Rockstar (les développeurs de Grand Theft Auto) se sont associés avec le producteur Timbaland avec comme objectif la réalisation d’un titre complet de création musicale qui pourrait plaire à la fois aux musiciens et aux fans de musique. Beaterator est le résultat de cette coopération, et force est de constater que même si le jeu offre de nombreuses possibilités, il sacrifie la prise en main à la profondeur du contenu, qui reste assez impressionnant pour un titre portable. Malheureusement, ceux qui cherchaient là un jeu de musique plutôt fun devront regarder ailleurs, Beaterator s’apparentant plus à un véritable outil de création musicale, qui demande une certaine patience et qui est beaucoup plus adapté à la dance et au hip-hop qu’au rock ou à la musique classique.
Beaterator propose deux phases distinctes, la création Live et le studio. Le Live est un outil de création assez funs à utiliser qui permet de mixer des samples déjà intégrés au titre ou enregistrés par le joueur. Une session Live est composée de plusieurs pistes représentées par des haut-parleurs situés aux quatre coins de l’écran, chacun d’entre eux permettant de jouer jusqu’à quatre samples différents correspondant aux quatre boutons de la console. Chaque piste permet de jouer un ou plusieurs samples (pour un maximum de huit simultané) et il est possible de passer d’un son à l’autre en temps réel. L’utilisation de ce mode pour jouer ses créations à partir de ses propres sons est sûrement l’utilisation la plus intéressante du titre de Rockstar. Se servir des éléments pré-enregistrés est fun au début, mais le fait de créer son propre son est beaucoup plus satisfaisant.
Le jeu permet de remplacer les samples en direct, de manière à autoriser des transistions fluides entre titres au milieu d’un show. Beaterator permet également d’enregistrer la composition réalisée en mode Live et de l’utiliser dans le Song Crafter, ce qui évite d’avoir à recréer le tout élément par élément. Une fois enregistré, il est possible de modifier l’ensemble selon l’inspiration du joueur, de manière à créer de nouvelles compositions. Le fait de pouvoir enregistrer ses performances Live est un moyen très efficace et très facile de créer ses propres compositions, en contraste avec la profondeur et la complexité du mode studio.
Le studio est en effet plombé par une série de menus assez indigestes qui n’auront une signification que pour les habitués de ce genre d’outils. Pour ajouter un son, il faut aller dans le menu correspondant pour choisir le son en question. Il est possible d’écouter une préview de chaque son de la librairie, mais le chargement prend un certain temps, ce qui rend la recherche vite fastidieuse. Une fois sélectionné, Beaterator permet d’ajuster le sample au tempo général, mais l’algorithme utilisé n’est pas forcément parfait et le résultat à l’écoute est quelque fois assez désastreux. Le titre affiche une bibliothèque assez impressionnante de sons mais ils ne sont pas tous véritablement utilisables.
Les guitares électriques par exemple, sont à bannir, car cela ressemble plus à des sons tirés d’un patch guitare électrique sur un synthé bon marché qu’à une véritable guiatre électrique. Tous les sons créés par Timbaland sont, au contraire, plutôt réussis et sont accessibles de manière simple dans le répertoire associé, triés par instrument, genre ou durée. Un synthétiseur permettra aux plus patients de créer leurs propres sons, à condition de maîtriser un minimum le fonctionnement de ce genre d’outils. Il est également possible d’importer ses propres sons ou d’enregistrer sa voix, ce qui ouvre alors un nouvel horizon de possibilités au titre, plutôt pas mal pour un titre PSP.
Pour chaque piste, le studio permet d’ajuster des paramètres comme le volume ou la spatialisation, accessibles depuis le stick analogique de la PSP après sélection avec les boutons. C’est sûrement là que les joueurs se rendront compte que la PSP n’est peut-être pas la mieux adaptée à ce genre d’outil du point de vue des contrôles. Il serait beaucoup plus simple d’utiliser la souris d’un PC ou un écran tactile pour réaliser toutes ses opérations qui viennent quelque peu perturber le processus de création. Une fois terminée, le joueur pourra enfin exporter sa création au format wav et la mettre en ligne sur le site du Rockstar Social Club.
Au final, Beaterator s’avère être un titre à part, plus proche d’un outil de création musicale que d’un véritable jeu. Avec une profondeur rare pour un outil portable, Beaterator se révèle assez bien pensé pour capturer n’importe où, n’importe quand, les créations musicales de chacun, notamment grâce à son mode Live. Mais son interface un peu difficile à prendre en main complique le processus de création et d’édition par des menus pas forcément bien conçus. Malgré tout, Beaterator propose de véritables possibilités se rapprochant d’outils semi-professionnels, le tout pour le prix d’un titre PSP. Le résultat n’est pas parfait, mais pour un premier essai, ce n’est pas si mal.
Initialement publié le 13.11.09