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Une rencontre, quand François Cluzet partage l’écran avec Sophie Marceau : deux avis sinon rien !

NOTE DE MaXoE
6
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5
Amour impossible ou improbable ? La rencontre de Pierre et d’Elsa a tout pour afficher son air léger de violons. Pourtant, sous cette apparence, se cache un film qui joue avec les codes pour mieux nourrir sa réflexion sur la tentation et sur l’adultère. Un duo Sophie Marceau et François Cluzet qui fonctionne au point de faire de l’ombre aux seconds rôles...
Une rencontre

Lors d’un pot de fin de salon du livre Elsa, écrivain dont le dernier roman s’impose comme un futur véritable succès des étalages, croise Pierre, avocat quadra dynamique et séduisant. Une rencontre improbable comme on en trouve pourtant des pelletées dans les mauvais romans qui excitent les box-offices deux, trois fois l’an. Pourtant cette rencontre dans un lieu sans âme n’a rien de franchement glamour. On y croise comme bien souvent des invités qui jouent le rôle que l’on attend d’eux. Les verres se remplissent et se vident à une vitesse stratosphérique comme si ceux qui les tenaient fermement entre leurs poignes acérées devaient mourir demain. Les rires venus d’ailleurs fusent à rompre l’atmosphère pour laisser se libérer une pression trop longtemps contenue.

Au ras du sol pourtant vous pourriez apercevoir la belle Elsa et Pierre, son cavalier imprévu, à la recherche d’un peu d’herbe tombée au sol. C’est à cette strate que se joue la rencontre, celle qui donne son titre au film. En plein divorce Elsa traverse une période difficile à définir, pas sombre mais pas non plus illuminée d’un avenir radieux. Elle couche avec un jeune auteur hirsute qui lui rappelle peut-être qu’elle peut encore et toujours séduire les hommes, et élève sa fille cadette avec qui elle partage peut-être trop peu. Pierre quant à lui en bon avocat qui se respecte vit pour son travail. Un travail qui l’absorbe suffisamment pour lui donner l’envie de parfois faire des breaks avec ses amis autour d’un pot au champagne dans les boites locales. Pour autant, il ne néglige ni sa femme ni ses enfants même si le manque d’heures hebdomadaires apparait parfois criard. Il jure qu’il aime sa femme et n’envisage pas de se séparer d’elle car il sait que cet amour réciproque résistera à tout. A tout oui, mais le pourra-t-il à cette rencontre improbable ?

Tout le sel du film de Lisa Azuelos repose sur ce premier contact et sur son devenir. Les principes de Pierre voleront-ils en éclats face à la séduisante Elsa ? Parviendra-t-il à inscrire son numéro de téléphone sur son portable dans l’espoir de la revoir ou laissera-t-il œuvrer le destin qui les a déjà fait se croiser une première fois ? Elsa quant à elle dit ne pas vouloir s’attacher, peut-être ne le veut-elle pas au regard de sa situation entre-deux, et se laisse le temps de voir venir. Mais voilà Pierre agit sur elle, la transforme telle une ado prête à pas mal de folie pour revoir celui qui occupe ses pensées les plus folles. Les deux vont dès lors se croiser, se manquer, se rapprocher, s’éloigner, et même mêler leurs lèvres et leurs salives, mais pourront-ils franchir la dernière marche ?

L’avis de Seb

Le film de Lisa Azuelos respire la fraîcheur. Il assume ses clichés et ses facilités narratives pour se concentrer sur le jeu des deux acteurs phares. Au détour on notera le premier rôle « romantique » de François Cluzet aux côtés d’une Sophie Marceau craquante à souhait. Film léger donc mais qui ne sombre pas pour autant dans la mièvrerie ou le mélo. Il y est question non pas de l’ « éros » mais de l’ « agape », qui sont les deux termes pour dire l’amour en grec ancien. Pour simplifier, d’un côté, il y a l’éros, le désir charnel et de l’autre l’agape, une forme d’attirance où on est moins dans la consommation mais plus dans la communion (Lisa Azuelos). La réalisatrice laisse donc se développer son intrigue sur cet aspect qui apparait essentiel à savoir la capacité de résistance de Pierre, balancé entre une pulsion féroce qui le ronge et une femme qu’il aime profondément. On peut lire le film par le biais de ce postulat tout comme on peut se délecter d’une histoire d’amour pas si classique et réjouissante.

