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Maladie d’Alzheimer : les laboratoires étudient de près le gène GPR3

Alz_BrainLa maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative tristement connue pour faire progressivement perdre la mémoire, entre autres fonctions mentales.

La recherche comprend encore mal cette maladie, bien qu’on en ait cerné de nombreux mécanismes. L’étude de plaques β-amyloïde est actuellement la voie de recherche la plus prometteuse.

Ces plaques viennent d’une accumulation anormale de peptides autour des neurones.  Elles vont progressivement se développer et « étouffer » les neurones qui vont, à terme, mourir ou nécroser.

De nombreuses ébauches de solutions ont été trouvées, mais elles ne fonctionnent que sur des modèles animaux bien précis. Il existe en effet plusieurs modèles (des ‘simulations’ de pathologies) de rongeurs atteints d’Alzheimer, mais aucun ne parvient à simuler l’ensemble de la maladie.

C’est d’ailleurs un grand problème des neurosciences en ce moment : les modèles animaux disponibles ne représentent qu’une fraction des pathologies mises en cause, et les solutions qu’on trouve ne s’appliquent que rarement aux autres modèles, et plus rarement encore à l’homme…

C’est en prenant en compte ces considérations que des laboratoires disséminés dans six pays (Angleterre, Arabie Saoudite, Belgique, Espagne, Pays-Bas et Japon) ont démarré une recherche collaborative.

En travaillant en même temps sur plusieurs modèles de rongeurs atteints d’Alzheimer, ils ont démontré que le gène GPR3 était lié à la formation de plaques β-amyloïdes.

Ils ont alors génétiquement modifié les animaux pour empêcher ce gène GPR3 de s’exprimer. La manipulation s’est avérée efficace, réduisant de beaucoup l’accumulation de peptides β-amyloïde et limitant les déficits cognitifs (c’est-à-dire liés aux fonctions mentales telles que la mémoire).

Puis ces résultats ont été croisés avec l’étude post-mortem de cerveaux humains atteints de la maladie. La corrélation entre l’expression de GPR3 et la progression de maladie d’Alzheimer dans le cerveau s’est révélée forte. Ce gène pourrait donc aussi être responsable de la progression de la maladie chez l’Homme.

C’est depuis bien longtemps la piste la plus sérieuse à avoir vu le jour, et ce grâce à un travail titanesque rendu possible par une collaboration internationale.

La route est maintenant ouverte pour l’étude approfondie de ce gène GPR3, et pour en faire une cible de thérapies potentielles pour lutter contre la maladie d’Alzheimer.

 

Loss in GPR3 reduces the amyloid plaque burden and improves memory in Alzheimer’s disease mouse models. Sci. Transl. Med. 2015 Oct. 14;7(309):309ra164. doi: 10.1126/scitranslmed.aab3492

 


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