Stan Lee est mort. C’est en ce lundi 12 novembre que les comics américains perdent un grand monsieur. Alors oui, il ne jouait pas dans la cour du Goncourt. Non, lui il a créé un univers à part, celui qui a fait rêver des générations de gamins qui attendaient fébrilement, chaque semaine, la sortie du magazine de leur héros préféré. On peut jeter un oeil critique sur ces héros, aficionados du collant trop serré, mais ils font rêver les enfants et ça, ça n’a pas de prix.
Crédit photo : Gage Skidmore
Stan Lee est né en 1922. Oui vous pouvez calculer, le bonhomme allait avoir 95 ans à la fin de l’année. Le rêve ça conserve. Il est entré dans une maison d’édition appelée Timely, ici on y faisait du pulp et des comics. Pas le haut du panier en quelque sorte mais des choses simples pour le quidam qui avait envie de se changer les idées. Dans ce monde, c’est DC Comics qui mène la danse, la League de Justice caracole en tête des charts américains. Mais peu importe car Stan Lee a des idées. Plein d’idées.
Il commence à travailler sur de nouvelles choses qui pourraient sauver Marvel du naufrage qui le guette, notamment dans les années 50. Avec Jack Kirby, la légende, ils commencent à créer des héros à part, des héros qui ne sont pas de froides machines de combat. Stan Lee vise un public un peu plus adulte en donnant de l’épaisseur à ses personnages, en mettant des Humains sous ces capes bariolées.
Visuel ©Marvel
Il crée ainsi Hulk, l’homme né d’une expérience scientifique foireuse, voilà un propos intéressant sur les conséquences d’une science trop dégourdie et donc peu prudente. Que dire d’un Iron-Man qui devient rapidement alcoolique, écrasé par le poids de son armure qui l’empêche lui-même d’exister. Les Avengers ne sont pas en reste avec ce qu’il faut de luttes intestines. C’est aussi cela qui a fait le succès de ces séries, ce côté humain, ces caractères parfois agaçants de nos héros, ces personnalités au melon démesuré. Ils ne sont pas lisses, loin de là.
Je pourrais continuer à faire sa biographie mais d’autres le feront bien mieux que moi. Moi je préfère parler de ces moments magiques que j’ai vécu, gosse des années 80, en lisant Strange, Spécial Strange ou encore Titans. Ces magazines m’ont fait voyager mais ils ont aussi participé à mon éducation n’en déplaise aux snobs trop bien pensants. Quand j’ai découvert les X-Men, j’ai aussi découvert un récit que le maître avait voulu empreint de tolérance. Ces mutants, chassés car différents, luttaient pour leur survie avec à leur tête, un professeur Xavier qui avait choisi la voix pacifique avant tout. Oui ces planches m’ont permis, la dizaine d’années à peine franchie, de réfléchir à ces questions fondamentales. Il n’est pas de mauvais support pour éveiller les consciences, cet éveil dont notre monde a bien besoin.
Visuel ©Marvel
J’entends les grognons qui pensent que je glorifie un peu trop l’oeuvre du bonhomme. Ne vous trompez pas, je dis juste qu’il faisait des comics et qu’il le faisait différemment en rendant le propos plus adulte. On lit des comics pour se détendre, Stan Lee les faisait pour cela mais il ne détestait pas faire passer des messages.
D’autres grognons pourraient parler de ses échecs, de ses entreprises ratées. Ils pourraient aussi nous rappeler qu’il n’a pas toujours créé, qu’il a parfois compté sur le travail des autres mais peu importe tout cela. Il a dévoué sa vie à cet art mineur des comics, un art mineur qui a une place indéniable dans mon coeur. Vous savez, cette place liée à cette partie de nous qui ne veut pas grandir.
Merci …
Comme vous le savez, MaXoE aime les comics et les super-héros, retrouvez ici quelques dossiers, si vous avez envie d’explorer un peu plus le monde de Stan Lee :