pour incarner cet homme aux milles vies dont le véritable nom était Henri Grouès, le réalisateur a choisi Benjamin Lavernhe, succédant ainsi à Lambert Wilson.

Et pour finir du côté hors-compèt’, l’américain Robert Rodriguez (comparse de toujours de Tarantino) nous embarque dans un thriller Hypnotic en Séance de Minuit, avec à l’affiche un Ben Affleck à la recherche de sa fille disparue.

Pour les deux derniers longs-métrages présentés en Sélection Officielle, le Festival décide de clore la compétition en beauté avec La Chimera de l’italienne Alice Rohrwacher – lauréate d’un Grand Prix en 2014 pour Les Merveilles, d’un Prix du scénario en 2018 pour Heureux comme Lazzaro et membre du jury en 2019. Son nouveau film suit les traces du passé d’une manière bien particulière puisqu’il s’agit d’y raconter l’histoire d’un pilleur de tombes.

Face à elle, certainement le réalisateur qui a le plus foulé les marches du tapis rouge. Vingt sélections, dont quinze (film de cette année inclus) au sein de la Sélection Officielle. Trois fois lauréat du Prix du Jury (en 1990, 1993 et 2012) pour Secret Défense, Raining Stone et la La Part des Anges. Une Palme d’Or en 2006 pour le sublime Le Vent se Lève. Et la seconde dix ans plus tard pour le tout aussi magnifique Moi, Daniel Blake. À 86 ans, sa rage est toujours intacte. Il est le cinéaste des oubliés du système, des victimes de la violence capitaliste (ouvriers, chômeurs, migrants), en mettant en scène la lutte des classes sous toutes ses formes. Chaque année, il annonce que son film sera le dernier, et chaque année, il a encore des choses à dire. Et rien que pour cela, Ken Loach mériterait une troisième Palme.

Avec The Old Oak, le réalisateur britannique met de nouveau en scène la misère sociale mais également toute la solidarité et l’entraide qui peut naître et se développer entre ceux qui n’ont rien. The Old Oak, c’est le nom du dernier pub d’une cité minière du Nord de l’Angleterre qui accueille (et recueille) tous les laissés pour compte. Jusqu’à l’arrivée de réfugiés syriens dont Yara, jeune migrante passionnée de photographie qui va se lier d’amitié avec le propriétaire du pub.

Enfin, c’est à la dernière sélection parallèle du Festival de Cannes – Un Certain Regard – de connaître ce soir sa cérémonie de clôture, avec la projection du film Une Nuit d’Alex Lutz. Une nuit durant laquelle les émotions puis les corps d’Alex Lutz et Karine Viard se heurtent violemment avant de se rencontrer intensément… et peinent finalement à se séparer.