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MaXoE Festival 2022 : Découvrez les Prix de la Rédaction !

À l’issue de la 9ème édition du MaXoE Festival de juin dernier, nous avons révélé début juillet celles et ceux qui ont remporté le Grand Prix des Lecteurs (GPL) 2022 dans chacune des sélections qui étaient soumises aux votes. Vous avez pu les découvrir au travers de nos nombreux dossiers et interviews que nous avons publiés pendant le Festival mais aussi durant tout l’été et dans l’édition du MaXoE Festival – La Suite de septembre.

Pour clore comme il se doit cette très belle 9ème édition, nous vous proposons de découvrir aujourd’hui les Prix de la Rédaction (un prix attribué par la Rédaction pour chaque sélection) qui viennent compléter les gagnants du Grand Prix des Lecteurs pour lesquels vous avez été très nombreux à voter cette année encore et nous vous en remercions 😉

Le principe de chaque MaXoE Festival est de vous faire découvrir des artistes (musique), des films et des séries, des ouvrages (livres, BD, Comics, Manga) et des jeux vidéo, et de vous faire partager nos coups de coeur. Après les GPL 2022, nous vous présentons ci-dessous les Prix de la Rédaction 2022 en attendant les prochaines Sélections de l’édition 2023 !

 

Sélection Musique

Yam – Adèle & Robin

Le choix de tof : c’est difficile de choisir mais j’ai craqué pour ce duo de voix qui habille des mélodies magnifiques.

Notre chronique : Premières notes, une belle impression, première phrase chantée et je tombe carrément sous le charme. La voix d’Adèle est incroyable, douce et retenue, sûre et fragile. Vous savez ce sont ces voix bourrées d’émotion avec ces petites notes hors-piste, ces échappées belles de la gamme. J’adore. Et puis parlons de celle de Robin, douce et apaisée, grave et profonde, elle est parfaite pour se marier avec les notes d’Adèle. Cela faisait longtemps que je n’avais pas écouté une aussi jolie harmonie de timbres. Demain est un bijou, les voix se posent délicatement sur une mélodie habile. Il y a aussi Rivière. Ce morceau a quelque chose de majestueux, notamment sur le refrain. La basse s’impose et pose un tempo affirmé, parfait pour mettre en valeur les belles paroles qui nous sont proposées ici. Oui, il faut dire que les textes sont fins, poétiques à souhait, des mots simples sur notre vie, tout simplement. Enfin, les instruments nous livrent une partition ciselée, avec ce qu’il faut de petites originalités qui font toute la différence. 

 

Sélection JEUX VIDEO

Kena – Bridge of Spirits

Le choix de la rédaction : on a fait le choix d’un indé, car on aime ça ! Surtout quand ils rivalisent avec les productions AAA. 

Extrait de notre test : Vous l’avez sans doute constaté à la lecture de notre test, Kena – Bridge of Spirits est un véritable grand et gros coup de cœur. Pour son premier jeu, Ember Lab a vu les choses en grand, et on ne peut que les en remercier. Bon, oui c’est vrai, le soft ne révolutionne pas le genre Action, Aventure mais il fait très bien ce qu’il entreprend : des combats pêchus et dynamiques, une exploration variée et récompensée, des thèmes forts, un visuel magnifique, le tout dans une ambiance magistrale. Un must !

 

Sélection LIVRES

Impossible de ne choisir qu’un seul Prix de la Rédaction dans cette très riche Sélection Livres du GPL 2022. Mais puisqu’il faut faire des choix, ils se portent sur deux ouvrages qui chacun à leur manière nous offrent à voir l’état du monde dans lequel nous vivons. Qu’il s’agisse de l’Europe, aujourd’hui unie face au conflit qui se déroule en Ukraine mais qui n’a pas encore su nous offrir toute l’étendue de l’espace culturel qu’elle représente. Ou qu’il s’agisse d’un autre conflit, au Congo, où les femmes et les enfants sont les victimes de viols odieux dont les perpétrateurs restent impunis. L’horreur de la guerre et bien plus encore, celles d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs. Entre résilience et espoir, le chemin vers la paix et de la réparation semble encore bien (trop) long. Pourtant, il existe. Que ses ouvrages, à leur manière, nous inspirent !

‘Le Grand Tour’ de Olivier Guez

Le choix de la Rédaction : Et si un souffle nouveau était donné à l’Europe, ce vieux continent ? Dans la préface de son dernier ouvrage ‘Le Grand Tour: Autoportrait de l’Europe par ses écrivains‘ paru chez Grasset au mois de mars, Olivier Guez écrit : ‘In fine, le Grand Tour répond à la définition de l’Europe de Milan Kundera : un maximum de diversité dans un minimum d’espace – quelques centaines de pages‘.

