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Le chat dans la mythologie et les légendes

L’humanité a toujours été fascinée par les chats. A toutes les époques. Que ce soit pour les adorer ou les détester. Et pour illustrer ça, ils ont créé plein d’histoires sur les chats. Bon, maintenant, on a Youtube et Insta pour voir des vidéos de chatons trop mignons ou de chats badass. Mais à l’époque, ils n’avaient pas ça. Donc partons à la chasse aux légendes ! 

La Grèce antique

Commençons avec les grecs. Les dieux grecs ont en général mauvaise réputation. Avec le papa pervers et obsédé, la maman jalouse et revancharde, les différentes disputes entre frères et sœurs, cela ne devait pas être facile d’être grec et d’honorer ses dieux, tout en ayant peur de leurs caprices. Mais revenons à nos petits chats trop choupinous. Et à une rivalité frère-sœur. Apollon et sa sœur, Artémis, ne s’entendaient pas vraiment. Le premier représente les arts et la lumière tandis que la seconde la chasse et la nature. L’un pour le soleil, l’autre pour la lune. Alors forcément, quand Apollon, vexé par le courage de sa sœur chérie, crée le lion pour montrer sa puissance, sa sœur, pour se moquer de lui, créa le chat ! La version miniature et badass (ou trop choupinou). Un point pour Artémis.

Les Vikings

Du côté des peuples nordiques, c’est vers Freyja qu’il faut se tourner. Pour ceux qui ne la connaissent pas, Freyja est la divinité de l’amour (et de ce qui va avec) et de la féminité. C’était accessoirement aussi une guerrière. Son papounet d’amour avait trouvé lors d’une partie de pêche, deux petits chatons qu’il avait offerts à sa fille. Forcément, elle les garda et une fois adultes, elle s’en servit pour tirer son char. On peut donc la retrouver en dessin avec un char tiré par deux chats.  Freyja était aussi associée à la magie. Elle pratiquait le Seidr, l’art viking de la magie, du chamanisme et de la divination. Et le caractère des chats, indépendant et mystérieux, était aussi associé à cette même magie.

Chez les barbus du Nord, les chats étaient aussi associés aux trolls. Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de Freyja (il vous suffit de regarder les Chevaliers du Zodiaque, bande d’incultes !), vous n’avez pas entendu parler des trolls du Nord. Ils sont des êtres dangereux incarnant les forces naturelles. Mais il leur arrivait parfois de côtoyer tout à fait amicalement les humains. Et justement, une légende raconte qu’un vieux fermier accueillait des trolls à chaque veillée de Noël. Le vieux monsieur était l’heureux propriétaire de trois chapinous d’amour (oui, vous en aurez marre avant la fin de cet article) et il était plutôt du genre accueillant puisqu’en cette veillée, il avait non seulement des trolls mais un voyageur et son ours. Et un des trolls confondit l’ours et un des chats. Alors je ne sais pas d’où vient la confusion. Peut-être que l’ours était tout petit ou que les chats de l’époque étaient énormes. Après tout, il y en avait deux qui tiraient déjà un char. Quoiqu’il en soit, l’ours, tout comme moi, n’apprécia pas d’être réveillé et grogna incroyablement fort, au point que les trolls confondirent son grognement avec le tonnerre. Alors pour la petite histoire, les trolls sont terrifiés par le tonnerre. Donc ils ont eu peur de l’ours tout en s’imaginant que c’était un chat. Résultat : les trolls se sont mis à avoir peur des chats. Et donc, la rumeur dit qu’avoir un chat permet d’éloigner les trolls de sa maison. Et tant pis pour le vieux fermier qui aimait accueillir les trolls chaque veillée de Noël. Parce que oui, ils fêtaient déjà Noël à l’époque !

Morale de l’histoire, même en ne faisant rien, les chats inspirent le respect (et je suis un ours). Et cette histoire n’est pas très nette quand même. Donc du coup, on va vite fait passer sur une autre histoire nordique, histoire de noyer le poisson et les incohérences. Passons à un autre dieu du coin : Thor, que tout le monde connait maintenant avec le visage d’un acteur australien blond. Thor est le dieu du tonnerre et de la guerre (et rien ne se dit sur son humour).

