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Retour sur Blade Runner (de Ridley Scott) : Deux avis, sinon rien !
Plus humain que l'humain

A l’occasion de la sortie de Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve, une petite piqûre de rappel s’impose avec un retour sur le premier volet datant de 1982 et élevé au rang de chef-d’oeuvre de la S-F. Et puisque je n’étais pas née à l’époque, Tof vient gentiment me prêter main forte !

Un monde où la quasi-totalité de la faune et de la flore ont disparu. Un monde où la planète bleue est devenue insalubre pour les êtres humains, encouragés à émigrer vers des colonies situées sur d’autres planètes. Un monde dans lequel une mégacorporation – Tyrell Corporation – s’est lancée dans la conception des réplicants. Des automates androïdes créés à partir de cultures de chair et de peau, considérés comme des esclaves modernes utilisés pour les travaux pénibles ou dangereux, comme combattants ou comme objet de plaisir.

Bienvenu à Los Angeles, en 2019.

L’avis de Tof

Blade Runner ou une des œuvres de SF qui a marqué ma jeunesse. Une oeuvre noire et pessimiste au possible. D’ailleurs assez loin de mes préoccupations de galaxies lointaines de l’époque. Mais ce film a ce petit quelque chose de différent. Et quand il a débarqué en France, on a vraiment eu l’impression de vivre une expérience à part, peut-être car il a finalement un goût d’indépendant, d’oeuvre intellectuelle. Il faut dire que l’oeuvre qui l’inspire,  Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques de Philip K. Dick,  est un chef-d’oeuvre absolu. Alors oui le film prend quelques libertés avec ce livre mais l’esprit est bel et bien là.

Justement, abordons ce long métrage. Quelle belle descente dans la noirceur des rues et des âmes. Ces rues sont une vision du futur qui semble tellement plausible avec cette débauche de publicités et cette misère ambiante. Du côté des âmes, les seules qui ont envie de profiter de la vie sont celles qui sont condamnées à l’éphémère. Assez violent, souvent choquant, c’est surtout une leçon sur la vie et on ne peut s’empêcher de penser aux heures qui nous restent dans la nôtre. Pour moi, d’ailleurs, la scène culte est celle où Rutger Hauer (parfait de bout en bout) donne une leçon cinglante au spectateur que nous sommes. Harrison Ford livre aussi une prestation qui rend son personnage terriblement ambigu par moments. Cette ambiguïté, voulue par Ridley Scott, est le fil conducteur du film. D’ailleurs préférez la version director’s cut (parmi les cinq versions existantes), vision initiale du réalisateur qui avait du plier à l’époque face aux producteurs qui voulaient une fin moins sombre. Ils ont aussi enlevé la voix off, un rien désuète aujourd’hui. 

Ce film est un incontournable de l’anticipation. Et nous livre un univers qui ne peut laisser indifférent.

 

L’avis de Julie

Aujourd’hui, les dystopies au cinéma sont légion à tel point que cela en devient presque une habitude. Et pourtant, il est difficile d’en trouver une arrivant à la cheville de Blade Runner.

Partant d’un scénario finalement assez simple (une révolte de réplicants qui mène à leur traque afin de les « retirer »), le film de Ridley Scott est d’une grande profondeur dans sa réflexion sur l’humanité. L’histoire en devient presque secondaire, laissant place à une philosophie s’interrogeant sur ce qui définit l’être humain : la présence de souvenirs, de sentiments, d’empathie. Ça ne vous rappelle rien ? Ghost in the Shell, Westworld (et bien d’autres encore) ont évidemment été influencés par Blade Runner dans les thématiques soulevées. Et c’est aussi en cela que ce chef-d’oeuvre de la S-F (n’ayons pas peur des mots) est une oeuvre à part. Une oeuvre qui en a influencé d’autres. Et qui continue à en influencer.

D’un point de vue formel, que dire d’autre si ce n’est que Blade Runner est à l’avant-garde de la S-F. Et surtout du cyberpunk (un autre élément qui a inspiré Ghost in the Shell). Los Angeles est une mégalopole pluvieuse où s’élèvent une multitude d’immeubles recouverts de panneaux publicitaires lumineux, rappelant certaines métropoles japonaises. Tout y est froid, sombre et désenchanté, les quelques traits de lumière étant dénués de la moindre chaleur. Difficile d’imaginer que le film a été réalisé en 1982 tant son univers visuel est bluffant.

Une oeuvre qui – au delà du chef-d’oeuvre – mérite sans conteste le rang de film culte.

Blade Runner, réalisé par Ridley Scott. Avec Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young, Daryl Hannah, … Sorti le 15 septembre 1982.

 

Si vous souhaitez jouer un peu les prolongations, sachez qu’il existe un livre de la série « BFI : Les Classiques du Cinéma » chez Akileos consacré à Blade Runner. Son auteur – Scott Bukatman – y aborde les coulisses du film, les différentes versions mais également les thèmes soulevés, avec une réflexion générale autour de la S-F au cinéma. Une bonne manière d’en apprendre encore plus sur cet univers.


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