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Cinquante Nuances de Grey : Cent coups de fouet si vous n’êtes pas mort de dépit…
Ou d'ennui, au choix.

NOTE DE MaXoE
3
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5
Le phénomène n'ayant échappé à personne, un visionnage était quasi-inévitable. Et même si je ne m'y suis rendue qu'avec très très peu d'espoir, grand mal m'en a pris.
Cinquante nuances Une

Cinquante nuances AfficheA Vancouver, une jeune étudiante d’une vingtaine d’années – Anastasia Steele – sort précipitamment de l’Université. Elle doit partir pour Seattle afin d’y interviewer (à la place de sa colocataire malade) le richissime Christian Grey, P-DG d’un empire industriel et commercial. Très intimidée, la jeune fille enchaîne les maladresses face au mystérieux milliardaire. L’entretien fini, elle repart, troublée. Très peu de temps après, ils se recroisent (par hasard ?) dans le magasin dans lequel Anastasia travaille. Puis lors d’une séance photo pour l’interview. Puis dans un bar. Puis… Les rencontres s’enchaînent, Christian Grey paraissant attiré par Anastasia. Pourtant, il souffle le chaud et le froid. Très vite, elle comprend pourquoi. Le Monsieur est adepte du BDSM. Il ne fait pas l’amour. Il baise. Violemment. Et veut faire de la jeune fille sa soumise.

Cinquante nuances Deux

Un ciel nuageux avec différentes nuances de gris ouvre le film. Le cliché commence. Il sera de mise durant les deux longues heures de cette adaptation. Et ça n’est pas parce que sa base (le livre dont il est adapté) est mauvaise qu’il faut excuser la qualité médiocre de ce film. Une réécriture du scénario avec des dialogues un peu moins niais et une réalisation recherchée auraient pu en faire quelque chose de passable. Un bon divertissement. Mais hélas, le film n’atteint même pas ce stade. La mise en scène enchaîne les clichés. Il fait beau, les amoureux sont heureux. Il fait nuit, ils sont mélancoliques. Il pleut, ils sont malheureux et se disputent. Du rouge, et l’on assiste à une scène de sexe. Scènes qui, soit dit en passant sont aussi sulfureuses qu’un dessin animé Mon Petit Poney. J’exagère à peine, la série Game of Thones ou encore le film de Martin Scorsese Le Loup de Wall Street étant dans le genre bien plus crus. Non, Cinquante Nuances de Grey est un film soft, une bleuette enchaînant les scènes romantiques, bien loin de mériter l’appellation « Drame érotique » dont il est qualifié.

Cinquante nuances Trois

Le drame, c’est au spectateur de le vivre pendant les interminables minutes qui le rapprochent du générique de fin. Car au delà de cette mise en scène vide, les deux acteurs principaux sont sans saveur. Jamie Dornan (contrairement à ce que le titre veut laisser croire) ne fait preuve d’aucune nuance, son jeu se résumant à froncer les sourcils pour paraître ténébreux. Quant à Dakota Johnson (pourtant fille de), elle se contente de pleurer, sourire, ou se mordiller la lèvre lorsqu’elle est troublée. Loin de les aider, le scénario ne fait qu’empirer les choses. Il expédie des passages qui auraient pu éclairer certains aspects de l’histoire pour se focaliser sur d’autres moments bien plus anecdotiques. Il utilise des subterfuges douteux pour se sortir d’impasses (« Qu’est-ce qu’un plug anal ? » demande innocemment Ana. Et hop, des employées entrent afin de servir l’apéritif. Au final, pas d’explication mis à part les rires des spectateurs). Et que dire des dialogues frôlant le ridicule, à tel point qu’on se croirait devant un film comique (« Je vais te montrer ma salle de jeux Ana. » « Tu parles d’une salle avec une X-Box ? » Véridique…). Cela dit, le livre (dont on ne peut rien dire d’autre à part qu’il est écrit avec les pieds) est grandement responsable. Mais le travail d’un scénariste aurait dû être d’arranger un peu l’ensemble.

Seule la nouvelle version de « Crazy in love » de Beyoncé vaut vraiment le coup. Mais ceci est bien peu de choses comparé au reste.

Critiquer ce film lui donne sans nul doute une importance qu’il ne mérite pas. D’un autre côté, ne pas le critiquer pourrait revenir à cautionner ce genre de cinéma. A cautionner l’esprit qu’il véhicule. Cet esprit malsain, déjà mis en exergue par le roman, qui cherche à faire croire à son public/lectorat que le BDSM (ici, trois fessées et deux coups de cravache, pas de quoi fouetter un chat) relève d’une forme de déviance psychologique et non pas de la liberté individuelle. Que la place de la femme est forcément celle de l’être dominé qui se doit de satisfaire les désirs d’un prédateur mâle dominant selon son bon vouloir. Belle image de la femme. Belle image de l’homme, construite uniquement sur des stéréotypes. Belle image, enfin, de la relation homme-femme.

Sous couvert de démystifier une pratique considérée pendant bien trop longtemps comme tabou, ce film ne fait qu’emprunter le même chemin que le livre : un chemin réac venant affirmer encore et toujours l’hégémonie de cette société patriarcale dans laquelle nous évoluons. 

NOTE MaXoE
3
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5

Un film creux et qui n'a de sulfureux que ce que sa campagne de comm' a bien voulu faire croire durant sa promotion. Pour du sulfureux, mieux vaut en revenir à ses classiques tels Sade et sa Justine à la vertu bien malheureuse.
ON A AIMÉ !
- Un film comique malgré lui
- La nouvelle version de "Crazy in love" de Beyoncé
ON A MOINS AIMÉ...
- Les clichés dans la mise en scène
- Le ridicule du scénario
- Une fidèle adaptation du livre jusque dans ses plus mauvais dialogues
- Le message véhiculé
- Les acteurs
Cinquante Nuances de Grey
Support(s) : Cinéma / DVD
Réalisation : Sam Taylor-Wood
Scénario : Kelly Marcel, d'après Fifty Shades Of Grey d'E. L. James
Casting : Jamie Dornan, Dakota Johnson, Eloise Mumford, Luke Grimes, ...
Durée : 2h 05min
Genre : Drame érotique (ou pas)
Sortie en France : 11/02/2015
Sortie aux Etats-Unis : 13/02/2015
Musique : Danny Elfman
Distribution : Focus Features (USA), Universal Pictures International (France)
Production : Dana Brunetti, E. L. James, Michael De Luca et Focus Features

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