Il est l’antithèse absolue de Batman. Son double malveillant. Indissociable du super-héros, il considère lui-même que son existence est intrinsèquement liée à celle du Chevalier Noir. Sans ce dernier, il n’existerait pas.

Apparaissant pour la première fois en 1940 dans Batman #1, premier comics consacré intégralement au super-héros, le Joker naît sous la plume de Jerry Robinson, Bill Finger et Bob Kane et doit son inspiration au personnage de Gwynplaine – un homme au visage défiguré et affichant un sourire permanent – issu du roman L’Homme qui rit de Victor Hugo et de son adaptation cinématographique par Paul Leni en 1928. Vous le saviez ça ? Destiné à être tué lors de sa parution initiale, il est finalement sauvé et devint par la suite le plus grand ennemi de Batman.

Psychopathe extrêmement intelligent et doublé d’un sens déformé et sadique de l’humour, ce maître du crime a été brièvement transformé en un farceur maladroit dans les années 50, avant d’être ramené à ses racines. Des racines bien plus sombres. Déjà exploitées par le passé dans diverses adaptations cinématographiques – dont celle de Christopher Nolan en 2008, considérée jusqu’à présent comme la représentation la plus réussie du personnage sous les traits de Heath Ledger – les origines du Joker sont pour la première fois la pierre angulaire d’un film lui étant entièrement consacré. Sortant sur nos écrans noirs dans une semaine exactement, le film réalisé par Todd Phillips et baptisé très sobrement Joker a fait couler beaucoup d’encre avant même sa présentation au public. Déjà au regard de la transformation physique opérée par son double cinématographique Joaquin Phoenix, qui prête corps et traits à ce personnage machiavélique et torturé, mais aussi et surtout grâce à son succès à la Mostra de Venise le mois dernier : d’abord une standing-ovation de huit minutes suite à sa projection, puis le Lion d’Or. Un Lion d’Or remporté pour la toute première fois par un film tiré du monde des super-héros. Quoi, vous vous attendiez à lire ici quelques lignes sur la polémique suscitée par la sortie du film et la potentielle violence qu’il pourrait engendrer ?

Non, sur MaXoE point de polémique. Mais plutôt un Focus Spécial d’une dizaine de jours consacré à ce personnage si emblématique de l’univers DC. Un Focus qui se propose de découvrir le Joker par le biais de nos différentes thématiques, sans oublier les news insolites dont nous avons le secret. Au programme de ce Focus Spécial Joker seront évidemment mis à l’honneur – au travers d’anciennes mais aussi de nouvelles chroniques – les comics, à l’origine de tout. Les jeux vidéos s’invitent également dans la partie, avec un florilège des représentations du personnage dans le milieu vidéo-ludique. La même chose sera proposée du côté des écrans noirs, petit comme grand, avec un dossier consacré aux apparitions du Joker dans le milieu cinématographique et télévisuel. Et, une fois n’est pas coutume, un petit détour s’effectuera du côté du théâtre. Enfin, le temps fort de ce Focus clownesque sera marqué par une « Playlist » consacrée à la bande-originale de Joker, accompagnée le lendemain d’une critique du film de Todd Phillips, le jour même de son arrivée dans nos salles obscures.

Sur ce, bon Focus ! Et surtout, n’oubliez pas de sourire !