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Murat on the road…

Le Festival de Marne possède une indéniable force d’attraction. Pourquoi me direz-vous ? Tout d’abord car il réussit à nous convier à de grands moments de chanson française dans des salles improbables où le charme opère. Ensuite car il en impose par sa programmation aventureuse : imaginez… de la chanson à texte à une époque où les mots, et les images qu’ils génèrent, font peur, à une époque où la chanson vire parfois à de la chansonnette (avouons-le…) de bas étages. Alors, lorsqu’il nous est permis de venir rassurer nos oreilles sur de la Musique (avec un grand « M ») nous ne pouvons décliner l’invitation. Ça tombe bien, Jean-Louis Murat passe dans les parages à Villiers-sur-Marne le 15 octobre. Aussitôt glanée cette info, aussitôt nous nous faisons un plaisir de venir écouter et voir – car Murat sur scène ça peut aussi devenir un vrai spectacle – l’auvergnat de retour sur les routes pour présenter (notamment) son album Le cours ordinaire ces choses. Comme il le dira lui-même sur scène, Murat tourne peu, ses concerts sont rares donc précieux.

La première partie est confiée à Céline Ollivier qui devait aussi assurer un premier rideau de Prohom quelques jours plus tard. La jeune chanteuse assure sur un registre dépouillé sans artifices, strass et paillettes. Puisant ses influences aussi bien chez Gainsbourg, Birkin ou Nina Simone, Céline possède un grain de voix attachant au service de textes ciselés qui n’oublient jamais de poser des touches d’espiègleries qui pimentent le tout. Les tranches de vie qu’elle décline laissent trotter les mélodies en tête comme sur le titre La femme à l’éventail. Accompagnée de Nicolas Deutsch au piano et contrebasse elle nous distille 30 minutes qui posent véritablement l’ambiance de la soirée. On adhère.

Pose. Ravitaillement sandwiches pour les uns, dégourdissements des jambes pour d’autres, il faut incontestablement se mettre en condition pour accueillir Jean-Louis Murat.

La seconde partie débute. Et nous en avons confirmation, son dernier album, Le cours ordinaire des choses sera la base de la soirée. Ce vingtième opus, enregistré à Nashville, ville où le musicien rêvait de travailler un jour, sonne comme un retour aux sources de la musique, en tout cas comme le dit lui-même Murat, ‘à Nasville je me suis senti comme un poisson dans l’eau, j’ai su dès les premiers jours que j’étais au cœur du sujet : l’amour des chansons’. Cet amour des chansons, il le transmet sur scène avec les ingrédients qui ont forgé sa patte, une part d’indécence, de vie et d’envie, de noir et de blanc qui se mêlent et se démêlent… bref un condensé d’émotions et de moments de vie que l’homme nous dévoile en se mettant à nu. Pour la peine le chanteur retrouve son équipe de choc : Stéphane Reynaud à la batterie, Fred Jimenez à la basse et Denis Clavaizolle aux claviers.

Murat sur scène c’est souvent un grand spectacle. Si l’homme se fait avare de dialogues avec son public, il ne l’est pas pour sa musique, et l’un dans l’autre on ne peut pas nier que l’essentiel est là. Lorsque la guitare se met à sonner, à vivre et occuper la scène, un tourbillon d’émotions envahit le spectateur. Murat sculpte ses ambiances, navigue à vue vers des terres éloignées avec l’envie permanente d’éviter toute facilité. Si certains retiennent ses coups de gueules récurrents hors scène, sa musique quant à elle évite tout formalisme, toute tentative putassière pour graver les esprits de ceux qui se laissent conquérir le temps d’un instant. L’énergie déployée tout au long des 2 heures du concert, le rappel somptueux sur Comme un incendie font de cette soirée un moment qui restera en tête.

Malgré les applaudissements soutenus Murat ne reviendra pas… Doit-on le regretter ? Non bien évidemment car il a déjà œuvré à nous réchauffer l’esprit… Et puis pour les privilégiés, il faut retenir que la tournée de Murat se poursuit : à Falaise (14) le 09/11, à St Chamond (42), le 12/11, à Nyon (Suisse) le 13/11, à Nantes (44) le 16/11 et enfin pour finir dans la capitale à l’Alhambra le 23/11. Que demander de plus ?


Crédit photos: Aymeric Warme Janville.


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