C’est une balade au coeur de la culture et de l’histoire européennes que nous propose Olivier Guez qui à l’occasion de la présidence française de l’Union Européenne, a réuni 27 auteurs de toute l’Europe (un par état membre) pour nous faire partager un lieu qui évoque la culture ou l’histoire européenne. Le ghetto de Varsovie, texte fort et poignant de la Polonaise Agata Tuszynska, les plages du Débarquement par la Française Maylis de Kerangal, en passant par le Maltais Imannuel Mifsud qui parle du sort des migrants, l’Espagnol Fernando Aramburu, l’Allemand Daniel Kehlmann ou encore le Roumain Norman Manea qui évoque la poésie de Paul Celan, originaire comme lui de la Bucovine…

Cet ouvrage nous offre leur vision, celle d’une Europe multiple qui n’est pas que géographique mais aussi historique et culturelle. La culture, parent pauvre de la construction européenne, délaissée par ceux qui la dirigent et pourtant essentielle à ce continent qui a vécu et vit de nouveau aujourd’hui, des moments sombres. Un recueil qui remet au centre de la réflexion notre communauté de destin de bien belle manière !

Extrait / Hohenschönhausen : la prison qui n’existait pas, par Daniel Kehlmann : La femme qui nous fait visiter le bâtiment a été incarcérée ici longtemps. Après quelques semaines en cellule individuelle, on lui avait soudain imposé une codétenue, qu’elle décrit comme une jeune femme sympathique, intéressée, vive et curieuse, évidemment une agente de la Stasi. Ne me sous-estimez pas, avait-elle dit à l’homme qui l’interrogeait, je ne vais sûrement pas raconter à cette femme ce que je ne vous dis pas pendant l’interrogatoire. L’homme avait répondu qu’il ne voyait pas de quoi elle parlait et le lendemain, la codétenue avait disparu. Nous la suivons dans le couloir jaune-marron à l’odeur de linoléum et de plastique. Des câbles reliés à des signaux lumineux courent au plafond. Ce système d’ampoules, nous dit-elle, permettait d’éviter que les prisonniers ne se croisent en allant à l’interrogatoire ; lorsqu’un détenu passait dans un couloir prioritaire, un autre détenu venant d’un couloir secondaire était aussitôt enfermé dans une des cellules annexes prévues à cet effet jusqu’à ce que le premier soit passé et hors de vue.

 

‘Au-delà de nos larmes’ de Tatiana Mukanire Bandalire

Le viol des femmes, des enfants et de bébés comme arme de guerre. Tatiana Mukanire Bandalire fait parti de ses 60 000 femmes ‘réparées’ par le Docteur Denis Mukwege, chirurgien gynécologique et prix Nobel de la Paix en 2018, directeur médical de l’hôpital Panzi de Bukavu en République démocratique du Congo (RDC) qu’il a fondé en 1999.

Avec ‘Au-delà de nos larmes’ paru en novembre 2021 aux Editions des femmes, Tatiana Mukanire Bandalire nous livre un témoignage poignant, celui d’une jeune femme violée sur fond de guerre dans le Kivu, une région riche en minerais de conflits (comme le cobalt) nécessaires à la fabrication des batteries de nos téléphones et ordinateurs. En 2017 elle crée le mouvement des Survivantes, pour ces femmes violées, mutilées, esclaves sexuelles, rejetées par leur communauté, mises au banc d’une société qui ne reconnait pas leur souffrance, puisse enfin se reconstruire. L’horreur, la barbarie, l’humiliation avec au bout du chemin, ces femmes qui ont tout subi et à qui on a tout enlevé, trouvent la force de briser le silence, de faire entendre leur voix, de se relever, la tête haute.

C’est bien le récit choc d’une survivante que nous offre ici Tatiana Mukanire Bandalire et qui nous met face à une réalité que nous feignons de ne pas voir tant elle pourrait ébranler notre confort autant matériel (au coeur de la guerre, les minerais de conflits) que l’hypocrisie de notre conscience morale avec des bourreaux identifiés qui jouissent d’une impunité criminelle dans l’indifférence coupable du monde. Bouleversant.

