Comme chaque année, nous allons couvrir le Festival des Arts Martiaux qui pour sa 26ème édition, se tiendra le 26 mars prochain au Palais Omnisports de Paris Bercy. Nous avons déjà organisé deux concours qui ont permit à plusieurs d’entre vous de remporter des places pour le Festival et à d’autres de recevoir un DVD de l’événement.
Nous poursuivons donc notre ‘couverture’ de ce rendez-vous des fans d’arts martiaux avec la publication aujourd’hui d’un dossier Questions/Réponses avec Ghislaine Barissat, organisatrice du Festival et avec Benjamin Sébire, spécialiste du Bokator (boxe cambodgienne). Christian Tissier n’a en revanche pas répondu à nos questions avant la publication de ce dossier. Dommage !
Questions à Ghislaine Barissat, organisatrice du Festival
Quel est le pourcentage de participants que vous contactez et ceux qui vous contactent ?
On en contacte 40% et 60 % viennent directement.
Parmi ceux qui vous contactent, combien en retenez-vous ? Et sur quels critères ?
20%. En premier : l’art martial qu’ils représentent, ensuite le niveau des démonstrateurs qui doivent être des maîtres et des champions de niveau international, et enfin la qualité de la démonstration.
Avez-vous déjà souhaité voir quelqu’un participer qui ait refusé ? Si oui, qui ?
Oui, Maître Minoru Inaba, maître japonais pratiquant le Kenjutsu et l’Aikido.
Comment choisissez-vous le thème de chaque festival ?
En fonction des tendances qui se dessinent dans la pratique des arts martiaux d’un festival à l’autre.
Combien de temps à l’avance vous y prenez-vous pour préparer ce thème ?
Huit mois.
Comment doit-on s’y prendre si on veut participer au festival ?
Seuls les maîtres, ou les professeurs d’arts martiaux, ou les champions nationaux et internationaux peuvent participer au festival, bien-sûr accompagnés de leurs meilleurs experts. Il faut me contacter et m’envoyer une vidéo de 3 minutes du projet de démonstration que l’on souhaite présenter. La démonstration doit montrer aux spectateurs les principales caractéristiques de l’art martial qu’on représente et ses meilleures techniques.
Benjamin Sébire, spécialiste du Bokator
Comment voyez-vous la différence entre votre boxe et la boxe thaï qui est très connue en Europe ?
Le bokator en lui même est un art de combat où il y a 3500 ans le but était de tuer son adversaire , les combattants de bokator ne portaient pas de gants mais des lanières en crin de cheval, cela servait à vite blesser son adversaire. Le sol est inscrit dans l’art du bokator avec tout types de clés, d’étranglement et projection au sol. Les coudes et le genou sont beaucoup plus utilisés que dans le Muay thai, les armes tel que le pillon, le grand bâton, les deux bâtons, le sabre Khmer, etc, sont autorisés. Le bokator s’exerce sur terre battu, sur herbe ou sur paille et non sur un ring.
Aimeriez-vous que votre boxe devienne aussi connue que la boxe thaï dans le monde ?
Moi-même métisse Cambodgien, je cesserais de me démener comme un fou pour les arts martiaux khmer quand je pourrais prendre 10 personnes dans la rue en leur posant cette question : « Connaissez-vous le Kun khmer et le Bokator ? » et qu’ils pourront me répondre tous la même réponse : « Ahhh oui , ça vient du cambodge !! ». Là je serais satisfait de notre travail.
La plupart des arts martiaux exportés dans le monde subissent des transformations/évolutions. Pensez-vous que cela dénaturerait votre art martial ou est-ce une évolution normale ?
Tout art évolue avec le temps, même le bokator a évolué, la preuve : avant on mettait des lanières maintenant on met de mitaines façon MMA. Et puis je ne connais personne qui etait là il y a 3500 ans, mais je peux garantir que dans mon enseignement je garderais tous les termes traditionnels et mots cambodgiens. Exemple : pour définir un coup de pied bas, en Europe on utilise le terme « Low kick » alors qu’en Thaï cela se prononce « Tei-tat ». Je n’utiliserais pas le terme « low kick » mais le même terme qu’au Cambodge, et donc « Toat Krom ».
Y a-t-il des camps d’entrainement ? Sont-ils ouverts aux étrangers ?
Les clubs de Bokator se trouvent généralement au Cambodge, on en trouve aussi en Amérique. Les clubs cambodgiens sont très pauvres et ne disposent pas beaucoup de matériel. Le plus grand club est le club de mon Maître San Kim Sean qui se trouve à Phnom Penh, qui est pour ma part le plus approprié pour les étrangers car presque tout le monde parle anglais là-bas et un peu de français…