Le Chapitre 46 de la Gylfaginning dans l’Edda de Snorri, raconte que pendant que Môssieur le dieu du tonnerre voyageait pépère avec ses copains, ils firent une pause (pipi) chez le géant Utgarôa. Le géant, fier de sa taille, se moqua de Thor et mis en doute sa force. Ce dernier, vexé comme un poux, accepta de passer plusieurs défis pour prouver sa puissance. Un de ces défis était de soulever le chat (géant) du géant. Mais Thor n’y arriva pas. Il arriva tout juste à soulever une de ses adorable patoune. Le lendemain, le géant lui avoua alors que son chat était en fait le serpent Jörmungand métamorphosé. Et vient la minute éducative : nop, pas envie ! Allez chercher sur internet. Mais en gros, Jörmungand a été jeté dans la mer suite à une prophétie et il grandit tellement qu’il entoura le monde et se mordit la queue. Donc le soulever est impossible. Et Thor ayant pu soulever une patte, inspira le respect chez les géants. Qui arrêtèrent de se moquer de sa petite taille.

Donc Môssieur s’en sorti avec les honneurs. Et il n’y avait pas vraiment de chat dans cette histoire, juste une illusion.

Mais maintenant vous savez tous que je ne sais pas raconter d’histoires…

Les chats au Japon

Je vais commencer par vous parler du Maneki Neko que vous avez déjà vu sous la forme de statuette de chat qui lève la patte pour vous dire coucou. Son histoire vient d’une vieillie légende japonaise qui remonterait à l’ère Edo. Le seigneur local, Naotaka Li, parti pour une chasse au faucon, se retrouva pris sous l’orage et se réfugia dans un temple. Alors, ça, c’est un résumé, pour la version longue avec l’arbre et la foudre, je vous laisse faire vos propres recherches. Donc il se réfugia au Gotoku-ji suite à l’invitation du chat du moine, Tama (c’est le nom du chat, pas du moine), qui lui fit un signe de la patte. Pour les remercier de lui avoir sauvé la vie (c’est la partie avec l’arbre et le tonnerre que je ne vous ai pas racontée), Naokata utilisa son argent pour les aider et restaurer le temple. Et les statuettes du chat qui lève la patte viennent donc de cette histoire.

Passons à un autre chat moins sympathique : le Bakeneko. Toujours dans la période Edo, ce monstre-chat apparu suite à la prolifération des chats errants. A l’époque, l’élevage de vers à soie était foisonnant. Les chats servaient à chasser les rongeurs et il était illégal d’acheter ou de vendre des chats. Nombreux finirent donc à la rue. Le Bakeneko est un esprit maléfique à l’apparence d’un chat. Il avait de nombreux pouvoirs, dont celui de cracher des boules de feu, de manipuler les morts et de se métamorphoser (en chat notamment). Il pouvait marcher sur ses pattes arrières et prendre la place de son maître après l’avoir tué et mangé. Mais pour pouvoir se transformer en Bakeneko, le chat devait remplir certains critères : avoir plus de 13 ans, peser plus de 3,5 kg et avoir une longue queue. Bon… J’ai encore de la marge avec mon chat Jingle. Il n’a que 9 ans…

Un autre monstre-chat est le Nekomata, alias le chat à la queue fourchue. Cette fois-ci, on remonte un peu plus loin dans l’histoire du Japon puisqu’on est dans l’ère Kamakura (le 13e siècle pour nous). Le poète Fujiwara no Teika en parle dans son journal intime, le Meigetsuki. Le Nekomata est présenté comme un chat des montagnes aussi grand qu’un chien, puissant, méchant et maléfique. Et accessoirement, il a un goût prononcé pour la chair humaine. Notre poète raconte qu’un de ces Nekomata tua et mangea plusieurs personnes en une nuit dans Nara, l’ancienne capitale du Japon (qui avait un autre nom à l’époque). A l’ère Edo, la taille du Nekomata devient aussi gros qu’un sanglier. Et c’est aussi à cette époque qu’on parla de métamorphoses de chats domestiques en Nekomata. Mais pour se transformer, il fallait que le chat ait plus de 10 ans, très gros et devait avoir une longue queue fendue. A partir de là, le chat se mettait à parler et il pouvait créer des illusions. Du coup, les japonais étaient persuadés qu’il ne fallait pas garder un chat trop longtemps de peur qu’il se transforme.

