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Match Aller, Rugby et polar en terre imaginaire…

Polar et rugby se mêlent de façon presque naturelle tant ils sont habités par des ingrédients communs : suspense, rebondissements et forte densité sociale. Parce que le polar possède cette capacité à égratigner le réel, à crier quelques vérités difficiles à dire (ou à entendre) par ailleurs, il retrouve, dans le rugby – sport peu académique, dans son sens le plus littéral, car fait de créativité, de désordre-ordonné, de recherche permanente du déséquilibre – des points communs capables de les lier, de les réunir et de stimuler notre imaginaire. Julien Capron en nous offrant Match Aller, réédité en poche chez J’ai Lu en ce début d’année, prouve que la réunion des deux fonctionne à merveille pour notre plus grand plaisir…

 

Julien Capron – Match Aller – J’ai Lu – 2010 – 8,40 euros

La finale bat son plein. Les joueurs sont concentrés. Ils doivent remporter le titre. Pour leur ville, leur public… Pour eux… Ils doivent obtenir ce titre. Chandelle, plaquage, essai, Volmeneur perd. La ville entière pleure car, toute entière, elle vibre pour son équipe : les Outrenoirs.

Première rencontre de la saison contre Laédicée. Athanase Cramarin, capitaine de l’équipe, ne cesse de repenser à cette cuisante défaite. La sienne. Il doit se racheter. Pour lui. Pour son équipe. Pour son public. « Il faut redonner espoir à une équipe inquiète ». Alors il y va. Il feinte la défense et il va. Le ballon est dans l’en-but. Essai et première victoire de la saison pour Volmeneur.

Retour aux vestiaires et l’euphorie laisse place à une réalité pour le moins glauque. Felix Valdafin, demi-de-mêlée, retrouve dans son sac de sport « un bloc de membres noirs, sans doute carbonisés ; pas de tête ; des restes, a priori de femme, probablement adulte ». Le premier d’une épopée macabre qui entraînera les enquêteurs Binasse et Garamande dans les recoins les plus obscurs de la ville.

Une ville, Volmeneur, une équipe, les Outrenoirs, un sport, le rugby, il n’en faut pas plus à Julien Capron pour planter le décor. Ajoutez à cela un zeste de mythologie grecque et une bonne dose de meurtre et vous obtenez Match aller : un polar en terre d’ovalie.

Même si la lecture du premier paragraphe, à la limite de la poésie et de l’envolée lyrique, peut paraître déroutante au vu de la couverture (un beau ballon de rugby), Julien Capron nous entraîne très rapidement dans son univers. Certes, ceux qui ne s’intéressent pas au rugby pourront y trouver de nombreuses longueurs lors des passages sur les matches ou les entraînements ; les néophytes, quant à eux, pourront indéniablement parfaire leur culture ovalistique avec les précieux conseils de l’entraîneur « Bon maintenant on applique les schémas de jeu. Les trois-quarts, vous lancez balle en main et les avants, vous plaquez ».  Derrière le XV de Volmeneur, il y a ces meurtres reconstituant les scènes les plus sanglantes de la mythologie grecque. Un match, un meurtre. Quatorze équipes et quatorze divinités éligibles au panthéon grec. Mais jusqu’où ira le massacre ? Match aller comme les treize premiers matches d’une saison ; en attendant ceux du  retour…


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