Présentation Editeur : République démocratique du Congo (alors appelée Zaïre), 1996. Une guerre éclate dans les hauts plateaux de l’Est du pays, voisin du Rwanda. La population bascule brutalement dans l’horreur, un cauchemar incessant, fait de conflits armés successifs depuis près de trois décennies. Les habitants, dans leurs villages et sur les routes, subissent frontalement le choc des violences de toutes sortes perpétrées par des rebelles, insurgés de l’armée, militaires, policiers, voleurs…, hommes ivres du pouvoir et de la puissance que leur donnent les armes. Parmi les exactions : les viols et mutilations sexuelles, au pouvoir de destruction ravageur, aggravé pour de nombreuses victimes par une obligation au silence. Mais Tatiana Mukanire parle, en son propre nom et au nom d’autres femmes victimes. « Nous avons en nous cette envie de vivre. Nous l’avons prouvé en nous battant pour notre survie, en nous accrochant à la vie. Nous avons été esclaves sexuelles, nous avons été enterrées vivantes quand nous ne pouvions plus satisfaire les besoins de nos ravisseurs. Nous avons été ligotées à un arbre au fond de la forêt. Nous avons été violées presque chaque heure. Nous avons perdu connaissance. Plusieurs fois, nous nous sommes crues mortes, mais au fond de nous subsistait l’espoir de respirer à nouveau et de revivre. » T. M. B.

 

Sélection BD

Melvile T3 – Romain Renard

Le choix de Seb : Romain Renard attache une importance toute particulière à la construction des ambiances, à ces petites choses qui, mises bout à bout, définissent un climat particulier dans lesquels vont se lover ses personnages. Dans Melvile, au fur et à mesure que les récits livrent une partie de leurs secrets, les trajectoires de chacun dessinent de nouveaux contours et se complexifient. C’est à ce moment-là qu’opère la magie. Car l’imaginaire du lecteur, débarqué dans la bourgade depuis les premières planches, offre ce relai de choix à la fiction. La réalité du récit flirte dès lors avec le fantastique qui lui ouvre des dimensions encore insoupçonnées. La force de l’univers de Melvile tient dans le fait qu’il se situe dans un entre-monde, sans jamais apporter de réponses toutes faites, sans non plus que les évidences le restent bien longtemps. Il y est question d’héritage, de transmission, de partage. De peurs aussi et d’un autre rapport au temps. Au final, et après presque dix ans depuis son premier volet, Melvile s’impose comme une expérience de lecture rare, prolongée par des concerts, des vidéos et tout un univers densifié par son auteur, lopin de terre par lopin de terre. Dans une construction narrative et graphique qui frôlent la perfection…

 

Sélection Manga

Leviathan T1 

Le choix de tof : un manga dans l’espace, pour un huis-clos des plus savoureux. 

Notre chronique : le Leviathan est un vaisseau spatial gigantesque à la dérive. Des pilleurs d’épaves y pénètrent et ils tombent sur le journal intime d’un collégien appelé Kazuma. Ils découvrent alors les mystérieux événements survenus dans le vaisseau. C’est dix ans plus tôt que le jeune Kazuma participe à un voyage scolaire en direction de la Terre. Des explosions endommagent gravement le Leviathan laissant les collégiens et leurs professeurs seuls dans leurs quartiers. Ces naufragés ne vont pas tarder à découvrir que l’oxygène va vite manquer et qu’une solution existe à bord du vaisseau mais elle ne peut être réservée qu’à une personne, les autres sont condamnées. Le manga délivre une ambiance remarquable. Alors oui on connaît ce genre de pitch, celui de personnes prises dans une situation dramatique qui, du coup, sont mises à l’épreuve. On retrouve ainsi les mêmes thèmes de l’égoïsme, du désespoir, des manipulations. Mais cet ouvrage nous propose un contexte très particulier avec des personnages intrigants et inquiétants. Le dessin est très fin, avec des contrastes vraiment réussis. Et puis ce décor de vaisseau spatial ajoute une pincée d’angoisse très palpable. Tout cela rend la lecture passionnante et nous donne envie de lire tout de suite le tome 2.

 

Sélection COMICS

Batman Imposter

Le choix de tof : j’ai choisi un ouvrage DC Comics. Oui encore un Batman, je sais mais celui-ci nous permet d’entre dans la tête de Bruce. 

