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Nouvelle Séance : Zack Snyder’s Justice League, de Zack Snyder
Justice is gray

Le 15 novembre 2017 sortait en France le cinquième volet de l’univers cinématographique DC : Justice League. Trois ans et demie plus tard, une autre version est offerte aux spectateurs déçus (et c’est un euphémisme) de cette production insipide. D’abord proposé en VOD le 18 mars 2021 puis en location à partir du 31 mars, Zack Snyder’s Justice League – ou Snyder Cut pour les intimes – est disponible en France sur OCS depuis sa diffusion le 19 mai dernier. Un montage modifié, quelques scènes supplémentaires tournées et une nouvelle photographie suffisent au retour en grâce de cette oeuvre déchue.

Superman n’est plus, mais l’humanité est toujours aussi menacée. Sa mort, déferlant comme un cri de douleur sur l’ensemble de la planète, éveille trois objets mystérieux : les boîtes-mères. Cachés depuis très longtemps par les Amazones, les Atlantes et les Hommes, ces trois artefacts – en s’activant – alertent l’incarnation du mal absolu : Darkseid, dont l’unique but est la destruction puis la reconstruction de l’Univers selon ses propres désirs (toute ressemblance avec un personnage du nom de Thanos est purement fortuite).

Face à cet ennemi ultime qui menace le Monde, Batman comprend que la seule solution passe par l’union. Avec l’aide de Diana Prince, aka Wonder Woman, il décide donc de former une ligue de méta-humains suffisamment puissante pour affronter et vaincre ceux qui souhaitent s’en prendre à la Terre (toute ressemblance avec un personnage du nom d’Iron Man est purement fortuite). Mais sans Superman à leur côté, l’issue semble désespérée.

À moins que…

Bien que crédité comme réalisateur sur la première version de Justice League, Zack Snyder avait vu son travail effacé dans sa quasi totalité par une postproduction soumise au diktat des studios. En effet, la majorité des scènes tournées par Snyder disparaissaient tandis que de nombreuses autres étaient retournées par un autre réalisateur – Joss Whedon – afin de satisfaire les exigences des financiers souhaitant un film ne dépassant pas les deux heures. Le résultat est sans appel : le produit fini est une purge (et le mot est faible) tant visuellement que scénaristiquement, bourrée de longueurs (alors que le but était de faire court) et surtout d’incohérences qui rendent la compréhension de l’ensemble impossible. La catastrophe commerciale et critique de Batman v Superman : Dawn of Justice (avant sa réhabilitation par la version longue proposée lors de sa sortie en DVD et Blu-ray) aurait normalement dû mettre la puce à l’oreille des producteurs. Mais il n’en est rien…

Après que la rumeur ait circulé durant quelques mois, Zack Snyder officialise à la fin de l’année 2020 la sortie future de sa propre version du film. D’abord annoncé comme prenant la forme d’une mini-série, le Snyder Cut devient finalement une oeuvre fleuve de quatre heures, aussi réussie que son double malheureux était raté.

Alors que la version initiale brillait par son manque total de sens, la construction du Snyder Cut – grâce à un découpage en chapitres – en clarifie totalement les enjeux. Autre changement notable, la nouvelle photographie : beaucoup plus sombre, elle est bien plus appropriée au propos du film. À noter qu’il existe par ailleurs une version en noir et blanc absolument sublime, pour ceux souhaitant mener l’expérience jusqu’au bout (personnellement, j’ai regardé les deux et cette dernière a ma préférence). Ce changement esthétique est également accompagné d’un changement de format, qui passe d’un 16/9 à un 4/3, faisant naître une impression d’oppression pour le spectateur qui s’allie parfaitement à l’atmosphère très sombre insufflée par le parti-pris du cinéaste.

Enfin (et surtout !), ce qui fait la force de cette nouvelle version est le temps pris par le réalisateur pour développer les arcs narratifs de chacun des personnages, alors que la version de 2017 en avait sacrifié certains sur l’autel des considérations économiques des studios de production. Flash gagne en ampleur, l’histoire d’Aquaman est davantage explicitée et Cyborg est réhabilité.

Et puis, il y a Superman… Un Superman désenchanté, et qui trouve en Steppenwolf (le bras droit de Darkseid) un antagoniste à sa mesure.

Quelques défauts subsistent tout de même dans ce Snyder Cut. Des défauts propres au maniérisme de Snyder himself et que l’on commence à bien connaître, tels que l’usage de ralentis de manière un peu trop systématique, ou encore le fait de saturer de musique certaines scènes. Cela rappelle d’ailleurs deux autres films du réalisateur :  le film de super-héros Watchmen (2011) ; et surtout l’ovni Sucker Punch (2009) qui symbolise de manière paroxystique la marque de Zack Snyder.

Heureusement, cela n’efface en rien les nombreuses qualités de Zack Snyder’s Justice League qui reste une oeuvre aussi grandiose que mélancolique, interrogeant à la fois les rapports filiaux, le deuil, la rédemption et la quête de sens. Surtout, ce film est la preuve que son réalisateur a un oeil et un style qui lui sont propres. Peu importe que l’on y adhère ou non : au moins, il n’est pas le simple prête-nom de productions aseptisées qui se ressemblent et sont dépourvues d’âme, préférant répondre à un cahier des charges millimétré plutôt que de prendre des risques en proposant une vision personnelle et originale. Rien que pour cela, merci M. Snyder.

Zack Snyder’s Justice League, réalisé par Zack Snyder. Avec Ben Affleck, Gal Gadot, Henry Cavill, Ray Fisher, Jason Momoa, Ezra Miller, Amy Adams, Jeremy Irons, Ciarán Hinds, … Sorti en VOD le 18 mars 2021 puis à la location le 31 mars 2021 et disponible sur OCS depuis le 19 mai 2021.


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