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Conan le Cimmérien Tomes 6 et 7 (Glénat)
Deux avis sinon rien !

Suite de la série d’adaptations de récits de Conan le Cimmérien de Robert E. Howard avec deux histoires qui restent dans la veine des précédents projets proposés par Glénat. Virginie Augustin parvient à fauire de Chimères de fer dans la clarté lunaire, oeuvre mineure de Howard, un projet plein de punch et de mystères, tandis que Vatine, Hautière et Cassegrain portent Les clous rouges et nous invitent à relire l’oeuvre originale. Deux récits décortiqués à quatre mains ! 

Conan – Chimères de fer dans la clarté lunaire
Sur le champ de bataille la désolation règne. Dans un combat épique dont les dés étaient pipés d’avance les soldats kozaki se sont fait surprendre et décimer par le grand Shah Amurath le seigneur d’Akif. En bordure du champ de bataille se jouent d’autres destins. Vendue récemment comme esclave au Shah, Olivia a profité d’un moment d’inattention de sa garde pour fuir le palais majestueux. Mais le seigneur d’Akif en personne l’a poursuivie jusque dans les marais où il tente de l’agripper pour la ramener au palais. Car personne ne doit défier Amurath en personne. Pourtant au moment même où le puissant seigneur met la main sur Olivia, sort de derrière les roseaux un homme à la musculature impressionnante. Il se nomme Conan, et les hommes avec qui il combattaient ont tous péris à quelques mètres des marais. Le combat entre les deux hommes semble inévitable. Il tourne très vite à la boucherie, Conan tranchant le torse de son adversaire dans un geste à la puissance dévastatrice. Shah Amurath mort, Conan et Olivia vont devoir fuir pour éviter la colère et la vengeance des chevaliers d’Akif. Les deux échouent sur une île a priori peu explorée où ils espèrent se faire oublier. Une île inhabitée où s’élèvent pourtant en son cœur les ruines d’un palais monumental qui développe une dangereuse magie. Comment nos deux héros vont-ils échapper aux hommes qui les poursuivent et aux périls qui les menaces de l’intérieur même de l’île ?

L’avis de Seb :     
Au départ un scénario pas franchement novateur qui se résume à parcourir les thèmes du combat, de la fuite, de la vengeance et de l’île mystérieuse. Le tout saupoudré d’une belle naïade en recherche de sécurité dans les bras du puissant Conan. Quelques dangers disséminés ici ou là, une étrange magie, la présence de statues qui semblent vivantes complètent le récit. Cette histoire de Conan était une commande de l’éditeur qui devait répondre à des critères commerciaux précis pour attirer le lecteur dans une période où l’édition américaine, plongée dans l’après jeudi noir de 1929, commençait à vaciller. Pour autant Robert E. Howard n’a pas tout sacrifié. Il donne à voir dans la scène des statues, dans cette relation qui se construit entre ses héros, et dans les scènes nocturnes, des moments plutôt intéressants. Et c’est justement ces aspects-là que Virginie Augustin renforce de son dessin. La scène du rêve éveillé au cœur du mystérieux temple dans lequel Olivia et Conan dorment le premier soir et un modèle de construction, les scènes de nuits développent quant à elles une puissance accentuée par le mystère du récit. Un travail soigné de la part d’une auteure qui a saisi toutes les nuances du texte.

L’avis de Tof :
Notre ami Conan se trouve dans une situation bien périlleuse, comme d’habitude d’ailleurs. Ce constat pourrait révéler une forme de lassitude de ma part mais il n’en n’est rien. C’est bien là le talent de Virginie Augustin, elle part d’une trame plutôt convenue pour en faire encore une bien jolie aventure de notre barbare. Elle ajoute ainsi une dimension mystique et horrifique assez bien sentie, les statues de cette île maudite éveillent une peur bien réelle je trouve. Et puis la compagne de Conan, car oui il y a très souvent une compagne, ne manque pas d’épaisseur. L’auteure la construit petit à petit au fil des pages et les dernières planches nous donnent vraiment envie de la connaître mieux. Le tout est servi par un trait habile et sombre à souhait. Voilà donc encore une aventure dépaysante, bourrée d’action et d’aventure et qui nous présente un Conan comme on l’aime : brutal et humain !

 

Conan – Les clous rouges
Notre barbare préféré est encore en vadrouille, il a vraiment du mal à se poser le bougre. On le retrouve à la période où il n’était qu’un mercenaire, bien avant qu’il n’ait quelques lettres de noblesse. Le voilà, surpris à la sortie d’une forêt, par Valeria, une guerrière hors-normes. Celle-ci semble recherchée par les troupes de Zarallo et cela tombe plutôt mal car Conan frayait parmi ces troupes. Mais, heureusement, il a décidé de faire sécession, c’est donc un peu le hasard qui l’a conduit jusque-là. Mais il aurait mieux fait de s’abstenir car nos deux personnages se font surprendre par un Dragon, oui rien que ça ! En essayant de le fuir, ils découvrent une immense cité fortifiée qui semble abandonnée. Ce n’est qu’illusion car elle est, au contraire, le théâtre d’une lutte ancestrale.

L’avis de Tof :
Encore une belle aventure pour notre Conan. Une fois de plus il rencontre une femme mais celle-ci a un caractère en béton armé et cela donne du relief à l’histoire. Ce qui fait sa profondeur aussi c’est cette histoire de conflit au sein de la cité perdue. Les tribus concernées plairont à tous les fans d’aventures exotiques. La BD se lit d’une traite avec un plaisir certain, celui du dépaysement, de l’aventure et de l’action. On pourrait chercher quelques thèmes plus profonds comme la jalousie, l’avidité ou la quête de l’éternité mais je préfère aborder cet ouvrage au premier degré : c’est du Conan, un point c’est tout. 

L’avis de Seb :
Pour une fois dans les récits de Robert E. Howard une femme n’est pas résumée à sa beauté et à sa fragilité. Valéria possède des charmes évidents mais aussi et surtout une habilité à combattre et un caractère bien trempé. Sa rencontre avec Conan le prouve dès la première scène. Les deux héros de ce récit vont pourtant très vite découvrir que, sur les terres où ils se trouvent, les dangers ne se déclinent pas sur un mode mineur. Pour preuve leurs chevaux dégustés en apéritif par un dragon passablement énervé qui règne sur la forêt que surplombent Conan et Valéria. Du haut de leur promontoire les deux guerriers observent au loin une cité en pierre d’une imposante dimension. Elle va très vite représenter pour eux une échappatoire aux dangers de cette contrée. Une cité de pierre inhabitée à première vue dans laquelle pourtant deux peuples se livrent un combat ancestral. Un récit maîtrisé par Vatine, Hautière et Cassegrain qui font le job en se lovant parfaitement dans le texte de Robert E. Howard. Un récit en huis-clos inspiré du voyage de l’auteur américain à Lincoln, ville connue par sa guerre de clans des plus sanglantes. Un récit sombre qui précède le suicide de l’auteur alors plongé dans une vie personnelle tourmentée. L’adaptation joue sur cette noirceur, la dépasse souvent pour mettre en avant l’absurdité de l’opposition entre les deux tribus. Savoureux !


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