Et passons au dernier monstre-chat japonais dont je vais vous parler : le chat-vampire. Ce monstre est tiré d’une légende du 17e siècle. La favorite du Prince Nebeshima, O Toyo, avait un sommeil perturbé par un cauchemar dans lequel elle se voyait épiée par un gros chat. Une nuit, elle se réveilla et se retrouva face à un gros chat aux yeux phosphorescents. Tétanisée par la peur, elle ne put crier et le chat lui sauta à la gorge. Il l’enterra dans le jardin et lui vola son apparence. La santé du Prince se détériora. Son épouse, inquiète, le fit surveiller. Mais les gardes s’endormaient toutes les nuits, tous en même temps. L’un d’entre eux eu alors l’idée de s’enfoncer un couteau dans le genou et de le laisser là, espérant que la douleur le maintienne éveillé. Et au milieu de la nuit, il eu la surprise de voir débarquer O Toyo, la bouche en coeur. Il l’empêcha de s’approcher de son Prince. Après plusieurs nuits à empêcher la concubine de s’approcher du Prince, sa santé s’améliora. Et ils en conclurent que le problème venait de O Toyo que le Prince condamna. Lorsqu’elle fut décapitée, ce n’est pas sa tête qui roula, mais celle d’un chat. Et ils réalisèrent que ce chat-vampire se nourrissait du sang du Prince chaque nuit. Et si vous voulez mon avis, cette histoire de vampire est meilleure que celle de Twilight.

Du côté des Celtes

Les Celtes ont le Cat Sith. C’est en fait une sorcière ayant la capacité de se transformer en grand chat noir neuf fois. La neuvième fois, elle restera chat pour toujours. Persuadés que le Cat Sith pouvait prendre l’âme des morts avant qu’elle rejoigne les Dieux, les Ecossais veillaient le corps des défunts jour et nuit jusqu’à l’inhumation pour protéger leur âme du Cat Sith. Ils allaient même jusqu’à ne pas allumer les feux de cheminée parce que le Cat Sith, comme tout chat, aime la chaleur. Par contre pendant la fête de Samain, c’était une toute autre histoire : ils cherchaient à la faire venir parce qu’elle bénit les maisons. Donc tout le monde mettait une soucoupe de lait devant leur porte. Et ceux qui ne l’avaient pas fait ne verront pas leur maison être bénite et leurs vaches ne donneront pas de lait cette année.

Alors la petite anecdote qui justifie l’image d’illustration choisie, c’est que quand j’ai cherché une image d’illustration pour le Cat Sith, je suis forcément tombée sur des images de ce type. Et je n’ai pas pu résister. C’était trop tentant.

Un tour en Egypte

Je garde le meilleur et le plus connu pour la fin. Tout le monde sait que les chats étaient vénérés par les égyptiens. Ce n’est pas tout le monde qui se rase les sourcils quand son chat meurt. Tout commença comme pour les autres. Les chats se révélèrent utiles comme étant de bons chasseurs de vermine. Et comme tout le monde le sait, il n’y a qu’un pas à faire pour passer de animal utile à animal vénéré.

Et c’est ainsi que lorsqu’un certain Cambyse II, le roi de Perse, s’est pris d’une envie soudaine de devenir pharaon et commença une invasion, les habitants de la ville de Péluse se rendirent à cause des chats. En effet, Cambyse II utilisa des chats (et quelques autres animaux) comme otages et les fit attacher sur les boucliers de son armée. Les pélusiens arrêtèrent de se battre de peur de blesser nos choupinous. Bon à savoir, il y a eu plusieurs versions sur cette histoire. J’ai choisi celle que je préférais arbitrairement.

Si on passe du côté des dieux, deux d’entre eux étaient associés aux chats : Râ, divinité solaire et Bastet, divinité lunaire. D’abord associés à Râ pour leurs talents de chasseurs, leur capacité à survivre à des chutes impressionnantes et autres situations dangereuses, amena les égyptiens à croire qu’ils étaient immortels et pouvaient se réincarner en humain. Ils devinrent donc des accompagnateurs de morts lors de leur voyage vers l’au-delà. Et c’est ainsi qu’ils se mirent à élever des chats sacrés au temple de Râ.

Mais passons à la déesse égyptienne que tout le monde associe aux chats, Bastet. Bastet est la fille de Râ et est considérée comme bénéfique, connue pour protéger la famille. Représentée dans un premier temps en tant que lionne, elle prend la forme d’un chat vers 1500 avant J.-C. Dans ses temples, des chats y sont aussi élevés. Etant considérés comme des envoyés de Bastet, leur comportement est décrypté par les prêtres qui transforment ça en messages envoyés par la déesse. Le mauvais côté de la chose est que de nombreux chats ont été enterrés pour qu’ils portent le message de leur humain jusqu’à la déesse.

Cet article a été tapé avec mon chat sur les genoux et je vous jure que ce n’était pas confortable d’avoir le chat étalé sur mes cuisses et le PC en équilibre sur l’accoudoir de mon fauteuil… 🙂


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