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La BD du jour : Eloy d’Antonio Hernandez Palacios (Editions du Long Bec)

Madrid, siège franquiste de la guerre d’Espagne aurait pu plier dès 1937 sous les assauts répétés des forces rebelles. Pourtant, porté par l’espoir d’un peuple en la République, la capitale devait tenir, jusqu’à plier deux ans plus tard. Récit majeur de Palacios, Eloy est réédité dans un superbe écrin par Les éditions du Long Bec.  

La bande dessinée sur la guerre d’Espagne n’a jamais été aussi riche et prolixe que lors des dix dernières années. Des récits majeurs se sont développés avec le souci non seulement de retranscrire les événements fidèlement mais aussi avec le souhait de ne pas céder aux tentatives imposées par le Parti Populaire d’oublier et de minimiser les horreurs qui suivirent la guerre, à savoir les exécutions sommaires de plus 120 000 Espagnols jetés dans des fosses communes sur tous le territoire. Mais les récits de la guerre d’Espagne ne sont pas nés que dans une histoire récente. Dès la fin des années 70 Carlos Sampayo, Felipe Hernandez Cava, Carlos Gimenez et d’autres profitent de la fin de Franco pour sortir leur récits de la guerre d’Espagne. Antonio Hernandez Palacios est l’un d’eux. Avec sa série Eloy il donne à voir ce que fut, bien avant Les temps mauvais de Gimenez, le siège de Madrid. Dans un récit très documenté, le dessinateur nous fait revivre, jours après jours, ce que furent les combats dans la capitale espagnole juste après les combats du siège de l’Alcázar de Tolède. Au travers de son héros Eloy, qui naviguera sur le front, il donne à voir toute la désorganisation d’une armée faites de composantes trop idéologisées pour s’unir de manière efficace dans la lutte contre une armée franquistes portée par la fougue de ses combattants marocains. Malgré la succession de la présentation de faits, qui aurait pu perdre le lecteur, la grande force du récit de Palacios vient de l’ambiance posée par l’auteur. Les planches sombres regorgent de détails, s’attardent sur les expressions, sur l’emprise des observateurs russes et l’efficacité des contingents étrangers. Sur les bombardements incessants et les corps meurtris. Les deux premiers volets de cette série, dont les albums étaient devenus difficilement trouvables, revoient le jour dans une intégrale en deux volets éditée par les exigeantes Editions du Long Bec. Un must à (re)découvrir…

Antonio Hernandez Palacios – Eloy – Editions du Long Bec


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