Cela faisait quelques temps que je n’étais pas allée visiter un salon du tatouage. Il était temps de corriger cette erreur lors du salon The Ink Factory, édition 2024. J’en ai profité pour y emmener mon collègue RenRen pour qui c’était son premier salon du genre.
A l’entrée, une exposition de tatoués mais pas n’importe lesquels. Ces tatoués datent des années 1920-1930. Tirés de l’exposition «Pas de chance», ces portraits de tatoués lyonnais sont tirés du Fond Edmond Locard de la police scientifique et ont été récemment numérisés par les Archives Municipales de Lyon.
Pour la petite histoire, Edmont Locard et Alexandre Lacassagne sont des personnages qui ont laissé leur empreinte à Lyon mais aussi dans la police scientifique.
Alexandre Lacassagne est le précurseur de la médecine légale. Il pensait qu’il y avait « implication mutuelle entre l’individu qui commet l’acte délictuel et la société qui en pâtit ». Il a commencé l’étude des tatouages (entre autres sujets) en les répertoriant par le dessin, persuadé qu’on pouvait répertorier les tatouages et ceux qui les portaient dans le but d’identifier le tatoué et ses crimes.
Edmont Locard était notamment un de ses élèves. Lui est connu pour avoir crée le premier laboratoire de police scientifique au monde et est un des fondateurs de la criminalistique. Ses idées sont à l’origine d’Interpol. Il a choisi la photo pour répertorier les tatoués et c’est une petite partie de ces 23 000 photos qui ont été présentées lors de cette exposition. Vous trouverez plus d’infos ici.
Une deuxième exposition à l’intérieur ornait les rangées de tatoueurs : Brice Gelot et ses photos de la culture de rue. Cet artiste français a réalisé des portraits de personnes en marge de la société, des membres de gangs un peu partout dans le monde. Son but est de sensibiliser et éduquer, et de réfléchir sur des sujets tels que la violence de rue, la justice sociale et les droits de l’homme.
Comme dans tous les salons de tatouages, vous pouviez vous faire tatouer sur place ou juste observer des tatoueurs en action. Je n’ai pas beaucoup de photos à vous montrer parce que les tatoueurs sont des artistes et qu’ils ne raffolent pas trop de voir leurs œuvres diffusées sans contrôle. Donc vous n’avez pas d’autre choix que de me croire sur parole quand je vous dis qu’il y avait de très belles œuvres.
Comme à chaque fois, les tatoueurs n’étaient pas les seuls à assurer le spectacle. D’autres artistes ont fait preuve de talent. Nous avons malheureusement raté la démonstration de BMX qui a eu lieu un peu plus tôt que prévu. Mais nous avons assisté au numéro de la Mère Dragon qui nous a impressionnés avec ses talents de pole-dance et de pyrotechnie.
Il y avait bien sûr d’autres artistes, mais nous ne sommes restés qu’un après-midi sur les 3 jours de salon.
Cette année, les deux expositions photos ont un peu volé la vedette aux tatoueurs. Elles étaient particulièrement impressionnantes, non seulement par leurs histoires mais aussi par le ressenti que j’ai face à ces photos de tatoués. Deux expositions complètement différentes mais qui marquent les esprits. Cela a apporté une autre dimension à ce salon.