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La BD du jour : Le grand voyage de Rameau de Phicil (Soleil)

Nous poursuivons la présentation détaillée des ouvrages proposés dans notre article de conseils d’achat de fin d’année. Aujourd’hui nous vous proposons de découvrir la chronique de ce long voyage initiatique d’une jeune fille exclue de son peuple des bois qui va découvrir le Londres Victorien…

Jadis, en des temps lointains, trois membres de la communauté des mille feuilles partirent vers la ville, bien au-delà de la forêt protectrice. De ce voyage non sans danger ils ramenèrent avec eux tout un lot d’objets hétéroclites et inconnus dont un mystérieux sachet renfermant des pierres noires, utilisées par les hommes pour envoyer dans le ciel nocturne des étincelles multicolores. Lorsque les trois aventuriers décidèrent d’y mettre le feu, pour éblouir l’assemblée hébétée du village, une déflagration traversa l’air et répandit une fumée, qui, une fois dissipée, révéla les corps des trois jeunes gens et de quatre autres membres de la communauté. Depuis cet épisode tragique, il est interdit au peuple des mille feuilles de se rapprocher de la lisière de la forêt pour ne pas revivre un jour cet incident tragique. Pourtant, une jeune fille du nom de Rameau va enfreindre cette loi et se verra exclue de la communauté. Elle décidera dès lors de rejoindre la ville pour découvrir comment vivent les hommes. Elle sera accompagnée dans son voyage d’un vieil ermite malvoyant et d’une grenouille. Aidés d’une carpe, d’un canard et d’un cygne, ils parviendront dans les faubourgs de la grande ville, avant qu’un chat-guide ne vienne les immiscer dans les ruelles d’un Londres victorien aussi dangereux que mystérieux…

Les interdits ne sont faits que pour être brisés. Pour Rameau, s’éloigner du bois qui héberge les siens signifiait plus que d’enfreindre la règle, aiguiser sa curiosité et alimenter cette envie qui l’anime de découvrir comment vivent les hommes dont on dit qu’ils ont le cœur malade. Partir n’était donc pas en soi une véritable punition mais bien plus le blanc-seing pour aller découvrir le lieu de vie des géants. Dans un Londres victorien qui affiche les marques d’une révolution industrielle qui a depuis peu appauvrit le plus grand nombre, les tensions restent palpables. Rameau vit tout ce qu’elle découvre comme un spectacle et un émerveillement. Elle admire les belles femmes humaines qui arborent de belles robes, elle reste sans voix devant le port de Londres dans lequel des bateaux géants mouillent dans l’attente d’un grand voyage, puis, sous le vernis de Picadilly et des belles artères de la ville, elle entre dans les ruelles obscures de l’Est End et de Whitechapel, là où vivent les miséreux et découvre que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Dans un récit subtil, destiné à un large public, Phicil offre une réflexion sur l’homme, ses travers, sa capacité à faire le mal, à vivre de manière individualiste et sans projet véritable autre que matériel. Il le fait en plaçant ses héros auprès des grandes figures du Londres victorien, écrivains ou politiques dont il distille, en plus de superbes reproductions de peinture passées à la postérité, les mots et les idées marquantes. Un voyage pour Rameau en forme d’apprentissage. Superbe !

Phicil – Le grand voyage de Rameau – Soleil/Métamorphose


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