L’avis de Julie

Ce qui est intéressant dans le cinéma de Lisa Azuelos est son aspect inter-générationnel. On l’a vu dans le film LOL (où la mère de l’adolescente est tout aussi importante que l’ado elle-même) et on le retrouve dans Une Rencontre (d’une manière, certes, moins prononcée). C’est un cinéma du présent, du quotidien, qui vient s’intéresser à des histoires banales pouvant arriver à n’importe qui mais qui, au lieu de se focaliser uniquement sur un personnage, décide de prendre tout un ensemble. Dans l’esprit, on est proche du cinéma de Claude Pinoteau. Difficile d’ailleurs de ne pas penser à La Boum ou à L’Étudiante lorsque l’on voit Sophie Marceau à l’écran d’Une Rencontre. Elle est toujours Vic, mais quelques décennies ont passé.

L’autre atout de ce film réside dans le duo que forment Sophie Marceau et François Cluzet. A l’écran, le couple fonctionne à merveille. Il y a une belle complicité entre eux, ce qui rend l’intimité qu’ils partagent tout à fait crédible. Sur ce point, la rencontre est réussie.

Enfin, le scénario adopte un parti-pris sans jugement autour de la question de l’infidélité. Il n’est pas moralisateur, montrant au contraire que cela peut toucher n’importe qui – même (et surtout) ceux pour qui cela paraissait inconcevable jusqu’alors. Il y a la passion et la raison et l’être humain reste  faillible. Il n’est pas à l’abri de déroger à ses principes les plus solides, surtout lorsque l’amour s’en mêle. Et qu’importe la morale. De toutes façons, « n’oubliez jamais que ce qu’il y a d’encombrant dans la morale, c’est que c’est toujours la morale des autres ».

Ce film a donc des qualités, oui, mais cela reste une jolie romance comme on en a déjà vu et comme on en reverra. La mise en scène, qui est tout de même plutôt bien faite, n’est pas si originale que cela. Car ça n’est pas le premier film où l’on voit des plans osciller entre réalité et onirisme. Des plans qui d’ailleurs n’instillent pas une seconde le doute chez le spectateur. On sait systématiquement où l’on est, et où l’on va. Et puis franchement, le rapport à la physique quantique ! S’il y a bien une chose dont Lisa Azuelos aurait pu se passer dans son film, c’est ça. Il est bien trop peu abordé pour être crédible, et est complètement superflu… Et puis, dommage aussi que certains seconds rôles n’aient pas été suffisamment exploités, notamment celui d’Alexandre Astier, aussi présent dans le film qu’il ne l’est dans la bande-annonce alors que son personnage aurait pu prendre bien plus d’importance.

Un dernier mot sur la projection en elle-même, car les conditions étaient un peu particulières. Il s’agissait en effet d’une avant-première où la réalisatrice ainsi que les deux acteurs principaux étaient présents et où une quinzaine de cinémas de France étaient conviés, grâce à la magie de la technologie. Bon, le multiplex a eu des ratés dans certaines villes (pas à Besançon), mais on peut saluer l’idée car cela a permis la communication avec l’équipe du film puisque toutes les salles pouvaient poser des questions. Et vu que ces avants-premières ont généralement lieu à Paris, l’initiative mérite d’être remerciée.

D’ailleurs, parmi les questions, un spectateur a (à juste titre) interrogé Lisa Azuelos sur le genre de films qu’elle réalisait, en lui demandant si elle ne voulait pas s’essayer à autre chose. A cela, elle a plutôt répondu par la négative. Ce qui est dommage car pour avoir vu son court-métrage 14 millions de cris – réalisé à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes – le style polémique et engagé lui va également très bien. A méditer…

Film vu au cinéma Pathé Beaux-Arts de Besançon.

 

 La bande annonce

NOTE MaXoE
6
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5

Un film qui assume ce qu’il est, léger mais pas inepte, titillant nos papilles de doux caramel au beurre salé…
ON A AIMÉ !
- Le jeu des deux acteurs phares
- Une comédie sentimentale qui s'offre une réflexion sur l'amour et la tentation
- Des clichés assumés
- Le côté inter-générationnel
- L'absence de jugement
ON A MOINS AIMÉ...
- Seconds rôles transparents
- L'impression d'un vrai potentiel pas suffisamment exploré
- Le prétexte de la physique quantique
- Un film qui reste très classique
Une rencontre
Support(s) : Cinéma / DVD
Réalisation : Lisa Azuelos
Scénario : Lisa Azuelos
Durée : 80 mn
Genre : Comédie sentimentale revisitée
Sortie en France : 23/04/2014
Distribution : Pathé

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