Cette semaine, le deuxième et dernier tome de Blackest Night. On vous propose aussi un comics savoureux, celui de Cinder & Ashe. Enfin nous finissons par une BD un peu déjantée qui nous a beaucoup plu.
Blackest Night T2, L’armée des Ténèbres
Scénario : Geoff Johns
Dessin : Doug Mahnke, Ivan Reis, Ryan Sook, …
Collection : DC Classiques
Format : couleurs, 288 pages
Editeur : Urban Comics
ISBN : 9782365772044
Web : http://www.urban-comics.com/
L’histoire : rappelez-vous le tome précédent (vous pouvez consulter notre chronique ici), les anneaux noirs du nouveau corps des Black Lantern ont déferlé sur l’univers et plus particulièrement sur notre planète bleue. Ils réveillent les morts, les uns après les autres, et leur puissance ne fait franchement pas rire. Dans ce tome, on retrouve Green Lantern qui essaie, tant bien que mal, de former une escouade comportant un membre de chaque corps des Lantern. Il se retrouve ainsi à faire équipe avec Sinestro mais aussi Atrocitus, je ne vous cache pas que l’alliance est plus que fragile. Les résultats ne sont pas ceux escomptés et nos amis se voient contraints de se tourner vers une solution bien plus dangereuse. Celle qui consiste à rendre la liberté à Parallax. N’est-ce pas ouvrir la boîte de Pandore ?
Notre avis : dans la directe continuité de l’opus précédent, voilà un tome qui fait la part belle à une vraie débauche de super-héros, morts ou vivants d’ailleurs. Cela dit, on tourne surtout autour des Lantern, de toutes couleurs, qui sont la vraie force de frappe de l’alliance. C’est même un peu déstabilisant car Superman, ou encore Wonder Woman, sont cantonnés à des seconds rôles peu glorieux. C’est un peu normal me direz-vous car les épisodes ont été publiés dans la série Green Lantern aux US. On aurait tout de même aimé que les autres héros montrent un peu plus ce qu’ils ont dans le bide !
En tout cas, on a pris un plaisir encore plus grand que pour le premier volume. Le récit monte en puissance, terriblement. Les alliances improbables donnent du sel à l’ensemble et les retours sur le passé plus ou moins obscur de chacun sont toujours aussi délicieux. L’arrivée de Parallax rappellera des bons souvenirs à tous les habitués de la lumière verte et la bonne surprise d’une nouvelle force bénéfique nous offre encore un joyeux rebondissement. Le dénouement fera plaisir à tout le monde, vraiment.
Les dessins sont classiques, c’est du DC touch, efficace, bien foutu et un peu froid parfois mais c’est du bon boulot. Nous ne pouvons que vous conseiller de vous procurer ces deux tomes !
Appréciation :
Cinder & Ashe
Scénario : Gerry CONWAY
Dessin : Jose Luis GARCIA-LOPEZ
Collection : Contrebande
Format : couleurs, 128 pages
Editeur : Delcourt
ISBN : 978-2-7560-3751-6
Web : http://www.editions-delcourt.fr
L’histoire : Cinder et Ashe opèrent en duo. Ils sont une sorte d’agence tous risques à effectif réduit. Les gens ont des problèmes ? Pas de soucis, Cinder et Ashe sont des justiciers au grand coeur. Ashe est un ancien Marines. Il a fait le Vietnam et d’autres théâtres d’opération tout aussi dangereux. Cinder est d’origine Vietnamienne justement, elle a croisé la route d’Ashe là-bas. Ils ont décidé, quelques années après, de ne plus jamais se quitter.
Un beau jour, Wilson Starger, un fermier, vient demander leur aide. Il semblerait que tout s’écroule autour de lui. Sa fille a disparu, ses vaches ont été empoisonnées, les banques le lâchent et sa femme est sur un lit d’hôpital. Oui cela pourrait aller mieux n’est-ce pas ? Le seul hic c’est qu’il n’a pas d’ennemi connu. Les forces qui se déchaînent contre lui semblent disproportionnées pour une personne aussi tranquille. Il y a forcément des enjeux mystérieux derrière tout cela.
