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La BD du jour : L’esprit de Lewis de Santini et Richerand (Soleil/Métamorphose)

Les fantômes sont-ils des êtres mauvais ou bons ? Sont-ils traversés de sombres pensées ou peuvent-ils aider leur prochain ? Une relation entre une disparue qui a du mal à « rentrer à la maison » et un vivant passionné par la mort et ce qui s’y trame est-elle possible ? Autant de questions qui trouveront leur réponse dans un superbe récit construit de mains de maître par Santini et Richerand !

En cette nuit sombre de novembre 1898, la mère de Lewis Pharamon se dirige vers d’autres cieux. Une tristesse inconsolable semble se lire dans le regard de son fils. Divorcée de son mari parti aux Indes, la mère laisse, comme le veut la tradition, la pleine possession de toutes les terres et vastes demeures à Lewis, laissant au jeune homme le soin de veiller sur ses trois sœurs. Mais Lewis ne veut pas perdre son temps en affaires familiales et le simple fait de devoir gérer l’ensemble des propriétés de Londres, de Birmingham et de Startford et de Childwickbury ne semble pas être dans ses plans. Devant le notaire de famille il cède donc la totalité de ses nouvelles possessions à ses sœurs, ne se préservant que le manoir de Childwickbury. Car le jeune héritier à des desseins bien différents que la trajectoire tracée par ses parents. Il veut devenir écrivain. Sauf que l’inspiration n’est pas vraiment au rendez-vous. Une fois parvenu au manoir où il a passé sa jeunesse, il fera la rencontre improbable de Sarah, fantôme de son état, qui pourrait bien combler ses aspirations…

Bertrand Santini et Lionel Richerand se font trop rares dans le milieu du neuvième art. Le scénariste, écrit des romans, des histoires plus courtes (dont Le Yark, qui a marqué quelques-uns d’entre nous) et des scénarios pour divers supports. Lionel Richerand, a quant à lui longtemps œuvré pour l’animation avant de proposer quelques projets en BD dont notamment un somptueux Dans la forêt, publié (déjà) dans la collection Métamorphose dans lequel il donne libre cours à un imaginaire débordant au travers d’un conte mi-merveilleux, mi-macabre où il est notamment question de cryptozoologie. Les deux auteurs se connaissent depuis un certain temps, ils ont même travaillé ensemble pour un projet discret, L’étrange réveillon, publié chez Grasset jeunesse dans lequel ils mettaient en scène un jeune garçon qui avait le don d’exaucer des vœux et qui décida d’inviter des morts le soir de Noël. Un conte macabre et sensible qui donnait déjà le ton.

Avec L’esprit de Lewis, destiné à un public plus large, les deux auteurs explorent ce genre, le fantastique, qui stimule depuis toujours leur veine créative. Ils y mettent en scène un jeune héros qui rêve de devenir écrivain mais qui parvient difficilement à noircir les feuilles blanches posées sur son bureau. Autour de dialogues ciselés qui donnent une vraie atmosphère au récit – à voir le somptueux échange avec Sarah autour de sa nature même, fantôme ? Spectre ? Revenant ? Ectoplasme ? -, l’histoire de Lewis Pharamon prend corps dans un manoir aux multiples entrées superbement révélé par le dessin dense de Lionel Richerand. Un dessin fouillé qui explose dans des pleines ou double-pages qui révèlent des tapisseries aux décors animaliers propres à créer l’angoisse chez Lewis, mais qui, au contraire le stimule et l’intrigue. Un récit à contre-courant où le fantôme se voit destitué de son pouvoir d’effroi et où tout repose sur une relation impossible entre un vivant original et une morte qui « se cherche ». Stimulant et frais, réjouissant et subtil, L’esprit de Lewis se dévore d’une traite !

Bertrand Santini et Lionel Richerand – L’esprit de Lewis – Soleil/Métamorphose


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