Cette semaine une playlist très éclectique avec du traditionnel africain, un zeste d’orient et un chanteur français sur le retour. 

Titre Album : Thiossane

Artiste : Ablaye Thiossane

Distributeur : Discograph

Genre : world music

Date de sortie : 3 octobre 2011

Web : http://www.myspace.com/thiossaneablaye

Critique : Ablaye Thiossane, originaire du Sénégal, commence sa carrière de musicien chanteur en 1952. Il puise son inspiration dans les disques afro cubains de son père, puis à la radio où il découvre Tino Rossi et Duke Ellington. Il faudra attendre 70 ans pour profiter de son premier album. Les premières mesures sont plutôt trompeuses car on pourrait penser à un énième album traditionnel Africain qui ne saurait pas sortir de la norme. Mais rapidement la surprise est au rendez-vous car des influences jazz sont palpables dans chacun des morceaux de la galette. Les chants plutôt classiques laissent très souvent la place à l’improvisation des saxophones et des guitares ou de la basse. Ainsi, sur Ndiaye Diatta Ndiaye on nous sert un picking savoureux et sur Siket, c’est plutôt la basse qui nous ferait tourner la tête. Laye Woyena Laye laisse encore une fois le saxophone s’exprimer quitte à lui laisser la vedette. Vous l’aurez compris, on tombe rapidement sous le charme de cette musique d’autant plus que la réalisation est efficace avec des équilibres tout à fait maîtrisés. Thiossane nous livre ainsi un album traditionnel emprunt d’une certaine modernité grâce essentiellement aux lignes de basse et à l’omniprésent saxophone. Bien sûr, il faut tout de même aimer la musique africaine, si ce n’est pas le cas, vous devriez passer votre chemin. Si vous voulez en savoir plus, voici la news précédemment publiée sur MaXoE.

Appréciation : 

Titre Album : duos de mes chansons

Artiste : Gérard Lenorman

Distributeur : Play On

Genre : chanson française

Date de sortie : 10 octobre 2011

Web : http://www.gerard-lenorman.com/

Critique : faire des reviews d’album mène à tout. On reçoit des productions inconnues pour lesquelles on a le coup de coeur, on explore de nouveaux genres jusqu’alors boudés et puis un beau jour vous réceptionnez un improbable objet : un 13 titres de reprises en duo des plus grands titres de Gérard Lenorman. Comme toujours dans cette rubrique, on oublie ses convictions personnelles pour ne laisser parler que la musique et l’émotion en se demandant ce qu’un fan de chanson française pourrait bien éprouver. Finalement cet exercice d’introspection n’a servi à rien : l’artiste a construit un album tout à fait surprenant. Les titres que chacun connait ont été subtilement revisités et modernisés. Il a décidé de construire un univers autour de chaque chanson en fonction de l’artiste qui l’accompagne. Tina Arena apporte un je-ne-sais-quoi à Voici les clés alors que Zaz booste incroyablement la balade des gens heureux. Mais pour bien se rendre compte du travail accompli, il suffit d’écouter Si j’étais président avec avec avec … Chico et les Gypsies ! Voilà donc un bon moment à passer à écouter des chansons archi-connues qui certes manquent d’originalité mais qui ne manquent pas de susciter quelques souvenirs. 

 Appréciation : 

Titre Album : traveller

Artiste : Anoushka Shankar

Distributeur : Deutsche Grammophon

Genre : musique orientale

Date de sortie : 17 octobre 2011

Web : http://www.anoushkashankar.com/

Critique : avec Traveller, Anoushka Shankar propose un voyage entre l’Inde et l’Espagne, une rencontre au sommet entre musique indienne et flamenco. Le projet est né d’une idée : retracer le lien millénaire entre les musiques indienne et espagnole, celui du voyage des populations du Rajasthan venues s’installer en Espagne. Quelle belle idée que voilà mais malheureusement la mise en oeuvre est un peu douloureuse car le CD se transforme vite en démonstration technique de sitar et de percussions. Non pas que votre serviteur soit hermétique à ce genre de démonstration mais franchement là c’est trop. La virtuosité des musiciens n’est plus à prouver mais on aurait aimé une plus grande démonstration dans un autre domaine, celui de la recherche mélodique. Ce qui chagrine le plus, c’est que l’artiste nous séduit sur quelques titres comme Buleria con ricardo qui présente une très belle sitar et un mariage improbable avec un piano flirtant avec le jazz. Kanya réussit aussi à nous charmer avec de magnifiques envolées vocales. Le mariage entre les deux contrées est certes tenté mais pas souvent consommé à part sur Casi Uno qui est une émouvante invitation à un voyage louvoyant entre les deux cultures. On pourrait me reprocher une forme de refus à une musique pointue mais la musique passe aussi par les pulsations du coeur, coeur qui manque cruellement à cet album.  

Appréciation : 

Mais surtout, n’oubliez pas que la musique n’est qu’une affaire de subjectivité !