Onze jours après le lancement de la 71e édition du Festival de Cannes, le jury présidé par l’actrice australienne Cate Blanchett a rendu son verdict en annonçant la nouvelle Palme d’Or qui succède au film suédois The Square.
C’est le réalisateur japonais Kore-Eda Hirokazu qui remporte cette année la Palme d’Or, avec Manbiki Kazoku (Une affaire de famille en français). Un film sur la solidarité, celle d’une famille qui – vivant dans une extrême pauvreté et survivant grâce à de petits larcins – recueille une petite fille encore plus démunie qu’eux ne le sont déjà.
Le Grand Prix est quant à lui remis à l’américain Spike Lee pour son film très engagé Blackkklansman, inspiré d’une histoire vraie. Et qui constitue une charge contre Donald Trump (qui ne mérite pas d’être mis en gras).
Capharnaüm, l’un des coups de cœur de la Croisette et qui a reçu la plus longue ovation lors de sa projection, repart avec le Prix du Jury. Réalisé par la libanaise Nadine Labaki, ce grand film aux moyens minuscules relate le combat d’un enfant face à des parents qui n’ont pas su l’aimer, et fait écho à la maltraitance subie par les enfants du monde, et qui n’a aucune frontière.
Le réalisateur polonais Paweł Pawlikowski repart avec le Prix de la Mise en Scène pour Zimna Wojna (ou Cold Water), film sur une très belle histoire d’amour entre un polonais et une française durant la Guerre Froide. Il s’agit de la première participation cannoise de ce réalisateur.
Le Prix du Scénario revient ex-aequo à la réalisatrice et scénariste italienne Alice Rohrwacher pour Lazzaro Felice et au réalisateur et scénariste iranien assigné à résidence Jafar Panahi pour 3 Faces, film qu’il a du tourner dans la clandestinité, et qui est la marque d’un palmarès jusque là très politique pour cette 71e édition.
Le Prix d’Interprétation Masculine est remis cette année à un italien par un italien, puisque ce n’est autre que le grand Roberto Begnini qui est venu saluer son compatriote Marcello Fonte pour le film Dogman de Matteo Garrone.
Quant au Prix d’Interprétation Féminine, il a couronné cette année Samal Yeslyamova pour le film russe Ayka, un film sur les problèmes sociétaux rencontrés par la Russie, relatés par le biais d’une jeune maman qui se trouve dans l’impossibilité de subvenir aux besoins de son nouveau né.
Pour clore ce palmarès, un Prix Spécial a été attribué à Jean-Luc Godard pour son film Le Livre d’Image, un film qui repousse les limites du cinéma selon le jury du Festival.
Enfin, côté première réalisation, la Caméra d’Or (dont le jury était présidé par la réalisatrice suisse Ursula Meier) a été remportée par le réalisateur belge Lukas Dhont pour son film Girl, issu de la sélection Un Certain Regard. Ce film, qui relate le parcours d’un jeune garçon transgenre souhaitant devenir danseuse étoile, a également obtenu la Queer Palm. Quant à son interprète principal, Victor Polster, il est de son côté reparti avec le Prix d’Interprétation Un Certain Regard, prix qui cette année était non genré. Un film que j’ai personnellement hâte de voir !
Comme vous le savez si vous avez suivi l’actualité mouvementée autour de ce film, cette 71e édition se clôture avec la projection de L’Homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam. Et puisque la chance lui sourit enfin, le film est d’ores et déjà visible sur nos écrans noirs ! Alors rendez-vous au cinéma histoire de patienter jusqu’à l’année prochaine !