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La BD du jour : Nymphéas noirs de Duval et Cassegrain (Dupuis)

Giverny, ville de Monet et de ses Nymphéas. Musée à ciel ouvert qui attire tous les ans des milliers de visiteurs. C’est dans ce cadre a priori paisible qu’un meurtre est commis, suivi (ou précédé) de quelques autres. Adaptation lumineuse en BD d’un récit multi-primé de Michel Bussi.

La petite ville de Giverny n’est plus qu’une vitrine pour touristes. Venus d’Europe et d’Asie, les visiteurs d’un jour se bercent pour quelques heures du cadre qui inspira le peintre Monet sur la dernière période de sa vie. Une période durant laquelle il devait peindre des centaines de Nymphéas de différents formats sous l’éclairage des différentes saisons. Aujourd’hui la ville ne possède plus le calme d’antan. Elle est même devenue étouffante, semblable à une prison de laquelle trois femmes voudraient s’échapper à jamais. La première, vieille femme de plus de 80 ans vivait recluse dans sa demeure. La seconde, institutrice rêvait de tromper un mari qu’elle n’avait jamais aimé. La dernière était une fillette âgée de 11 ans seulement douée pour la peinture.

Ces trois femmes devaient être au cœur d’une affaire de meurtre. Pour diverses raisons et diverses implications. Mai 2010, alors qu’elle effectue sa promenade journalière, la vieille femme tombe sur le corps sans vie d’un homme allongé dans un ru qui part de la ville. L’homme n’est pas un inconnu. Ophtalmologue à Paris, il possède une belle demeure dans la petite ville du peintre. Plaie ouverte au cœur, l’autre à la tête. Pas de doute sur la qualification de meurtre. Pour le commissaire dépêché sur les lieux et son inspecteur, le doute n’est pas permis. Les deux vont alors sillonner le village pour tenter de trouver un mobile à ce crime et les possibles suspects. Le côté volage de l’homme autorise toutes les pistes, tout comme son désir impossible de mettre la main sur un des Nymphéas de Monet dont la cote ne cesse de grimper lors des ventes aux enchères…

Adapter un roman en BD n’est jamais une mince affaire. Il faut tout à la fois rendre hommage à l’œuvre originale sans pour autant s’y enfermer et se faire trop respectueux. Ici le défi était d’autant plus de taille qu’il s’agissait de mettre en scène une ville baignée par la peinture. Le dessin se devait donc d’être à la hauteur pour poser le cadre et l’ambiance. Fred Duval et Didier Cassegrain s’y plongent avec une facilité déconcertante et rendent honneur au récit de Michel Bussi. Leurs personnages possèdent un fond, un mystère sur lequel les deux auteurs s’appuient pour densifier le suspense d’une histoire tout sauf évidente. Les rapports de l’institutrice et du commissaire, comme le jeu de la fillette travaillant pour un concours de peinture de la fondation Robinson nourrissent la trame. D’autant plus que les meurtres se multiplient à différentes époques et pour des motifs dissemblables. Quel mystère se joue sous nos yeux dans ce village paisible de l’Eure ? Une palette de couleurs immersive, une construction narrative aux petits oignons font de ce Nymphéas noirs un polar de grande classe, toujours sur le bon ton et prompt à nous surprendre sur chaque planche. Un des coups de cœur de l’année.

Fred Duval et Didier Cassegrain – Nymphéas noirs – Dupuis


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