Notre chronique : Encore un ouvrage édité par Urban Comics sous le label ‘les albums du film The Batman’. On s’attend donc à une ambiance bien noire, proche de celle distillée par Frank Miller dans Batman Year One. Tout commence par un gros craquement dans la nuit, nous sommes chez la psy, Leslie, qui s’est occupée de Bruce Wayne juste après le meurtre de ses parents. Ce craquement, c’est l’arrivée tonitruante de Batman, gravement blessé et qui s’écroule brutalement sur le sol de l’appartement. Leslie enlève son masque et découvre alors la véritable identité du vengeur masqué. Elle décide de le soigner sur place pour ne pas divulguer son secret. Mais au réveil de Bruce, elle lui demande de venir tous les matins, à l’aube, pour pouvoir discuter avec elle, sinon elle dévoilera son identité au monde entier. Son but n’est pas de lui nuire mais plutôt de le protéger. Et il aura besoin de son aide car quelqu’un a décidé de se faire passer pour lui et d’assassiner les vilains de la ville, cet adversaire et cette manière de faire vont bousculer notre ami Bruce. Un très bon album, voilà ce que j’ai entre les mains. Il est sombre à souhait, déjà par son trait. Andrea Sorrentino fait un travail incroyable. L’encrage fait beaucoup pour l’ambiance aussi avec des teintes inquiétantes, mettant en relief les visages torturés. Tout cela, en sus du scénario, ne prédestine pas cette BD aux plus jeunes, non c’est clairement dédié aux adultes qui aiment les thrillers noirs et sanglants. Dans ce contexte, le scénario ne fait pas que de nous livrer des combats acharnés, il nous propose un voyage inattendu dans la psyché des personnages. Il y a d’ailleurs une belle galerie de personnalités, ainsi la rencontre que Bruce fait au sein du GCPD donne beaucoup de relief à l’ensemble. En bref, une excellente BD à posséder pour tout fan de comics. 

 

Sélection FILMS

Le dernier duel, de Ridley Scott

Le choix de Julie, Tadam et Youri : Celui d’une mise en scène intelligente et audacieuse. Celui d’un casting excellent. Et surtout celui d’un film qui dénonce de manière très juste et très fine le patriarcat qui façonne nos sociétés depuis des siècles. Et son pendant : la notion de consentement féminin.

Les critiques de la presse : À travers le récit du dernier duel judiciaire reconnu en France, Ridley Scott livre une oeuvre aussi spectaculaire qu’intimiste, en étudiant les rouages d’une société ultra patriarcale et la place qu’elle pouvait accorder aux femmes. Sa mise en scène est d’une élégance rare, de même que ses trois protagonistes : Matt Damon, Adam Driver et Jodie Comer, particulièrement bouleversante. Une fresque médiévale passionnante sur la notion de consentement, qui nous rappelle malheureusement que nos sociétés contemporaines n’ont que peu avancé sur la question.

 

Sélection SÉRIES TV

Obi-Wan Kenobi

Le choix de la Rédaction : La lutte a été âpre mais c’est notre Jedi qui a gagné, tout comme il avait gagné le coeur du Grand Prix des Lecteurs en juillet. En route pour un voyage vers le retour aux sources. 

Notre chronique : Dix ans après l’exécution de l’Ordre 66, Obi-Wan Kenobi vit sur la planète Tatooine, en retrait du reste de la galaxie et du terrible régime instauré par l’Empereur Palpatine, qui traque sans merci les derniers Jedi avec l’aide de l’Inquisitorius. À distance, il veille sur Luke Skywalker et le protège de la menace que représente son père : Darth Vader. Un événement va toutefois obliger Obi-Wan à quitter cette existence d’ermite : la jumelle de Luke, Leia Organa, est enlevée sur Alderaan par la Troisième Soeur, membre impitoyable de l’Inquisitorius qui semble vouer une haine sans limite à Obi-Wan.

Rarement une série avait été attendue avec autant d’impatience. D’aucuns seront déçus, ces éternels insatisfaits qui trouveront toujours à redire : « Et pourquoi tel personnage n’est pas présent ? », « Et pourquoi aborder l’intrigue de cette façon ? ». Ils auront beau dire, Obi-Wan Kenobi est une mini-série réussie, et c’est indéniable. Déjà parce qu’elle prend le spectateur à contre-pied : lui qui s’attendait une intrigue centrée autour du jeune Luke fera en réalité la connaissance de l’espiègle Leia. Aussi et surtout parce qu’elle malmène son personnage principal : Obi-Wan n’est plus le général de la Guerre des Clones mais un Jedi diminué physiquement, meurtri psychologiquement par les événements du passé et hanté par une profonde culpabilité. Et Ewan Mc Gregor – toujours aussi exceptionnel – donne toute dimension et épaisseur à ce personnage désabusé. En face, une petite fille au caractère indomptable : Vivien Lyra Blair, qui a parfaitement su trouver les traits de personnalité qui feront la Leia du futur. Côté antagonistes, Moses Ingram (déjà géniale dans The Queen Gambit) excelle dans sa quête de vengeance qui la consume ; tandis qu’Hayden Christensen tue le peu d’humanité qui persistait en lui après ce terrible affrontement l’opposant à Obi-Wan sur Mustafar. Si le côté spectaculaire et épique de cette série ne risque pas de surprendre, la charge émotionnelle qu’elle provoque ne laissera personne indifférent. En particulier celle de son dernier épisode.


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