En plein focus Epoque Victorienne, on aurait pu vous proposer des comics qui nageaient dans cette ambiance. Il y a ainsi From Hell d’Alan Moore ou certains Sherlock Holmes. Il y a aussi la série The Sixth Gun qui se passe aux US à cette même époque, on y décèle quelques points communs, notamment dans l’habillement. Nous vous proposerons un petit dossier, c’est promis. En attendant, nous avons jeté notre dévolu sur une cité qui emprunte surtout au néo-gothique mais dont certains personnages, comme le pingouin par exemple, n’auraient pas dépareillé dans la Londres Victorienne. Nous vous avons déjà proposé des comics en vrac spécial Gotham et bien on recommence. Et cette fois sur deux semaines. Voici le premier volet. 

Batman No Man’s Land tome 5

Vous connaissez bien la série maintenant. Nous vous avons proposé une chronique pour chacun des volumes sortis à ce jour (tome 1, 2, 3 et 4). On vous campe le décor. Gotham a subi un séisme d’une violence rare. Les habitants ont eu un certain temps pour évacuer, passé ce délai, les forces de l’ordre ont bouclé la ville qui devient alors un vase clos dans lequel les luttes de pouvoirs sont exacerbées. Batman et ses amis doivent ainsi faire face à des vilains très organisés qui surfent sur la peur des gens. Comme toujours, on nous sert des histoires variées dans ce volume conséquent. Certains mini-arcs sortent du lot. On pense ainsi à Chemin de Fer Souterrain qui nous présente l’agent Bock et sa lutte contre le pingouin pour protéger les enfants qu’il a recueillis. Il y a aussi Soirée en Ville qui nous montre un Bane désireux de relancer la guerre entre double-face et le pingouin. Jim Gordon est le héros involontaire de Jurisprudence qui décrit son enlèvement par double-face, enlèvement qui va mettre à mal son amitié avec Batman. On a même le droit à une visite de Superman, plus heureuse que la dernière qu’il avait effectuée dans cette Gotham dévastée. 

Cette série reste sur la même ligne. Elle offre un nouveau contexte dans cette ambiance post-apocalyptique. Les histoires, souvent assez courtes, manquent un peu de profondeur mais il faut les déguster comme on le ferait avec des Pulp ou avec les Contes de la Crypte. Quelques passages sont assez goûteux. On pense notamment à la perte de confiance entre Gordon et Batman, on les sent en permanence sur le fil du rasoir. Il y a aussi Monnaie d’Echange Spirituelle qui cherche la lumière dans ce tunnel sans fin. On retrouve des dessins inégaux comme toujours dans ce genre d’ouvrage, on ne peut pas y échapper. 

En bref, c’est agréable à lire, les différentes histoires ne manquent pas de sel. Elles se lisent sans prise de tête, juste pour le plaisir de continuer à explorer ce nouvel univers. Et puis, l’air de rien, on sent les lignes bouger un peu, la fin de l’histoire n’est pas bien loin…

Contient : Legends of the Dark Knight 123-125, Shadow of the Bat 91-93, Batman 571-572, Detective Comics 738-739, Robin 71-72, Batman Chronicles 18, Catwoman 75, Azrael 59

Scénario : collectif – Dessins : collectif – Batman No Man’s Land tome 5 – Urban Comics – DC Classiques – 352 pages – juillet 2015 – prix 28 €

Batman Eternal tome 2

Difficile de vous décrire le scénario de cet opus. Mais nous allons essayer tout de même et si vous êtes perdus, vous pouvez toujours relire la chronique du premier opus. Un complot court à Gotham. Le commissaire Gordon a été emprisonné à Black Gate, accusé à tort d’avoir fait dérailler une rame de métro. Batman cherche évidemment à l’innocenter et pour cela il utilise toute sa famille. Batgirl part au brésil sur une piste qui pourrait les aider, Batwing explore, avec Corrigan, les sous-sols de l’asile d’Arkham et Red Robin cherche à savoir quelle maladie frappe mystérieusement les habitants des Narrows. L’opération n’est pas facile car les vilains semblent tous sortir de leur torpeur. Falcone est de retour en ville, l’architecte s’en mêle, le farceur aussi et puis les prisonniers de Black Gate sont incontrôlables. Evidemment, on pourrait aussi vous parler de la fille d’Alfred qui vient de débarquer dans sa vie ! Petit à petit les ficelles du complot se dévoilent.

La série marque un tout petit peu le pas sur cet album. C’est la faute à une narration qui a tendance à nous perdre parfois. Il faut dire que le scénario est bien alambiqué et la multiplication des théâtres d’opération ne facilite pas la lecture. Cela étant dit, les fans de l’univers seront aux anges. Cela fait longtemps que l’on a pas vu une telle réunion de héros et de vilains. Les choses partent dans tous les sens et les ressentiments longtemps enfouis remontent à la surface. Ce qui est plaisant, une fois de plus, c’est le côté sombre de la ville. L’univers de Batman tient plus du polar que du genre super-héros, on y croise des fous furieux, des psychopathes, des indices en pagaille. Et ça c’est vraiment bien. 

Le dessin est inégal et c’est normal vue la pléthore d’artistes impliqués et forcément, vous aimerez des choses et d’autres un peu moins. 

La série continue de nous plaire même si ses aspects foutraques sont parfois gênants. 

Contient Batman Eternal #14-26

Scénario : collectif – Dessins :  collectif – Batman Eternal tome 2 – Urban Comics – DC Renaissance – 296 pages – mai 2015 – prix 22,50 €