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X-Men : Dark Phoenix – Un chant du cygne en demi-teinte
Lorsque des considérations financières ont raison d'une oeuvre cinématographique

NOTE DE MaXoE
7
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5
Il aurait dû être le point d'orgue de la franchise, l'arc narratif du Phoenix Noir étant l'un des plus célèbres - et l'un des meilleurs ! - des comics X-Men. À l'arrivée, force est de constater que la Fox loupe en partie sa sortie.

1992. Neuf ans après avoir vaincu le mutant Apocalypse, les X-Men – considérés comme des héros nationaux – travaillent en étroite collaboration avec le gouvernement des États-Unis. À l’instar du téléphone rouge, Charles Xavier possède sa propre ligne directe vers le bureau ovale. Ainsi, à la demande du Président himself, Charles envoie ses disciples dans l’espace afin de secourir une équipe de la NASA. Sur place, les X-Men sont confrontés à ce qui semble être une éruption solaire. Elle frappe Jean Grey. Échappant de peu à la mort, la belle se voit dès lors habitée par une force mystérieuse qui la dépasse. Ses pouvoirs deviennent infiniment plus puissants. Mais aussi beaucoup plus instables. En constante lutte avec cette force qui la possède, Jean devient incontrôlable et extrêmement dangereuse pour ses proches. Mais surtout pour elle-même.

Voilà quasiment vingt ans, la Fox offrait enfin ses titres de noblesse à un genre jusqu’alors relégué au second plan sur grand écran : celui des super-héros. Les X-Men voient ainsi le jour sous la caméra de Bryan Singer. Si la trilogie d’origine est très oubliable et loin d’être un canon du genre, elle a toutefois le mérite d’entamer une nouvelle ère, dominée depuis par le MCU. Avec le très réussi X-Men : First Class, la franchise bénéficie d’un second souffle en 2011, confirmé trois ans plus tard par X-Men : Day of Future Past qui – en plus de faire habilement le lien avec la trilogie originelle – appartient incontestablement aux meilleurs films de super-héros réalisés à ce jour. Ceci justifie en partie la déception autour du bien plus conventionnel X-Men : Apocalypse, qui introduisait pour la première fois la nouvelle Jean Grey en 2016, et dont Dark Phoenix n’aurait sans doute pas dû marquer la dernière apparition. Mais entre temps passe le rouleau compresseur Disney, qui rachète la franchise au bénéfice du MCU, transformant de fait Dark Phoenix en la conclusion qu’elle ne devait pas être. Et qui explique cette fin en demi-teinte.

Ce qui ressort de cet ultime volet des X-Men version Fox est un sentiment général de frustration du fait d’un scénario bâclé alors qu’il dispose d’une base solide. Simplement, la majeure partie des pistes lancées ne trouvent au final que trop peu de concrétisation. Quid des conséquences autour du passé de Jean que Charles Xavier a bridé ? Quid de la fameuse Force Phoenix que X-Men : Apocalypse présentait de manière totalement incohérente comme faisant déjà partie de la belle tandis que Dark Phoenix propose au contraire une toute autre version ? Enfin, quid des D’Baris, ce peuple convoitant la force possédant Jean ? Sur eux, le spectateur n’en apprendra que trop peu, puisqu’ils ne sont que les faire-valoir des quelques scènes spectaculaires du film (dont les effets visuels sont par ailleurs à saluer). Pire, et là est sans doute le plus grand défaut de Dark Phoenix, ils cristallisent le refus de faire du personnage de Jean Grey le véritable antagoniste du film, tout comme L’Affrontement Final à l’époque.

Faut-il pour autant en vouloir à cet ultime volet qui a fait ce qu’il a pu avec le peu dont il disposait ? En partie seulement. Car si des considérations financières ne s’étaient pas invitées à la table, le menu aurait été sensiblement différent. Et pour cause, puisqu’il était question au départ de deux films.

De fait, il est difficile de juger ce Dark Phoenix largement amputé de sa substance de base. Tout comme il est difficile de reprocher à sa distribution une performance en deça des possibilités de ses acteurs qui ont fait tout ce qu’ils ont pu avec la matière dont ils disposaient. Et si les protagonistes des précédents opus – dont le magnifique duo James McAvoy / Michael Fassbender – sont relégués au second plan, il est indéniable que le talent de Sophie Turner « The Queen in the North » porte à lui seul une partie essentielle du film. Un film qui se détache du cahier des charges classique des blockbusters vers une proposition plus introspective dans laquelle on s’intéresse davantage à la psychologie des personnages et à leur humanité. Et c’est déjà beaucoup.

NOTE MaXoE
7
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5

Si l'on sort effectivement un peu déçu de ce chant du cygne de la Fox, il faut toutefois appréhender l'ensemble du contexte entourant ce Dark Phoenix. Une fois ce recul pris, cet ultime volet s'apprécie pour ce qu'il est : un film sacrifié sur l'autel des enjeux hollywoodien et que même les mutants n'auront pas su dépasser.
ON A AIMÉ !
- L'accent mis sur la psychologie des personnages
- Les effets visuels
- Les scènes d'action spectaculaires
- L'excellente distribution
ON A MOINS AIMÉ...
- ... malheureusement mal servie par un scénario peu abouti
- Le refus de faire de Jean Grey la véritable antagoniste du film
X-Men : Dark Phoenix – Un chant du cygne en demi-teinte
X-Men : Dark Phoenix
Support(s) : Cinéma / DVD
Réalisation : Simon Kinberg
Scénario : Simon Kinberg, d’après les personnages créés par Stan Lee et Jack Kirby
Casting : Sophie Turner, James McAvoy, Michael Fassbender, Jessica Chastain, Jennifer Lawrence, ...
Durée : 1h 54min
Genre : Super-Héros
Sortie en France : 05/06/2019
Sortie aux Etats-Unis : 07/06/2019
Musique : Hans Zimmer
Distribution : 20th Century Fox
Production : 20th Century Fox, TSG Entertainment, Marvel et The Donners' Company

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