Deux comics cette semaine. Et les deux nous parlent de violence et de mort. C’est comme ça !
La Mort Aux Yeux de Cristal
Nous sommes à Rome. Radka Sukova est l’égérie d’un très grand styliste français. Elle participe, avec un autre mannequin, à un défilé très classe. Au moment de rejoindre les loges, un fou furieux se jette sur sa collègue, la tue et la laisse énuclée, les yeux remplacés par des cristaux taillés. Quand on sait que Radka est réputée pour avoir les plus beaux yeux du monde, on se dit que le meurtrier lui en voulait, à elle, et s’est donc trompé de personne. Le commissaire Cornélia mène l’enquête et découvre ce milieu du business du corps féminin. Et puis petit à petit, il se trouve confronté à une organisation très mystique.
Je suis assez mitigé. Le pitch de départ est plutôt accrocheur et le milieu est idéal pour une petite critique de l’exploitation du corps des femmes. Mais, malheureusement, on a du mal à entrer dans l’histoire et c’est difficile de dire pourquoi. Les personnages sont intéressants mais ils ne sont pas assez creusés et certains détails semblent nous éloigner de la trame principale. Bref, la mayo ne prend pas vraiment. Le dessin a son style bien particulier, parfois élégant, parfois je le trouve plus maladroit. A l’image du récit. Ne vous y trompez pas, ce n’est pas désagréable à lire mais je n’ai pas accroché. Ce n’est que mon avis bien sûr.
Scénario : Lancelot Hamelin – Dessins : Étienne Oburie – La Mort Aux Yeux de Cristal – Glénat – 1000 feuilles – 120 pages – juin 2018 – prix 20,50 €
Criminal T7, Au Mauvais Endroit
La série Criminal met en scène des polars divers et variés, avec quelques personnages récurrents et des auteurs qui tournent. Cette fois, nous nous intéressons à Teeg Lawless, un malfrat notoire qui a écopé d’une peine d’un mois pour mauvais comportement. Il essaie de tirer sa peine gentiment (en lisant des comics de séries B, d’où les planches ci-dessous) quand il est agressé par un prisonnier pro-nazi. Et ce n’est pas la seule fois, il apprend même que quelqu’un a mis un contrat sur sa tête et il ne sait pas pourquoi. Il tient le choc malgré des attaques incessantes et commence sa traque du coupable à sa sortie.
Ce tome propose deux histoires mettant en scène notre ami Teeg. La deuxième nous fait faire connaissance avec son fils qui file déjà un mauvais coton. Il faut dire qu’avec un père comme ça, c’est compliqué de devenir enfant de choeur. Les deux récits portent la marque d’Ed Brubaker, c’est bien écrit, c’est percutant et les dialogues sont acérés. Les histoires sont sans prétention, vous n’allez pas vous perdre dans les méandres du scénario. Cela se lit comme une très bonne série B, bien huilée, bien foutue. Le dessin n’est pas en reste avec ce qu’il faut de noirceur pour illustrer ces planches assez violentes.
Scénario : Ed Brubaker – Dessins : Sean Phillips, Elizabeth Breitweiser – Criminal T7, Au Mauvais Endroit – Delcourt – Contrebande – 112 pages – mars 2018 – prix 14,95 €