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Comics en Vrac : Northlanders T1, Batman Cataclysme

Une semaine consacrée à des ouvrages Urban Comics. Le premier est le premier tome d’une série de trois sur les vikings. Vous allez aimer. Le deuxième confronte Batman à un ennemi inattendu : notre mère nature.

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northlanderstome1-couvNorthlanders tome 1, Le Livre Anglo-Saxon

5

 

Urban Comics commence ici une collection de 3 tomes, 3 livres dédiés aux hommes du Nord. Vikings, Suédois, Saxons, Irlandais, Brian Wood aime ces peuples et leurs contrées. Il nous propose, pour partager sa passion, plusieurs récits regroupés dans cet ouvrage de 480 pages appelé le livre des anglo-saxons.  

Le premier d’entre eux, Lindisfarne,  part du pitch habituel. Les Vikings débarquent à Lindisfarne, au nord de l’Angleterre. Ils y trouvent des guerriers chrétiens qui ne vont pas leur opposer une véritable armée. Ils y trouvent aussi un jeune garçon maltraité par un père et un frère qui ne l’aiment pas. C’est peut-être cela qui va le sauver. Le deuxième récit, Skjaldmös, prend le contre-pied. Les Danois sont installés au centre de l’Angleterre et les Saxons veulent ces terres. Le massacre a lieu, au bénéfice de l’envahisseur. Mais trois femmes résistent, trois destins particuliers.

Sven est le héros de la troisième histoire appelée Sven Le Revenant. Exilé en Turquie, depuis son plus jeune âge, l’héritier de la terre des Orcades décide de revenir à la maison. Son père est mort et son oncle pose une main de fer sur ces terres torturées. Dis comme cela, on pourrait envisager le plus classique des récits mais il n’en est rien. Celui-ci vous réserve bien des surprises. Enfin, l’histoire de Magnus, Irlandais laissant mort et destruction sur sa route, est fascinante en tous points. Qu’est-ce qui le pousse à faire cela ? Brian Wood va vous prouver qu’il est passé maître dans l’art de la manipulation. Un autre récit interlude, mettant en scène une jeune femme guerrière, vient compléter ce beau tableau. 

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L’avis de Tof

Quelle belle surprise que ce recueil. Brian Wood nous transmet sa passion pour les peuples du Nord et ses histoires ne tombent jamais dans la facilité. Dans Skjaldmös, on est saisi par le portrait de ces trois femmes. Leur détermination donne la mesure de ce peuple si fier. Epoustouflant. Dans la même veine, l’histoire de Sven se joue de nous. Alors que l’on aurait pu se retrouver sur des rails maintes fois visitées, l’auteur arrive à nous surprendre. Les personnages sont finement creusés et les destins sont surprenants comme le dénouement d’ailleurs. On se prend à aimer tous ces gens, à aimer cette terre si hostile. Brian sait prendre le temps, celui des années qui passent, afin de mieux camper son histoire. Le récit de Magnus est plus abrupte mais pas moins savoureux. La fin de l’histoire va vous scotcher, à n’en pas douter. 

Toutes ces histoires nous plongent dans la culture des vikings, dans celle du moyen âge, dans celle de ces terres si souvent convoitées. Pour cela Brian Wood fait office de narrateur hors pair. Mais il sait aussi soulever les thèmes propres à la société humaine. C’est d’ailleurs le lien parents-enfants qui est le plus mis en avant. Les personnages ont tous un compte à régler avec leurs géniteurs. L’abandon, la non reconnaissance, la violence sont autant de points abordés ici. Ils sont même à la source de tout. On sent aussi une certaine fascination pour celle violence qui faisait partie du quotidien. Période sombre s’il en est.   

Du côté du trait, nous avons préféré celui de Danijel Zezelj. Celui-ci joue avec habileté sur les ombres, sur les contrastes. Parfait pour le récit des trois femmes rebelles. Les dessins de Davide Gianfelice ne sont pas en reste non plus. Il habille l’histoire de Sven d’un trait sans concessions, propre à restituer cette incroyable violence. 

 

L’avis de Seb

Les vikings fascinent par leur histoire et leur pratique de l’art de la guerre. Toujours enclins à vivre de rapines le long des côtes avant de revenir paisiblement chez eux. Pas de désir d’expansion, de possessions autres que celles qui suffisent à assurer leur subsistance. Brian Wood, le scénariste de ce projet débuté en 2008, aime l’histoire de ce peuple. Lui l’américain se plait ainsi à raconter dans le dossier qui clôt l’album comment est née sa passion pour ce peuple et au-delà pour ces régions austères baignées par les vents. Des récits proposés émerge la violence d’une époque où vivre vieux représente une véritable gageure pour un homme en âge de se battre. Mais si les combats, dépeints avec un réalisme, une noirceur et une force symbolique réels occupent la plus grande partie des différents récits de ce recueil, ils ne sont que la résultante d’une époque aux antagonismes affirmés. Il y a tout d’abord cette opposition culturelle forte entre des peuples anglais ou irlandais peu portés vers les rapines et qui subsistent grâce à la culture de leur terre et au commerce qu’ils font des rares surplus et le peuple viking qui, installé sur des terres peu propices à l’agriculture, est obligé de trouver ailleurs de quoi se nourrir par d’autres denrées que celles de la mer. Il y a ensuite cette opposition religieuse entre des peuples anglo-saxons gagnés par l’arrivée progressive du christianisme (Scots, Pictes, Irlandais…) à laquelle les vikings opposent des rites païens méconnus. Il y a ensuite cet antagonisme qui date du début du XIème siècle lié à la décision d’Æthelred II d’Angleterre de faire massacrer en 1002 tous les danois présents dans le royaume en raison de la multiplication des rapines opérées le long des côtes.