Notre avis : captivant. C’est le mot qui nous vient immédiatement en tête à la lecture de cette BD. Elle ne date pas d’hier puisque sa première édition nous ramène à 1988. Même si les dessins sentent bon le temps passé, le trait possédait à l’époque une forme de modernisme qui lui permet de paraître toujours aussi pimpant 25 ans après. L’intrigue est rondement menée, les ficelles se délient tout doucement pour un suspense assuré jusqu’au bout. Mais ce qui fait la qualité de cette BD, ce sont les personnages et leur histoire. Cinder et Ashe trainent un lourd passé. La guerre a fait son office, du côté militaire pour Ashe et du côté civil pour Cinder. Leur histoire n’est pas artificielle, elle est faite d’humanité. Ce n’est pas non plus une mièvre histoire d’amour, non, on parle ici de deux êtres qui ont compris que leurs routes ne devaient en faire qu’une. Et puis il y a Lacey, cet immonde personnage. C’est grâce à lui que le tension ne se dément jamais, planche après planche. Il représente aussi tout ce que l’Occident sait faire de pire en terre étrangère. Ce comics nous parle d’amour, de miséricorde et de vengeance, la plus froide des vengeances. Laissez-vous tenter par un modèle du genre !
Appréciation :
Locke and Key T4, Les Clés du Royaume
Scénario : Joe Hill
Dessin : Gabriel Rodriguez
Collection : Graphics
Format : couleurs, 160 pages
Editeur : Milady
ISBN : 978-2811207595
Web : www.milady.fr
L’histoire : comme c’est la première chronique sur la série Locke & Key, nous allons vous resituer un peu les choses. Les enfants de la famille Locke habitent un manoir appelé Keyhouse (oui je sais cela ne s’invente pas). Le manoir regorge de clés permettant d’ouvrir toutes sortes de choses. Des portes magiques, ça c’est classique, mais aussi les boites crâniennes histoire d’y voir ce qui s’y passe ou d’y déposer toutes sortes de choses. Ils peuvent ainsi se mettre l’intégralité d’un livre dans la tête, c’est immédiat pour apprendre tout ce qui est consigné dans le livre. Pratique non ? La vie pourrait être simple mais les enfants Locke et surtout les clés qu’ils détiennent, font l’objet de la convoitise du sinistre Lucas Caravaggio. Il tente de s’approcher d’eux par la ruse et les sentiments …
Notre avis : c’est encore une claque ! Le fils de Stephen King ne peut renier l’héritage familial. C’est alambiqué à souhait, c’est sombre à souhait et cela retranscrit bien l’ambiance de la vie américaine dans une petite ville plutôt paumée. Le début de l’album prend son temps, un peu trop d’ailleurs. Il nous raconte la vie de nos ados avec leurs déboires magiques mais aussi amoureux. Le dernier tiers est une tuerie, dans tous les sens du terme. Cela accélère d’un coup, les intrigues se dévoilent et l’auteur imagine une porte de sortie qui ne fait que rendre le tome 5 encore plus indispensable.
Les personnages sont toujours aussi attachants et ce mélange de quotidien banal et d’aventures magiques nous permet de mieux les connaître encore. On peut aussi trouver un certain nombre de thèmes comme le racisme primaire. On y parle aussi d’absence d’un père ou d’une mère, de la solitude de chacun d’entre nous.
Les dessins sont parfaits, assez fins pour bien retranscrire les sentiments des uns et des autres. Ce qui est notable aussi, c’est une certaine audace dans la mise en scène. On sent l’influence du 7ème art, influence bénéfique dans la mise en valeur du suspense et de l’angoisse.
Incontournable !
Appréciation :