Comme bien souvent, Fedora est l’une des grandes distributions les plus attendues. Projet supporté par Red Hat, il s’agit d’un système appréciable qui possède un certain nombre d’atouts. C’est encore plus vrai depuis la dernière version, la 15. Certes, les fonctionnalités qu’elle possède aujourd’hui seront reprises très bientôt par d’autres projets (Unity d’Ubuntu, sera basé sur GNOME 3 dans sa version 11.10, etc). L’un des seuls projets possédant GNOME 3, on peut dire que tout à été misé là-dessus. Du coup, il fallait que ça soit au point.
On peut vite avoir l’impression que l’article tourne surtout autour de GNOME 3 et c’est vrai. Etant la grosse nouveauté, il s’agit surtout de voir comment la distribution s’est orientée autour de ce nouvel environnement. Il est clair que par rapport à GNOME 2, il y a un réel changement. Le menu n’est plus simplement un petit menu cliquable pour faire défiler d’autres sous-menus, mais bien une page entière. La traditionnelle barre du bas où se trouvaient les diverses applications en fonction, n’est plus. On ne peut plus passer d’une application à l’autre en allant cliquer en bas. Il faut soit utiliser la combinaison de touches ALT + TAB, ou alors aller dans le menu où l’on peut voir les fenêtres, en fonction du bureau sélectionné. Un fonctionnement que certains n’apprécieront pas, car il peut s’agir d’une perte de temps. Même si pour aller dans le menu, on peut appuyer sur la touche “Windows” ou “SUPER”, comme elle est appelée dans le monde du libre, ou alors cliquer ou passer sur le coin, en haut à gauche de l’écran pour l’afficher. Compliqué pour le coup, et ce qui est compliqué ne plait pas.
L’interface est belle, cependant. Par défaut, la couleur reste claire, très claire, et tout semble au point. La barre du haut, noire, est aussi agréable à l’oeil. L’environnement est fluide, aussi. Le passage d’une fenêtre à une autre, d’un bureau l’autre : tout ça s’articule bien. Avec l’affichage des différents bureaux dans le menu de GNOME 3, on gagne aussi en lisibilité. Pour changer une fenêtre de bureau, on la glisse dans celui que l’on désire, ou alors on utilise une combinaison de touche que l’on peut modifier à volonté (tout comme le passage d’un bureau à l’autre, d’ailleurs). Par contre, selon moi, il y a un autre point négatif : la disparition des boutons “agrandir” et “réduire” sur les fenêtres. On n’a plus que le bouton “fermer”. Un choix étrange que peu de gens s’expliquent. Il est cependant possible de les faire réapparaître en installant le “Gnome Tweak Tool”, qui permet de changer quelques paramètres supplémentaires, et notamment la gestion de ces boutons. Personnellement, je ne pouvais pas fonctionner sans.
Les logiciels par défaut de GNOME sont faits pour être mieux intégrés dans l’environnement. Deux exemples concrets : Empathy (client de messagerie instantannée) et Rhythmbox (lecteur audio). Il est possible d’interagir avec les logiciels sans retourner forcément dans leur fenêtre. C’est là que l’absence de barre en bas se joue. En cas d’évènement, une notification s’affiche et il est possible de cliquer dessus, ou de passer dessus, pour agir. Avec Empathy, une petite “bulle” apparaît avec la conversation en cours, et il est possible d’y répondre directement. Pour Rhythmbox, on peut changer de chanson avec des boutons, etc… L’environnement est donc bien travaillé pour être fonctionnel et efficace, un plus pour GNOME 3.
Le choix des logiciels sous Fedora 15 n’a rien de spécial et reste résolument classique : LibreOffice pour la bureautique, Firefox comme navigateur, Transmission comme client BitTorrent, GIMP pour la manipulation d’images, et les logiciels GNOME (Rhythmbox, Totem, Cheese, Brasero, Evolution, Empathy, etc). Dans la pratique, avec tous ces logiciels, il y a de quoi faire tourner un ordinateur pour un utilisateur lambda. Il est bien-sûr possible d’en ajouter, en utilisant le gestionnaire de paquets, en mode graphique, ou en ligne de commande (avec YUM). Pour les logiciels à télécharger sur internet, il faudra utiliser les RPM. Si vous voulez lire les MP3, il faudra bidouiller un peu, car les paquets de codecs “gstreamer” ne sont pas tous présents, notamment pour les formats propriétaires. C’est toujours un débat sensible, chez Fedora, et parfois pénalisant, selon moi.
Le Clic de MaXoE : Télécharger Fedora 15
PS : Il est possible d’essayer GNOME 3 en utilisant la version Live, basée sur Fedora ou openSuSE. GNOME 3 est aussi disponible sous la dernière version d’openSuSE, mais à installer.