Et voilà une semaine bien remplie. Un Revival très prometteur nous a mis l’eau à la bouche, Batwoman est toujours aussi fascinante et Rocketeer nous fait le coup de la nostalgie. On les aime, les trois, et pas pour les mêmes raisons.
Revival T1, Bienvenue A La Maison
Scénario : Tim SEELEY
Dessin : Mike NORTON
Collection : Contrebande
Format : couleurs, 144 pages
Editeur : Delcourt
ISBN : 978-2-7560-3929-9
Web : http://www.editions-delcourt.fr
L’histoire : une petite ville dans le Wisconsin. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes sauf un petit détail tout de même. Les morts se mettent à revivre. Qui a dit « ouais ben c’est pas très original ! » ? Ok, ok je développe. Les morts en question ne sont pas des zombies tels qu’on les connaît. Pas de râles gutturaux, pas de membres en déliquescence, pas d’envie féroce de dévorer les humains. Non, ceux-là sont presque normaux, ils se remettent à revivre tout simplement.
La petite bourgade est chargée par les autorités fédérales de mettre en place une brigade spéciale qui doit faire face au phénomène. A priori, il ne s’agit pas de se méfier des ressuscités mais plutôt de tout ce qui les entoure. Les médias se précipitent vers la cité et les organisations en tout genre (religieuses, gouvernementales, associatives) s’intéressent de (trop) près au phénomène.
Dana Cypress fait partie de cette brigade. Les choses sont bien prises en main jusqu’à ce que le premier crime soit commis…
Notre avis : la richesse du récit réside tout simplement dans le thème soulevé de manière originale : quid de la vie et de la mort quand les morts se relèvent ? Surtout quand ceux-ci ne se distinguent finalement que peu des vivants. Car là les choses sont ambiguës. C’est beaucoup plus pratique quand on a affaire à des monstres. Ici se pose la question de la place de chacun. On sent monter une forme de xénophobie. Comment accepter ces êtres si semblables et en même temps si différents.
Et puis ces ranimés ont conscience de leur état. Ils se posent énormément de questions d’autant plus qu’ils ne peuvent pas mourir. Certains vont donc cacher leur état et ainsi infiltrer les vivants pour ne pas subir la suspicion ambiante.
Il en ressort une BD assez oppressante, par ses idées. Elle nous met mal à l’aise car elle nous pose les bonnes questions. Celles qui nous taraudent tous sur notre fin. Car si cette fin n’en était plus une, se pose la question de ce que nous faisons de notre vivant.
Le dessin est plutôt sobre, et c’est probablement volontaire, pour ne pas en rajouter. En tout cas, on a pris notre pied à la lecture de cette BD. On attend le volume 2 avec impatience. Surveillez votre entourage, les morts sont partout …
Appréciation :
Batwoman T2, En Immersion
Scénario : Blackman W. Haden, Williams III JH
Dessin : McCarthy Trevor, Reeder Amy
Collection : DC Renaissance
Format : couleurs, 160 pages
Editeur : Urban Comics
ISBN : 9782365772235
Web : http://www.urban-comics.com
L’histoire : c’est la première fois que nous chroniquons un album de Batwoman dans nos colonnes. Il est alors nécessaire de préciser certaines choses. Et la principale réside dans cette phrase : Il ne faut pas confondre Batwoman et Batgirl. C’est souvent l’erreur populaire et c’est normal car les deux personnages sont très liés. Batgirl est, la plupart du temps, à Batwoman ce que Robin est à Batman. Ben oui, la famille Bat, c’est toujours un peu compliqué, du coup on ne va pas rentrer dans le détail des différentes femmes qui ont incarné Batgirl, il y a de quoi en perdre son latin. Du côté de Batwoman, c’est plus simple, il s’agit de Kate Kane, un point c’est tout. Caractère en acier trempé et capacités physiques d’exception.
Elle enquête, dans le cadre de cette série, sur des enlèvements d’enfants. Elle doit s’approcher de l’organisation Medusa qui semble à l’origine de ces méfaits. Pour cela, elle se fait recruter par le D.E.U.S (Département des Evénements Ultra-Spéciaux de Gotham) qui met à sa disposition des gadgets et un réseau de renseignements des plus utiles. Batwoman va donc devoir jouer dans l’ombre et même s’opposer à la police officielle et donc à sa compagne. Pendant ce temps-là, Flamebird est toujours dans le coma …
Notre avis : ce qui frappe immédiatement dans cet ouvrage, c’est la qualité graphique des planches qui nous sont livrées ici. Kate est magnifique dans son costume d’héroïne. Les ombres et les contrastes sont sublimes et l’encrage est d’exception. Le roux de la chevelure de Batwoman nous saute aux yeux à chaque page et cela d’autant plus qu’il met magnifiquement en valeur le blanc éclatant de son visage. On apprécie aussi la mise en scène, toujours intelligente, toujours inspirée.
On est un peu plus réservé sur la manière de nous raconter l’histoire. Les auteurs ont choisi de multiplier les voyages dans l’espace et le temps. On commence par Batwoman maintenant, pour rebondir sur sa copine dans le passé avant de revenir sur un autre théâtre d’opération à un autre moment. En gros, pour bien suivre, il faut s’accrocher. On comprend la démarche artistique mais elle a été poussée jusqu’au bout et cela pourrait dérouter certains lecteurs.
En tout cas, les personnages ne manquent pas d’épaisseur. Et puis ce comics a un petit quelque chose en plus. Les auteurs n’hésitent pas à nous servir un récit sans concessions. Kate est prête à tout, sa relation lesbienne avec sa petite amie flic ne tient qu’à un fil et les ennemis sont franchement horribles… C’est débridé quoi !
Appréciation :
Rocketeer, Nouvelles Aventures T1, Le Cargo Maudit
Scénario : Mark WAID
Dessin : Chris SAMNEE
Collection : Contrebande
Format : couleurs, 112 pages
Editeur : Delcourt
ISBN : 978-2-7560-3268-9
Web : http://www.editions-delcourt.fr
L’histoire : Cliff Secord est un pilote de talent. Mais voler simplement, dans un coucou, ça ne lui suffit pas. Monsieur en veut plus, il souhaite la liberté. Cette liberté lui est offerte par un prototype de fusée dorsale. Voilà, Rocketeer est né ! Dans cet album, signant un reboot de la série, il se trouve confronté à un mystérieux cargo qui embarque des non moins mystérieuses créatures. Celles-ci sont destinées à raser une ville entière. Encore mieux, les méchants-tout-plein convoitent la technologie du propulseur dorsal de Rocketeer. La lutte est engagée.
Notre avis : oui on a aimé alors que l’histoire manque un peu de consistance, alors que la narration a quelques hoquets par moments, alors que … Ce comics n’est pas exempt de défauts mais il signe aussi le retour de l’homme fusée. Après la mort de Dave Stevens, la série s’est noyée dans des publications peu glorieuses. On retrouve ainsi l’esprit originel. Des personnages qui sentent bon les années 30, un trait qui se la joue rétro et une histoire qui nous rappelle nos lectures d’enfance. Alors on aurait aimé un peu plus de ténèbres mais finalement cet album rend hommage à l’esprit de la série. On le dévore avec les yeux d’un enfant, innocemment. Et puis cette mise en place nous promet probablement de belles choses pour la suite, on attend donc le tome 2 pour se faire une idée définitive.
Appréciation :