Bien avant cela, tout avait débuté à la fin du VIIIème siècle avec le premier raid sanglant des vikings sur Lindisfarne haut lieu symbolique de l’implantation du christianisme en Angleterre. Brian Wood développe le récit de cette histoire dans un diptyque qui ouvre Northlanders. On y voit un jeune garçon guider l’envahisseur vers l’abbaye de Lindisfarne. Celui-ci sera ravagé et les moines ainsi que la plupart des hommes du village seront massacrés. Les histoires développées ici se construisent donc à partir d’une documentation minutieuse, puisée notamment de La chronique anglo-saxonne (recueil de textes anciens du royaume d’Angleterre) à partir de laquelle l’auteur tisse des récits romancés d’une efficacité redoutable.
L’histoire de Sven par exemple nous donne à voir le destin d’un paria exilé à Constantinople qui va essayer de reconquérir les droits sur la fortune de son père, seigneur des Orcades récemment décédé. Ce récit qui se développe en huit chapitres sur plus de 200 pages expose toute la complexité du peuple viking gagné par des luttes d’influences et qui vit le jour présent comme s’il était le dernier. D’un point de vue graphique Brian Wood s’est entouré de cinq dessinateurs aux profils marqués choisis en fonction des récits. La touche féminine et poétique de la dessinatrice Marian Churchland convient parfaitement au récit La fille de Thor. Les volutes et l’onirisme émergent du trait de Danijel Zezelj qui adapte le récit de trois femmes, dernières survivantes de leur peuple installé en Mercie danoise, dont les hommes sont morts lors d’une sortie en mer. Davide Gianfelice, le dessinateur de Sven, excelle dans les scènes de combat et par le dynamisme de son trait. Ryan Kelly dans la Croix et le marteau parvient à capter toute la dramaturgie d’un récit dans la représentation de l’expressivité des visages des différents protagonistes. Dean Ormston dans Lindisfarne nous donne enfin à lire le récit vu depuis le regard d’un enfant, développant avec précision la violence qui frappe le jeune garçon et les rêves et cauchemars qui l’envahissent. Brian Wood possède une vraie plume et cela explique sans conteste la réussite de ce projet. Un petit évènement proposé par Urban Comics. Incontournable ! 

Scénario : Brian Wood – Dessins :  Collectif – Northlanders tome 1, Le Livre Anglo-Saxon – Urban Comics – Vertigo Essentiels – 480 pages – mars 2014 – prix 28 €

 

 

BatmanCataclysme-couvBatman Cataclysme

5

 

Gotham est à terre. Elle vient de subir un tremblement de terre d’une magnitude qui se situe au delà du 7 sur l’échelle de Richter. Personne n’est épargné, les morts sont nombreux. Même Batman est désemparé, il ne sait par quoi commencer et son manoir est quasi détruit. Cela dit, face à l’événement, il n’est pas seul. On retrouve pêle-mêle Nightwing, Robin, Catwoman ou encore Huntress. Evidemment les méchants sont aussi de la partie avec une prison de Black Gate qui est devenue une passoire, Arkham laissée aux mains de ses prisonniers et je ne vous raconte pas le nombre de pillards qui sautent sur l’occasion pour faire preuve d’un civisme cambrioleur. 

Cet ouvrage regroupe des récits publiés entre mars et mai 1998. Ils ont été puisés dans les différents magazines de l’époque, tous reliés par cet événement majeur. Ceci explique pourquoi l’histoire saute d’un héros à l’autre et cela, parfois, sans véritable enchaînement. 

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Pour tout dire, cet album est assez inégal. Les différentes histoires manquent de liant, à part la misère provoquée par le séisme. Certaines valent le coup, surtout quand elles montrent nos héros en proie aux doutes et d’autres sont bien trop superficielles pour vraiment convaincre. Certains récits arrivent même à cumuler une histoire trop fade avec des dessins façon cartoon qui ne collent pas, mais alors pas du tout à Gotham. 

Heureusement, il y a aussi du très bon. On pense notamment à la prison de Black Gate. Ici on nous sert une narration qui vaut le détour avec des personnages hauts en couleur. On a aussi beaucoup aimé quand le Joker est entré dans la dance. Il donne, comme d’habitude, une belle maturité au récit. Ces passages nous font oublier la faiblesse de certains autres.  

Scénario : Collectif – Dessins :  Collectif – Batman Cataclysme – Urban Comics – DC Classiques – 496 pages – mars 2014 – prix 35 €


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